Le trajet


Wednesday, July 18, 2012

L'Azerbaidjan, part 2

Qebele fait ville neuve, beaucoup de batiments neufs, une mosquee en fin de construction (l'islam a ete noye par le regime communiste, de nouvelles mosquees ont ete et sont maintenant construites). C’est propre, c’est agreable. La route apres Qebele est sympathique, elle passe a travers la foret et est parseme de cafe/resto ombrages, ou il fait bon se reposer.
Un resto parmi d'autres
Je suis d’ailleurs une nouvelle fois invite a boire un the (je refuse de plus en plus, cette fois j’accepte). On me sert pain, fromage, tomate et concombre. Et on me propose de gagner 1000$ a garder des moutons pendant 2 semaines avant l’abattage, de ce que j’ai compris. L’homme s’occupe de mon visa. L’experience de berger est tentante (les 1000$ aussi, ca m'aurait paye une bonne partie de mon sejour en Asie, et les visa) mais je ne dis pas oui, pour plusieurs raisons que je ne developperais pas ici.


Le soir, apres Ismaylli
Juste apres avoir quitte le resto, Timm et Lorena me doublent a nouveau. Ils se sont arrete 2 jours pour se reposer.
Je ne rentre pas dans le centre-ville d’Ismaylli, un peu excentre de la route vers Samaxi (prononce Shamare). Reste trop longtemps dans l’internet klub. Je trace.



J’avais en tete de faire une petite digression dans la montagne caucasienne, j’ai le temps, 15 jours pour faire les 150 km jusqu'a Baku et faire ma demande de visa Kazakh. Mais le temps est a l’orage, ca pete la veille du soir ou je veux y aller.
A nouveau a 5h du mat, ca me semble compromis. Quelques heures plus tard cependant, le ciel se degage, il se met a faire beau.

Je quittes donc la “departementale” et prends la route pour Lahic. Elle est toute neuve. Apres 2 heures de marche, je suis pris par une voiture, juste avant que la route, actuellement en chantier, ne devienne piste. J’imagine qu’elle va etre faite jusqu’a Lahic, petit village de montagne un peu touristique. On m’avait recommande d’y aller. La piste est par endroit defoncee et resserree, seule une voiture peut passer. Ce sera un vrai confort pour les riverains et les chauffeurs de taxis et minibus. Mais fini le charme de la montee en lada le long de cette piste remontant la gorge, au fond de laquelle coule un torrent, et serpentant par endroit a flanc de falaise.



Je me promets de faire au moins une partie du retour a pieds. Je suis un instant tente de continuer jusqu’au bout de la piste, au dernier village, au pied de la chaine montagneuse. Mais je m’arrete a Lahic. Mon objectif est de passer un jour en montagne, qu’importe le lieu. Le village est charmant.
Lahic
L'artisanat de Lahic est assez repute dans le pays
Bien que touristique donc, depuis relativement peu de temps d’ailleurs, il reste traditionnel, pas du tout denature. Juste des magasins d’artisanat local et azeri. On va encore au Market a cheval.
Je monte une petite heure dans les alpages et trouve un merveilleux coin pour passer la nuit. Le soir ca tonne a nouveau mais le lendemain matin le temps est magnifique. Je me repose, avant de reprendre la route pour Samaxi en fin d’apres-midi.
Derriere, c'est le Daguestan russe

Proverbe azeri : "Les montagnes ne se rencontrent pas, les hommes oui"


10 km apres Samaxi, je demande a un resto isole si je peux camper dans les environs. Ils me proposent une piece ou dorment 2 employes. Mais je ne dors pas beaucoup.
Apres Samaxi il n’y a plus beaucoup d’arbres. Que des cultures, de cereales principalement.



Puis plus “rien” : des collines de steppe seulement.


