Le trajet


Wednesday, December 26, 2012

La Chine, part 2

J’ai deja la confirmation a la question concernant ma facon de voyager.  Je n’ai guere envie de reprendre le bus pour rejoindre ma 3e etape touristique : Jiayuguan. J’ai l’impression de ne pas vraiment voyager, comme s’il manquait quelque chose. J’y vais en stop, compromis entre la marche et le transport en commun. Ca marche bien, j’y arrive en fin d’apres-midi. On me depose pres d’un parc, pour camper. Super endroit, mais difficile de faire du feu... Je pars donc en ville chercher du pain ou manger sur place. Je rencontre alors un jeune qui m’invite dans sa piaule... qui s’avere etre une chambre d’hotel. Il est en effet en vacance et fait Lanzhou -Dunhuang a velo.


A Jiayuguan il y a un fort du XVe siecle. Bien conserve, bien renove. Vraiment joli. C’est le site le plus touristique du nord-ouest de la Chine. Grosse infrastructure egalement. Les visites en Chine represente un gros budget, il faut choisir ses visites.
Il y a aussi la partie la plus a l’ouest de la grande muraille.

Fort de Jiayuguan
La grande muraille

Le monastere de Labrang

Apres Jiayuguan, j’alterne stop et bus jusqu’a Xining. En fait je reste bloque une journee a Minle, le stop ne marche pas. C’est la que je decide de voyager en transport en commun, finalement. Nouveau squat dans un batiment en ruine a Xining pour prendre le lendemain le bus pour Xiahe, ma 4e etape. Xiahe et le monastere de Labrang, le plus grand monastere tibetain en dehors du Tibet. Grand lieu de pelerinage. C’est, selon les guides touristiques, la qu’il faut aller pour avoir un petit gout du Tibet, quand on n’a pas la chance d’y aller. Le Tibet s’etendait en effet bien au-dela des frontieres actuelles de la province. (Mais Il n’y a pas que des bouddhistes a Xiahe. L’islam est aussi present).


Xiahe
A Xiahe, rien ne se passe comme je le pensais. Il est vrai que tout est aleatoire en voyage. Mais bon la... Je prevoyais de me poser dans une guest house. La ville foisonnent d’hotels, pour les touristes mais surtout pour les pellerins. Et j’arrive a me faire heberger dans une famille ! Je m’etais mis a marcher en fait. Les 2 premiers hotels bon marche mentionnes dans le Lonely Planet que je fais sont pleins. Je crois halluciner lors de la cherche du 3e. Je l’avais trouve, mais je ne le trouve plus. Je le retrouve mais finalement decide de camper, pour tester le froid, et ce malgre l’envie et le besoin, donc, d’un hotel (depuis Kashgar, pensez-vous...).

Ma famille d`accueil a Xiahe
Xiahe se situe en effet a 2960m d’altitude.
J’avais envie d’aller me ballader a Sangke et ses grandes prairies ou “Grass-land”, entourees de montagnes et ou broutent les Yack, comme au Tibet. Et pas la peine si je caille la nuit. J’avais pris par chance la direction de Sangke. Mais difficile de camper a la sortie de la ville. Le froid est tombe avec la nuit, mais je suis bien. C’est decide, je vais a Sangke. Pas de test. J’avais prevu de revenir en ville faire quelques courses, je n’ai que quelques fruits, du pain, et du riz si j’arrive a faire du feu. Tant pis, on verra bien. Let’s go !



La lune illumine la route de ses rayons d’argent (ouh la, j`commence poetiser...). Je cherche a marcher le plus possible pour en avoir moins a faire le lendemain. C’est alors qu’une jeune fille a velo ralenti a ma hauteur. Et m’invite chez elle. Une famile adorable. Je trouve la une idee que j’avais experimente chez moi pour le petit-dej, en evidement mieux et plus simple a realiser : des boulettes de farine au beurre (de lait d’une race de brebis avec de belles cornes). Non cuites. Excellent !
Preparation des boulettes


Je vais le lendemain a Sangke avec la mere ... en taxi. Elle va rendre visite a son fils avec son petit-fils, le fils de ce fils...
Je fais une petite ballade dans la plaine et retourne a Xiahe le jour meme, mais a pieds. Bivouac (j’ai mon test finalement. Conclusion : ca caille putain !) et “visite” du monastere le lendemain (ce n’est pas vraiment une visite).
"Grass Land" a Sanke
Je tente a nouveau les 2 premiers hotels. Toujours pleins (j’apprends plus tard par une francaise que les hotels avaient semble-t-il recu l’ordre de ne pas heberger temporairement d’etrangers. Bizarre, ils te laissent passer les barrages...). Bon... Je vais checker les horaires de bus pour Lanzhou avant de faire la 3e guesthouse a cote. Un bus est sur le point de partir.
 
Allez, c’est parti. Je dormirai a Lanzhou ce soir.

La Chine, part 1

Nihao nihao, me revoilou



Je suis donc arrive en chine, apres presque 10 mois de voyage.
Au poste frontiere kirghiz, les officiers arretent un camion pour moi, le poste frontiere chinois etant a plus de 5 km. La frontiere a Irkeshtam est en effet le premier passage en terme de flux entre le Kirghizistan et la Chine, malgre son ouverture en 2002 seulement. Gros gros traffic de camions.

Nous sommes 2 pietons, un tadjik et moi. A la frontiere chinoise, re-camion pour le poste frontiere chinois. La, on attend. Les officiers chinois fouillent tres meticuleusement les bagages des voyageurs d’un bus. Le tadjik se fait fouiller son sac. Pas moi. On nous oblige a monter dans le bus. Pas possible de faire du stop pour rejoindre le 2e et principal poste-frontiere chinois avec le Kirghizistan (l’autre point de passage est Torugart). On paie. La route est mauvaise, le voyage est long, mais le paysage est joli.

Petite attente a un barrage
Au poste principal chinois, genre petit aeroport, moult controle des passeports. Des voyageurs se refont fouiller les affaires. Le tadjik aussi. Pas moi. Ils sont sans doute habitues a voir passer des routards, cyclistes pour la plupart. Et ont concsience du casse-tete que represente la fouille des affaires de ce type de voyageur. Perte de temps pour pas grand chose, peu de risque de traffic. Il n’empeche, c’est surprenant. Bon bref, c’est officiel, je suis en Chine. Je remonte dans le vieux bus-couchette qui va a Kashgar. Je m’etais presente a la frontiere a 9h, on arrive a Kashgar de nuit. Et comme a Osh, sans carte de la ville. Pas facile a priori. Mais avec le nom d’une guesthouse et un repere : la mosquee. Et ca se passe a nouveau tres bien.

Kashgar, cite mythique sur la route de la soie. On voit bien qu’on est en Chine, mais en meme temps on est ailleurs. On est tout simplement dans le Xinjiang, en pays ouighour. J’ai l’impression de ressentir quelque chose que je n’ai pas trouve ailleurs, quelque chose d’indescriptible, notamment sur la place du marche nocturne, ou l`on peut manger a des petits stands.

Marche nocturne
J’eprouve un petit depaysement par rapport aux pays en “an” (Kazakhstan...). Au bazar egalement : Star wars me vient aussitot a l’esprit. Avec les scooter electriques et leur bruit discret, on s’y croit vraiment.

Entree du bazaar


Une partie de la vieille ville

Apres 3 nuits passees dans cette ville ou la plupart des femmes sont voilees, certaines integralement, facon Afghanistan (ca participe egalement au depaysement), je prends le train. Je laisse la marche et me transforme en vrai touriste, allant de spot touristique en spot touristique, un peu comme en Turquie, mais je sens que ca va etre different. Je connais plus ou mois la reponse mais on va voir si ca me plait. 2eme etape apres Kashgar : Dunhuang, dans le Gansu.