Les cultures reapparraissent autour de Qobustan. Alors que je me dirige vers un internet klub qu’on m’a indique pour sauvegarder mes photos *, on me prete un ordi dans un petit magasin de pieces et accessoires auto. J’y rencontre beaucoup de jeunes, dont Seferali. 
Devant le magasin (a droite Seferali)
Je suis invite chez lui. Sa mere est prof d’anglais, son pere prof de math. Je passe une soiree tres agreable.
Et je prends ma premiere douche (a la bassine et au pichet, comme depuis la Georgie) en Azerbaidjan... allez, je peux le dire, c’est le genre de detail pratique que je peux mettre dans ce blog : c’est mon 2e bain depuis que j’ai quitte le village de jean-Jacques 17 jours plus tot. L’eau des rivieres venant du caucase en Azerbaidjan est toute terreuse, comme vous avez pu le constater sur une photo, pas evident de se laver donc. J’en ai trouve qu’une claire depuis la frontiere. Vous me direz, j’aurais pu aller dans un hotel ou une guest-house. J’avais decide de m’en payer une a Sheki mais, arrive a proximite j’ai fait demi-tour. Ne cherchez pas d’explication, je marche au feeling. De toute facon je ne reste pas propre longtemps.
.
Le lendemain, apres 5 km de marche, je rencontre une famille en panne. Ils m’invitent chez eux pres de Baku.


Apres Qobustan, le paysage est carrement semi-desertique.



Il fait chaud mais y’a du vent, je transpire moins que la veille, j’ai moins besoin de boire. C’est pas plus mal, les fontaines se font rares par ici... Je rejoint un petit village, Cegin, a 20h. Je me dirige alors vers un arket, 1ere baraque du village situe sur un seul cote de la route. L’homme me propose de manger a la table. “Merci, c’est gentil, mais faut que je trouve un endroit pour camper”
“J’ai une maison, viens chez moi”
“Bon d’accord”
C’est Arairza, un homme amical, calme et tranquille. Il pese mon sac : 22,4 kg (avec eau et un peu de bouffe). Faut que je vire des trucs.

Arairza et sa femme
Je les quittes a 8h le lendemain. J’etais sur le point de laisser le bled derriere moi quand une voiture en train de partir s’arrete a ma hauteur. Le jeune veut me payer un the. Il est accompagne d’une femme assise a l’arriere, comme souvent (place du passager a l’avant libre).
J’avais initialement prevu de partir a 6h-7h du mat pour faire une grosse journee, 45-50 km, et me rapprocher le plus possible de Baku. Je suis en effet moins arrete maintenant, il y a beaucoup moins d’habitations dans cette zone desertique... Je m’etais charge en eau en consequence (5,5 L). Il insiste. Pourquoi je finis par accepter ? Toujours est-il que me voila au cafe de la station service que je venais de passer. Orxan est le serveur, la femme la cuisiniere. Il me sert a manger et me propose de me conduire 20-30 km plus loin. Il insiste beaucoup, il est heureux de cette rencontre. Pourquoi je finis par accepter ? Toujours est-il que me voila assis dans sa lada. Quelques km apres Segin il se met a pleuvoir. Et pas qu’un peu. La route est inondee, d’enormes flaques se forment au bord de la route, ca ruisselle sur les collines. J’aurais pris cher ! Sans savoir, voila peut-etre pourquoi j’ai finis par accepter. Merci, Orxan, d’avoir insiste ! Il savait, sans doute.


Orxan
Il me conduit a in internet klub. Je rentre ensuite dans un cafe pour ecrire. Impossible, on m’invite a une table, puis a une autre, je bois du the, on m’offre a manger. J’arrive finalement a etre tranquille et me met a ecrire. Je reste toute l’apres-midi dans le troquet, le temps est toujours maussade.
La soiree est ensuite laborieuse, mais j’abrege.


Je marche le lendemain jusqu’a Baku.
En centre-ville je rencontre par hazard Yves-Marie, un rennais en route pour Hong-Kong. Il m’indique un petit hotel dans la vieille-ville, genre auberge de jeunesse, pas terrible mais sympa pour rencontrer des voyageurs. En tout cas le moins cher de la ville surement. Mes plans hebergements ne fonctionnant pas, j’y passe la nuit. Je rencontre dans l’apres-midi Azer, un journaliste du voyage rencontre sur la route. Il est evidement interesse par ce que je suis en train de faire. On se ballade ensemble, il me fais une petite visite guidee du centre-ville historique. Il a ecrit un article sur notre rencontre, c'est en russe, mais si vous voulez y jeter un oeil, cliquer ici. La traduction google est meilleure en anglais.