J’ai en effet decide de laisser le Xinjiang et de visiter le Gansu. Je prends deliberement une place en “hard-seat” jusqu’a Turpan. Pour vivre cette experience, parait-il, inoubliable. 24h de trajet jusqu’a Turpan. Je prends un “hard-sleep” pour la 2e nuit de voyage de Turpan a Liuyan. Les hard seat portent bien leur nom : au bout d’une ½ heure j’ai deja mal au cul. Je suis avec des Ouighours et suis evidemment le centre d’interet. A l’heure de la priere, je laisse ma place : notre carre de banquette se transforme en mosquee. Je suis surpris par une chose : l’absence de poubelles. Tout va par terre, ou accessoirement par la fenetre. Le personnel du train passe donc regulierement le balai et la serpillere. C’est une facon de faire...

Dans le train
Controle d’identite dans le train. Comme si ca ne suffisait pas a la gare...
Le voyage se passe finalement pas si mal, le temps passe tranquillement. Je ne dors pas beaucoup certes (difficile de passer une bonne nuit en effet), mais j’ai peu sommeil de toute facon. C’est sans compter sur la meteo. 2 heures avant Turpan, le train s’arrete dans une petite gare... et ne repart pas. On attend 7 heures, sans savoir pourquoi (c’est en fait a cause du vent).

Finalement, ma 2e nuit, je la passe en grande partie en hard-sleep. Ca commence a devenir dur... Encore moins dormi. On arrive a Turpan vers 4h30 du mat. J’ai evidemment loupe ma correspondance. 2 heures d’attente dans le hall de gare glacial pour prendre un nouveau billet. Je retrouve un neerlandais rencontre a Kashgar, cyclo avec sa copine. On se fait la meme reflexion : c’etait si simple de marcher, ou de rouler...

Je n’ai pas le choix, il n’y a plus de hard-seat, ce sera une couchette. C’est con pour un voyage de jour. Mais j’en profite pour faire une petite sieste. La difference avec le hard-seat est enorme. Quel calme ! Ce n’est pas la meme clientele. Le relationnel du personnel aussi est different.
Mon “chinois” revient bien (on oublie vite). C’est agreable de pouvoir parler un peu en arrivant dans un pays, pour mieux “profiter” et faire profiter les locaux. Les gens rencontres en debut de pays n’avaient pas de chance, leur curiosite ne pouvait etre vraiment satisfaite. Et c’est moins galere aussi.




Mes hotes, le temps d`un petit-dejeuner
J’arrive a Luiyuan en debut de soiree. La je joue l’acharne. Des taximen nous sautent dessus mais j’avais prevu de camper, pensant qu’il n’y aurait pas de bus pour Dunhuang a cette heure. Je n’avais pas pense au taxis, mais je reste sur ma position, malgre un vent plus que frisquet, ne voulant pa me precipiter. Il s’avere que camper est difficile. Je squatte un batiment en ruine. Le lendemain, un couple me voit et m’invite a prendre le petit-dej chez eux. Bouillon de patates et d’agneau avec des mantou fait maison (petit pain cuit a la vapeur). L’homme me conduit ensuite a la gare et gere le prix du taxi pour moi, le bus etant deja parti.




A Dunhuang, 2 sites majeurs : les dunes de Mingsha et le lac du Croissant de Lune a 5 km au sud de la ville et les grottes de Mogao a 25 km. Je manque de tomber a la renverse devant le prix du ticket d’entree des dunes. Et oui, faut payer pour voir des dunes ! Et c’est un peu cher pour marcher sur du sable... Mais le site est protege ; et passer outre l’entree serait un desastre pour la flore fragile. Ca vaut quand meme le coup, pour cette petite experience de desert.



  L’entree aux grottes de Mogao est encore plus cher. Pour vous donner une idee, ca correspond a 4 nuits d’hotel bon marche, ou de 20 a 35 bols de nouilles selon ce que l’on choisit. C’est completement disproportionne. Mais vu l’infrastructure construite, comme aux dunes,  pour acceuillir le flot de touristes (chinois en grande partie), il faut rentabiliser. Une meilleure explication m’est donne plus tard : les grands sites touristiques chinois sont certes assaillis, mais ce serait pire si c’etait peu cher. C’est une sorte de tri, pour eviter une certaine degradation trop rapide. Je vous laisse decouvrir sur le net Mogao Ku. Je suis un peu decu de la visite mais c’est un lieu riche d’histoire, de culture et de vie.