Caravanserai transforme en resto. Je ne serais jamais rentre sans Azer
Avec Yves-Marie, on retrouve Timm et Lorena le soir, ils prennent le bateau pour Aktav le lendemain.
Le Kazakhstan nous fait tous un peu peur. Le mois d’aout n’est pas la meilleure periode pour traverser l’Asie centrale, avec ses grandes etendues desertiques et ses 45-50oC. Pour ma part, il est clair que je vais reprendre le mode de voyage effectue en Turquie : auto-stop et eventuellement transport en commun. Pas le temps de traverser cet immense pays a pieds. Et c'est plus pareil, ca se complique. Jusqu'a present, les choses etaient en effet relativement simples, en terme d'approvisionnement en eau notamment.

Avec Anar. En arriere plan, le crystal palace
de l'eurovision, et l'enorme drapeau azeri
Je fais ma demande de visa Kazakh et Kirgizh le lendemain matin. C’est en effet pratique, on peut faire la demande des 2 visas en meme temps au consulat du Kazakhstan. Je dois maintenant attendre, d’une part les visas, prets theoriquement 3 jours plus tard, et d’autre part le bateau pour le Kazakhstan.


La traversee de la Caspienne peut sembler a priori banal, mais ca releve finalement un peu de l’aventure, d’apres les echos que j’en ai. Il n’y a pas de liaisons regulieres, ce sont en fait des tankers acceptant des passagers. On ne sait jamais quand il y a un bateau, il faut s’informer tous les matins. Je vous en dirais plus une fois l’experience accomplie. Une japonaise venait d’arriver le matin : pas une bonne idee de prendre le bateau seule quand on est une fille, les routiers turcs imbibes d’alcool etant devenus “dangereux”.



Je retrouve dans l’apres-midi Anar, le fils de la famille qui m’avait invite. On passe du temps avec un ami a lui, on se ballade dans Baku. La vieille ville est magnifique, entouree de remparts.


Les remparts
Le centre est tout renove, propre, moderne. 3 belles tours en forme de flamme, les Flam Tours, dominent la ville.


Les Flam Tours, depuis la jetee
Il fait tres chaud, le temps est a la farniante.Elles ne sont pas encore terminees. A la question “Baku a-t-elle changee ces 20-30 dernieres annees”, on nous repond que oui, Baku a change, mais surtout ces 5 dernieres annees. Beaucoup de nouveaux buildings, et ca construit toujours. L’Eurovision cette annee a Baku a donne un elan supplementaire, c’etait un grand evenement pour la ville et le pays.
Baku est une vraie bonne surprise, meme si on m’avait dit a plusieurs reprises “Baku guzel !”

On rentre le soir chez Anar, pres de Sumqayit, 20 km au nord de Baku, apres avoir quitte l’hotel comme un bandit, un peu honteux, meme si un francais me disait de me barrer sans scrupules. J’en oublie mon baton...


C'est maintenant le repos force, avant d'embarquer. J’ai recupere mes visas, apres une petite fausse note de ma part (j‘avais pas pige qu’il falait payer a la banque), et mon baton a l’hotel...
Je fais le plein de matiere grasse et de proteines animales chez Bayram et Firegiz. “Il faut que tu prennes des forces” me dit Bayram. Soit, mais je suis vraiment trop bien chouaille. Une tres grande generosite est parfois un peu "genante".

Bayram, Tural (frere d'Anar), Firegiz et Lale (la petit soeur)

J’espere que l’ete se passe bien pour vous, et que les vacances ont ete ou vont etre bonnes.
Bonnes pensees de Baku. 


 * J’ai chope un virus sur ma cle USB en Georgie, j’ai perdu des fichiers dont les photos de la Cappadoce et celle de la mer noire. Heureusement je les avais toujours sur ma carte memoire. Quand je vous disais que le reste des photos ce sera pour mon retour, evidement, c’etait avec optimisme. La sauvegarde des photos est un vrai probleme quand on part longtemps. A cela s’ajoute un clash de mon appareil qui s’est bloque...

Saturday, July 7, 2012

L'itineraire 2


Afficher Mon trajet sur une carte plus grande

L'Azerbaidjan, part 1

Frontiere
Salut
J’espere que tout va bien chez vous.

Je vous avais ecrit a Lagodekhi. La frontiere etait a moins de 5 km. J’y change des devises et liquide mes derniers laris. Un chauffeur de taxi, avec des airs de Jose Garcie (mais de loin), me propose de m’emmener a Balaken, 1ere ville apres la frontiere. Il y achete son essence, moins chere qu’en Georgie. Il insiste. On s’accorde pour qu’il me laisse a mi-distance, pour camper. Apres etre aller chez lui vider son reservoir dans un bidon, on attend au check-point georgien. Puis a nouveau juste apres, sur le pont qui enjambe la riviere delimitant la frontiere.




Un des jeunes a Balaken
On passe mais on est aussitot stoppe un peu plus loin. Il me dit qu’il y a un probleme et qu’il faut que je passe a pieds. Ca m’arrange, c’est un reel plaisir de passer les frontieres a pieds. Et je passe comme sur des roulettes, avec un tres bon accueil de la part des policiers azeris (“Welcome, welcome...”). Le taximan m’aurait surement recupere apres etre passe mais apres 20 min de marche il se met a pleuvoir, le tonnerre gronde au loin et il est 19h. Je m’ecarte de la route et plante la tente.

Le lendemain j’ai pas fait 500 m qu’un officier du poste frontiere s’arrete et me propose de me conduire a Balaken. J’accepte pour les quelques km restants, c’est du temps de gagne. Trouver une carte et un lexique russe me prend en effet 2 heures. C’est pourtant pas une grande ville. Des femmes m’abordent tout d’abord et me disent de les suivrent (Leurs rangees de dents dorees a la Joey Starr me surprennent. Est-ce la mode ? Bien sur que non, c’est la couleur des bridges et beaucoup en ont). Puis des hommes nous accostent. Il y a aussitot attroupement. L’azeri est assez proche du turc, je ne suis donc pas completement demuni, meme si j’ai un peu oublie. Finalement un homme m’aide a chercher une carte mais personne ne sais trop. Il m’indique une direction. Je finis par aller dans un grand hotel, je suis certain qu’on y parlera anglais.Les receptionnistes sont sympas, ils appellent la bibliotheque et une librairie. Je prends la direction de cette derniere mais suis stoppe en plein vol : on m’invite a boire un the. Outre la langue, la culture azeri, bien qu’ayant sa propre identite, ressemble egalement beaucoup a la culture turque. Je renoue donc avec le the. Ils me disent d’aller au bazar, je trouverai ce que je cherche. Bon d’accord, j’y vais (c’est dans l’autre direction), sachant pertinement que j’irai a la librairie ensuite. 

Bazar a Balaken
Quatre jeunes m’abordent et me proposent de les suivre. On ne trouve pas ce que je veux au bazar. Je leur parle alors de la librairie. On y va. Ils sont comme excites , on deconne. Je trouve effectivement une belle carte routiere mais pas de lexique. On va dans une autre librairie un peu  plus loin ou je trouve le truc parfait : un “phrase-book” anglais-russe-azeri. Meme si l’azeri est proche du turc, il differe neanmoins. Autant parler la langue dans le pays. Les jeunes me laissent peu apres. Je retourne au bazar pour acheter du fromage avant de partir.
Apres en etre sorti, un homme m’appelle pour prendre un the dans un petit cafe-resto. Le gerant m’apporte ensuite a manger. Bref, grosse entree en matiere.