Derriere moi, partie des grottes non visitable, creusees dans la falaise

 






Tuesday, October 16, 2012

Le depart : retrospective

C'etait il y a 9 mois !
J'ai trouve par hazard l'article paru dans Ouest-France Calvados. Pour le voir, cliquez ici

Le Kirghizistan

Mais... 
Mais depuis fin juillet, il n’y a plus besoin de visa pour entrer au Kirghizistan, du moins pour les europeens. Je l’ai su fin aout. C’est pas tant le fait d’avoir paye pour rien qui m’embete mais de m’etre fixe une echeance. J’avais regrette d’avoir fait demarre mon visa kirghiz si tard, le 15/09. Mais j’ai bien tripe au Kazakhstan, je vais juste devoir certainement affronter le froid, la neige et la pluie.
Frontiere cote Kirghizistan
Je passe donc la frontiere sans attendre * (j’ai mon lift de side-car !) et arrive a Bishkek quelques jours plus tard. Je me fixe dans une Guest House de travellers. C’est la qu’on se rend compte qu’il y en a des voyageurs dans le coin, traversant l’Asie centrale. Beaucoup de cyclistes. Et beaucoup de francais. C’est le lieu ideal pour avoir pleins d’infos sur les itineraires, les frontieres, les visas...

J’avais prevu de faire ma demande de visa chinois directement au consulat, finalement je passe par une agence. Beaucoup plus simple. T’as juste a payer... On nous fait miroiter un visa express en 2 jours. On soupconne la femme de nous avoir menti pour nous “garder”. Le consul ne delivre plus de visa express aux francais... Le temps d’attente est d’une semaine.
Statue Manas a Bishkek
Bishkek n’a rien d’extraordinaire mais la ville est agreable. De "beaux" et grands batiments d'epoque sovietique. Osh Bazar est le lieu incontournable de la ville, il est agreable de s'y perdre. 

En attendant mon visa, je pars pour le lac d’Issyk-Kul. C’est un enorme lac, le deuxième plus grand lac de montagne du monde après le lac Titicaca. Il est legerement sale, l’eau est relativement chaude. Issyk-Kul veut d’ailleurs dire “eau chaude”. Je m’y baigne pour en etre sur.



Je reviens a Bishkek chercher mon visa. On part a l’agence avec une petite apprehension, certains francais se sont vu refuser leurs visas. Mais on l’a.

Avec ce temps d’attente, je pars pour le lac de Song-Kul fin septembre, ca commence a faire un peu tard. Beaucoup de familles ont demonte leur yourte pour rejoindre les vallees avec leur betail. Je prends un mini-bus pour ne pas perdre de temps, mon visa chinois me pressant un peu en plus de la meteo. Une belle vallee s’etend apres Kochgor. Travaux dans les champs : fenaison, recolte des patates...
"Song-Kul, c'est par la"
Ensuite, le chauffeur s’arrete au milieu de nulle part, a un espece de petit col. Un genre de halte. Des wagons, des gens qui vendent je ne sais pas quoi et qui ramasse le charbon tombe des camions. Le chauffeur me montre les montagnes et me dit : “Song-Kul, c’est par la”. Ok, c’est parti. Une magnifique marche m’attend. Je regoute au Kimiz chez des bergers. J’arrive a Song-Kul apres un col a 3300 m. La descente vers le lac est ensuite douce, ce dernier etant en effet a 3000 m d’altitude. En fait je n’arrive pas tout a fait au bord du lac, je suis invite par des jeunes a dormir dans leur yourte.
La yourte et le lac
Soiree bien sympa.
Mes hotes
Le paysage est juste grandiose. Mais mieux vaut des photos, qui malheureusement ne rendent pas grand chose :







Et le lendemain matin :

Peu apres avoir decolle, je ne vois plus rien, ni lac ni relief. Je m’en remet a ma boussole. C’est bien la premiere fois qu’elle me rend un vrai et grand service. Je rejoinds la piste apres plus d’une heure et demi dans le blizzar.

Song-Kul a vraiment ete une grosse experience.

Je repasse un col a 3300 dans les nuages avant de redescendre dans la vallee de la Narin.
Je continue ma route vers Jala-Abad et passe un autre col, que je finis a l’arrache. Pour ajouter a la difficulte, je ramasse du bois en fin d’ascension. J’ai en effet lache mon rechaud au debut du Kazakhstan. Pas de bombones de gaz dans ces pays la. Je prefere ne pas m’encombrer d’un rechaud a essence. Alors si je veux manger chaud... J’avais prevu de dejeuner au col, j’ai ensuite revu ma prevision et voulu y manger mon 4h. J’y ai finalement campe. C’etait pas plus mal, la vue est belle.

Et le paysage apres ce col est juste epoustouflant.
Derriere moi


Devant moi
J’ai un dernier col a passer ensuite. Dans le dernier village avant le col, on me deconseille de m’y aller, trop de neige, trop froid. Les voitures ne passent pas. Ah bon ? C’est embetant. Mon objectif de la journee est alors de me rapprocher le plus possible du pieds du col et de voir. Dans le genre camps de base avant l’ascension d’un pic... Je marche a pas force.

Avec une bonne platree de nouilles le soir, une bonne nuit de sommeil et une bonne meteo, je m’y engage le lendemain matin (je suis confiant, un engin que je soupconne etre un chasse-neige arrivait du col alors que la nuit etait tombe). Il y a eu effectivement pas mal de neige mais elle a commence a fondre, et le chasse-neige a bien deblaye, des voitures passent.


Et le resultat
Je rejoins ensuite la plaine et Jalal-Abad, un peu epuise a vrai dire. Je suis a “plat”. Je prends conscience que j’ai marche pendant 12 jours sans prendre une journee de repos, avec de gros efforts. A une quinzaine de km de Jalal-Abad, j’accepte un lift. Apres, tout s’enchaine, et je prends un bus pour Osh**, ou je me refais une sante.

Cette marche a ete intense. L’hospitalite des Kirghiz est aussi bonne que celle des Kazakh. On m’invite pour le petit-dejeuner, le dejeuner...
Lors d'un petit-dej
L’approche des gens est un peu differente, la mentalite montagnarde y faisant peut-etre, je ne sais pas. Mais l'accueil est vrai. J’ai emprunte une route ou “beaucoup” de cyclistes et motards passent, ils sont relativement habitues aux touristes (mais pas trop aux marcheurs...). Les enfants sont egalement curieux et viennent me voir, me serrer la main.


Jeune fille venue me parler et me prendre en photo。 Je fais de meme



A Osh il y a 30-40% d’Ouzbeks. Il y eu 3-4 jours de violents affrontements entre des groupes des 2 communautes dans la ville lors de la revolte populaire de 2010. La situation dans le pays calme depuis mais la politique au Kirghizistan est loin d’etre bonne. Les deputes passent leur temps a se chamailler entre eux, pour des raisons d’argent evidemment. Au detriment de la population et des plus pauvres pour qui rien n’est fait. Ceci selon un Kirghiz de Osh.

La montagne Sulaiman-Too ou “Trone de Salomon” est une colline sainte, tres ancien lieu de culte, bien avant l’arrivee de l’islam. Sa forme rappelant une femme enceinte entraine de nombreuse femmes a venir y prier pour leur premier enfant.

Toujours est-il que le panorama sur la ville est chouette, meme si la lumiere le jour ou j’y monte ne permet pas de prendre belles photos.


Au bazar : aucun commentaire sur l'odeur en passant a cote
Le bazar d’Osh, plus “pittoresque” (meme si ca ne veut pas dire grand chose) que l’Osh bazar de Bishkek, est sympa.

Je me degote un taxi a un prix defiant toute concurrence pour Gulcha (la negociation des taxis fini par etre rigolo). Je rejoint la frontiere en camion. Il se met a neiger en montant le premier col apres Gulcha. Le paysage apres Sari Tash est juste splendide (le soleil est revenu), avec une magnifique vue sur la chaine des Pamir et le Pic Lenine (7134 m).