Une fois la ville quittee, des voitures s’arretent, mais non, maintenant, je marche. Le bord de route est large, ombrage et agreable. Je ne souhaite pas me retrouver a nouveau en ville, apres l’euphorie de Balaken. On me donne des fruits sur la route, prunes, petites pommes, et le soir un homme m’apporte 4 petites poires qu’il vient surement de cueillir. J’ai meme pas fini mes peches de Georgie !
Route apres Balaken

C’est a nouveau l’orage. Heureusement j’ai fini de manger. Mais une sardine se deterre, le toit de la tente d’effondre. Il pleut fort, je sors vite fait redresser la tente.

A nouveau beaucoup de rencontres le lendemain, des hommes me paient du the. Comme en Georgie, les gens sont heureux de voir un etranger et de echanger quelques mots. C’est pas tous les jours (j’ai pris une petite route de campagne), ca fait une diversion, un sujet de conversation et quelque chose a raconter plus tard.. 


Sur la route apres Zaqatala
Je suis pris deux fois en stop sur de courte distance en fin d’apres-midi. Je me dis que je rattrape le temps passe a essayer de discuter (je suis souvent arrete, j’avance pas bien vite) ou attendre que la pluie s’arrete. Pour le 2e lift, un vieux me met litteralement dans une vieille lada pourrie sans banquette arriere qu’il vient d’arreter. Et ce qui devait arriver arriva : il se met a pleuvoir alors qu’il est 19h passe. On s’arrete a cote d’un genre d’abris-bus en bois et tole pres d’un hammeau.  3 hommes y discutent. Ils sont tous de type indien / pakistanais. Il pleut dru. On attend, on parle. Je loupe une belle photo, un gamin, sous la pluie, montant a cru un cheval et en poussant 3 autres, dont un poulain. On commence a prendre l’eau. 3 des hommes s’en vont. Je reste seul avec un jeune vraiment sympathique. Il m’indique une petite cabane en bois et torchis a 100m de la, je peux y squatter la nuit. Finalement, c’est pas plus mal que sous la tente, il pleut toute la soiree.
La cabane
Le lendemain matin, il se remet a pleuvoir. Un homme du hameau passe et m’invite a boire un the chez lui. On s’installe sous un petit abris. Il appelle son frere a cote, sa femme sous la tente. Ils sont d’origine iranienne. Ils vivent de l’elevage, moutons, vaches. Les poules courent partout. Son jeune fils s’amuse a en attraper une et a lui attacher une ficelle a la patte pour en faire une laisse. Ils m’offrent du pain, du fromage et une tomate.
Non loin de la cabane


La route
Je me suis attarde sur les premiers jours. J’arrive ensuite a Qax (prononce Gar), apres plus d’1h30 d ‘attente sous un arbre que l’averse se termine. C’est une petite ville de campagne calme et tranquille, moins agitee que Kabalen ou Zaqatala (ou je ne suis reste que 5 min).
Riviere a la sortie de Qax. Il a beaucoup plu, le debit est fort

Je dors en foret, sur le versant d’une colline, a la sortie de Qax. Comme en Georgie, les forets sont vivantes et “bruyantes” : insectes, oiseaux... Ca me rappelle un peu la Guyane. J’entends egalement comme des cris de loups, mais ca fait pas pareil. Je vois une sorte de chien en contre-bas, sans doute est-ce un chien. Il s’enfuit des qu’ il me voit. Il n’empeche, je suis sur mes gardes. Un garcon m’avait suivi depuis la ville et avait grimpe jusqu’a l’endroit ou j’avais decide de camper. Il est reste longtemps, me disant que fallait pas rester la nuit ici.
Moutons se faisant de l'ombre
Bonne marche le lendemain. La route n’est pas goudronnee, et donc un peu poussiereuse, le soleil etant revenu. J’avais pas non plus le gros engin de chantier routier a mon palmares d’autostop. C’est fait. Le seul lift que j’accepte de la journee. Les gens s’arretent si souvent.
L'engin de chantier
Dans l’apres-midi, alors que je viens de m’arreter a une fontaine, 2 hommes viennent me voir. Ils tiennent la superette d’en face. Ca tombe bien, j’ai besoin de pain, de tomates, de patates. Mais le gars me les offrent. Impossible de discuter. En 4 jours, j’ai depense en nourriture l’equivalent d’1,30 euros, un pain et un morceau de fromage (faut dire qu’il me restait des trucs de Georgie). Je ferais un bilan a la fin mais pour vous donner une idee, j’ai depense en Georgie environ 70 euros en 1 mois, hors visa azeri et chaussures, mais internet et telephonie compris (avec, il est vrai, une semaine passe chez Jean-Jacques sans rien depenser). Ca correspond au budget qu’avait Gael (rencontre a Tessaloniki) dans les pays d’Asie centrale.
Peu avant Seki
Apres Qax c’est Seki. Je me prends une belle averse a l’approche de la ville. J’attends un peu sous un arbre, repars mais ca retombe a nouveau bien. Je m’abrite encore sous un petit arbre, tout pres d’un cafe/resto isole avant le pont a l’entree de la ville. Le patron me voit et me fais signe de venir. Il m’offre un the et passe un coup de fil. On discute, il me montre la tele et me montre du doigt. Je m’apercevrai un peu plus tard que j’avais pas compris ce qu’il me disait. En effet, au bout d’un moment il se leve a la rencontre d’une voiture qui vient d’arriver. Deux hommes en sortent, dont un avec une camera ! Il avait appele un journaliste d’une tele locale. L’interview n’est pas evident, le jeune journaliste ne parlant pas tres bien anglais.

L'interview
Le Grand Palace
Une enieme voiture s’est arretee a la fin de l’interview. C’est Hasil, un dentiste parlant bien anglais. Il me dit de faire attention , de ne pas mercher apres 20h. Il y a des lopus, des ours, des chiens sauvages. 6 moutons ont ete tues 2 jours auparavant. Il ne sera pas le seul a me mettre en garde contre les chiens sauvages. Il me depose devant l’internet cafe le plus performant de la ville. Je suis agreablement surpris par la ville, plutot touristique, je ne m’y attendais pas. Ca fait bizarre apres plus de 2 semaines en “campagne”. Il y a une vieille ville super chouette et un chateau a l’interieur duquel se trouve  le “Grand Palace” du XVIIIe siecle. Magnifique. Aucune pointe n’a ete utilise. Le plancher est en parquet, murs et plafonds sont entierement peints. Il a fallu 8 ans pour peindre les 6 pieces. Le soleil est revenu, je m’attarde, rencontre du monde et quittes la ville a...21h. Mais pas de chiens sauvages en vue.
C'est l'heure de la moisson du ble
Timm et Lorena, les allemands en route vers la Chine
Les chevaux sont souvent mis en liberte le matin
et recuperes le soir
Je continue ma route, a nouveau goudronnee, passe pres d’Oguz (prononce Oruz). Depuis un moment le paysage et l’architecture des maisons fait vraiment Asie centrale. Le temps est de nouveau anticyclonique, il fait plus chaud. J’arrive a Qebele, “tant bien que mal”. La veille je decolle un peu tard : un peu mou, l’endroit est sympa, petite seance de Tai Chi, j’attends que ma tente seche de la rosee du matin... Apres 1h-1h30 de marche, je suis bien lance mais suis stoppe pour un the. Je reste pres de 2h, et repars, apres un petit cours de russe en azeri (c’est marrant d’apprendre une langue dans une langue qu’on connait pas, apprendre 2 langues en meme temps est un exercice amusant), je repars donc avec peine charge d’eau, poivrons et noisettes. Peu de temps apres un jeune couple d’allemand en velo arrivent a ma hauteur. Ils ont entendu parler de moi, dans un cafe/resto ou on m’avait paye the et petit repas. Eux aussi vont en Chine. On reste bien discuter 30 min. 5-10 min apres etre reparti, un homme vendant des noisettes a peine mures au bord de la route me propose de boire un the (comme beaucoup de jeunes enfants, il tend quelques sachets aux voitures ). Il me supplie presque. Ok, mais 10 minutes alors. Sa maison est a 10 minutes a pieds. Je reste presque 2 heures. Il me donne concombres, haricot et une bouteille de sirop de mures. Et il me remercie. Je ne marche que 3h-4 h ce jour la. Ue journee de repos en somme.