Chaine des Pamirs

J’ai pense un moment quitte le pays sur une petite fausse note : je suis oblige de me battre a Gulcha. J’etais heureux d’avoir pu echapper a ce type de situation depuis le Kazakhstan, ou le risque d’altercation existe. C’est malheureux et decevant. C’est comme ca.
Mais un jeune homme d’une grande gentillesse et d’une grande generosite se charge, sans le savoir au depart, de panser cette petite plaie du coeur en m’invitant dans un minuscule"motel" on ne peut plus traditionnel, perdu sur la route apres Sari Tash.


J’arrive a la frontiere le dimanche midi, je dois donc attendre le lendemain matin pour passer la frontiere. Le soir, je prends conscience de l’endroit ou je me trouve : a la frontiere entre le Kirghizistan et la Chine. Le delire !....

Le Kirghizistan etait pour moi une destination obligee, comme un appel, allez savoir pourquoi. Le film "Tengri, le bleu du ciel" avait surement participe a l'envie que j'avais de parcourir ce pays. Si vous n'avez pas vu ce film, je vou sle conseilles.

A bientot pour mes aventures chinoises.
Bonnes pensees.

PS :Je suis en Chiiiiinnne !Je vous ecris de kashgar。 Selon plusieurs sources, il est de plus en plus difficile pour les etrangers d'acceder aux cybercafes。 Ne vous inquitez donc pas si le blog reste muet plus longtemps que d'habitude。J'aurais ici ou la acces a Internet mais peut-etre pas assez pour travailler sur le blog.



* sans avoir vraiment l’impression de changer de pays, c’est la continuite de l’avant frontiere. Mais la difference arrive bientot cependant. A premiere vue, le Kirghizistan parait plus apuvre que le Kazakhstan. Il n’a pas les ressources minieres de ce derniers (certains Kazakhs reprochent d’ailleurs au president de tout miser la-dessus). Ce n’est pas un hazard si il y a beaucoup d’ouzbeks a partir de Turkestan.
J’ai appris, petite paranthese, que seulement 10% du PIB ouzbek est un vrai PIB, c’est-a-dire honnete et provenant du pays. Le reste vient des expatries et de la drogue. Un certain nombre de Kirghiz travaillent a l’etranger egalement, en Russie et a Moscou notamment.

Le pays semble egalement plus “musulman” que le Kazakhstan, en apparence du moins. Mais ce n'est pas qu'une apparence je pense. Plusieurs raisons expliquent cet etat de fait.

** A nouveau travail dans les champs sur la route : recolte du coton, assemblage en grosses gerbes des tiges de mais. L'image des oiseaux poses sur le dos des animaux, chevaux, vaches, moutons, est particulierement belle au soleil couchant.
 

Tuesday, September 18, 2012

Le Kazakhstan, part 2

Salem

J’espere que vous avez passe un bon ete et de bonnes vacances.

Aussitôt arrive a Turkestan, je me suis cale dans un hotel. En fait, j’avais un peu trop ingere de vodka la veille chez Ikhtiyar. J’avais de toute facon prevu, et meme si je suis tout propre, j’en avais besoin. Je finis ma nuit. Plus tard dans l’apres-midi, je visite le mausolee de Khoja Ahmad Yasawi, classe a l’Unesco. Yasawi fut un influent imam et
poete sufi du XIIe siecle. Les domes et l’interieur sont actuellement en rénovation. Mais le batiment reste grandiose.


Yasawi mausolee



Israil, a ma droite
Je quittes la ville le lendemain dans l’apres-midi. Alors que je sortais d’un petit supermarche (un vrai, avec du choix, des rayons ou tu peux te promener et te servir tout seul... Le rayon vodka est impressionnant. Meme les petits magasins de village sont bien apprvisionnes. Tu trouves pas toujours ce que tu cherches, mais tu trouves toujours de la vodka. Tu peux te mettre la tete a l’envers pour moins de 2 euros), alors donc que je sortais de ce supermarche, 3 ouzbeks venus acheter de la biere et sortis juste derriere moi m’alpaguent. L’un d’eux, Israil, m’invite. Lui aussi insiste. Je finis par accepter. Ce sont en fait des ouvriers du batiments travaillant et vivant sur le chantier d’une maison. Ils sont 6, des jeunes surtout.
Je pars pour de bons le lendemain matin. Je laisse la voie ferree qui fait un detour par Arys, et suis la route qui est en chantier. Un gros projet pour relier Pekin a l’Europe. Je rencontre beaucoup d’ouvriers.

Champs de coton
La steppe n’est pas completement terminee, mais il y a desormais des arbres, des cultures de mais, de coton, et par endroit de l’herbe. Apres un mois de steppe, c’est un peu surrealiste.


Des vendeurs ouzbeks. Il y a beaucoup d'ouzbeks dans la region

Je mange de la pasteque presque tous les jours, invite soit par des vendeurs au bord de la route, soit par des ouvriers, soit par la providence. Un jour en effet, alors que je venais de me mettre sur la voie terminee mais non encore ouverte aux voitures, pour m’en eloigner (j’aurais pu le faire 500 m plus tot, ou 50 m plus tard), j’apercois sur le bas-cote des cadavres de pasteques. 2 sont entieres. La plus grosse semble bonne, je l’ouvre : intacte ! Il est 11h30, c’est juste parfait. Un vrai cadeau du ciel. Je me pete le bide.
Rien d'interessant dans cette photo, juste pour illustrer l'anecdote.
Dans le sac rouge, il y avait 4 patates. Elles finisent dans ma gamelle le soir.




Je dine un soir dans la cantine d’une base du chantier routier. Je venais de dire que je n’avais pas encore tres faim. J’accepte neanmoins le the propose. Mais comme souvent, quand on t’invite a boire le the, on t’invite a manger, meme si c’est pas grand chose.
Le lendemain, je vois pour la premiere fois un chacal. On m’en a tellement parle, des loups et des chacals. Beaucoup m’ont demande si j’avais un flingue pour m’en proteger.



J’arrive a Temirlan, apres quelques gouttes de pluie dans la matinee, les premieres depuis un mois. Pas de quoi remplir un de a coudre, mais le soleil est temporairement cache. Ca fait du bien. 
A 10h il est de retour, implacable 


Troupeau de chevres. Les nuages s'en vont...
Temirlan coule une riviere, la riviere Arys. Apres un nouvel episode de steppe aride, mais legerement vallonne, c’est le bonheur. J’y reste une journee. Un vrai moment de detente, un moment perturbe par un petit vieux borgne a cheval. Il vient me voir, part ensuite virer une voiture venant d’arriver, reviens vers moi, appelle des gamins se baignant non loin, s’enerve contre l’un d’eux qui a du lui dire quelque chose qui ne lui a pas plu. Apparement je ne peux pas rester ici a cause des vaches.
Feu de camps au coucher du soleil au bord de la riviere Arys

Je ne vois pas trop pourquoi, d’autant moins que j’en ai vu que 3 de l’autre cote de la rive. Mais bon. Les enfants m’expliquent que l’homme est une sorte de chef, le gardien des terres et des vaches, une sorte de representant de la loi. Je comprends pas bien. Il demande si j’ai des papiers. Apres un premier refus, je lui montre mon passeport. Ca le calme aussitot, il multiplie les gestes d’excuses, me serre la main 2 fois et s’en va. En fait, il avait peur que je zigouille une vache, me disent les enfants. J’ai beau suivre un splendide regime carne ici au Kazakhstan, j’en suis pas encore la ! Je me repose, peche plusieurs heures avec un jeune passionne, et passe une bonne nuit.

La ville suivante est Shymkent, grosse ville de plus de 600 000 habitants. Je suis heberge (couchsurfing) par Bertrand, un belge enseignant le francais et l’anglais a l’universite. Mais je change d’hote lors de mon sejour dans la ville. Bertrand demenage avec son colloc espagnol Satur. C’est son frere et sa copine thai tout juste arrive qui reprenne l’appart.
Rien de special a Shymkent, mais c’est la ville la plus verte et la plus agreable que j’ai traverse depuis Baku.

Tulip square a Shymkent
A si, c’est une ville particulierement polluee, au plomb et a l’arsenic notamment. La faute a une vieille usine de plomb qui exhale allegrement ses fumee toxiques. 40 000 enfants presenteraient un taux d’intoxication élevé, avec problème neurologique. Les gens ne disent rien, y'a 700 emplois, vous comprenez... Pour ceux que ça intéresse, cliquer ici. C’est aussi, d’apres ce qu’on m’a dit, la ville ayant le taux de criminalité le plus eleve du Kazakhstan. Cette partie sud du pays est, semble-t-il, réputée pour être le far-west du Kazakhstan, du moins par le passe, mais la mentalité reste “tough”. Ceci dit, je quittes la ville dans une bonne atmosphère : les gens me "congratule", on me donne a nouveau de l'argent (très difficile de refuser, situation très embarrassanet), je sympathise avec des policiers, un turc un peu éméché m'embrasse

Chez Adelraman : je montes pour la 2e fois sur un cheval

Apres Shymkent, je decide de faire un petit detour par la reserve naturelle d’Aksu-Jabagli (prononce Arsu-Jabarle). Alors que je suis a quelques heures de la reserve, je suis invite de bon matin a boire un the par Adelraman. Il me propose de rester la journee dans sa ferme. Il a des chevaux, des vaches, des brebis et des chevres. Le pain est cuit dans une petite marmite recouverte de bouses de vache incandescentes. Ils me font gouter leur kimiz (prononce kemez), lait de jument fermente. Special mais fameux. Journee de repos donc.





Je les quittes le lendemain matin et entre dans la reserve. Je n’avais pas prevu d’aller bien loin, mais je suis de toute facon rattrappe par un gardien, sa fille de 7 mois dans les bras. Je l’ai fait courrir le pauvre. La reserve est interdite sans autorisation, c’est-a-dire sans avoir paye (50 euros le guide). Le gardien m’indique un endroit pour pique-niquer. Super chouette. Du coup, j’y reste la nuit.

Aksu-Jabagli

Je rejoint la route a Baurzhan Momyshuly. Juste avant, je croise un essaim de guêpes. Elles ont du être aussi surprises que moi. Je m’en sors avec 3 piqures...

Et j’arrive a Taraz.
Belle journee riche et dense. Apres ma 1ere mission internet, je ne prends pas le temps de manger. Une pancarte mosquee du XIIe siecle m’attire. La je rencontre du monde, on me donne a nouveau de l’argent... Apres tout s’enchaine. 
Bazar a Taraz
 Je passe un moment dans le bazar, plutot immense. On me depose ensuite non loin de Tekturmas mausolee, ou les maries se croisent. Photos et priere de l’imam.

Tekturmas mausolee
De rencontres en rencontres, je quittes la ville un peu tard. Deux jeunes hallucines par mon trip font un bout de chemin avec moi, jusqu’a la tombée de la nuit. Ma sortie de Taraz est pour le moins epique, pas evident de nuit. Je passe les détails, je finis par trouver un endroit ou camper.

Apres Taraz j’enfile tranquillement les km. La chaine de montagne entre le Kazakhstan et le Kirghistan est toujours la, sur la droite. Elle ne bouge pas...
A ma droite
Il commence a faire plus frais la nuit, je ressors le sweet du fin fond du sac, depuis Aksu-Jabagli en fait. Il fait encore chaud la journee mais c’est desormais largement supportable. C’est en fait agreable de marcher maintenant.

A Kulan je me dis que je commence a être un peu sale. Je me prends 2 douches et 3 diners. L'hospitalité kazakh... A part 2 - 3 cas pas très positifs - il est vrai qu’on peut rencontrer quelques mésaventures - j’ai vécu l’inverse de ce qu’on peut entendre ou lire : des gens qui me donnent de l’argent, des flics qui sympathisent sans même me demander mon passeport... Mon séjour au Kazakhstan a été intense a maints points de vue.

J’arrive a la frontiere Kirghiz avec 2 jours d’avance sur mon visa. Mais...

C’est tout pour aujourd’hui ! Bonne nuit les petits, faites de beaux reves.