Un resto parmi d'autres |
Le soir, apres Ismaylli |
Je ne rentre pas dans le centre-ville d’Ismaylli, un peu excentre de la route vers Samaxi (prononce Shamare). Reste trop longtemps dans l’internet klub. Je trace.
J’avais en tete de faire une petite digression dans la montagne caucasienne, j’ai le temps, 15 jours pour faire les 150 km jusqu'a Baku et faire ma demande de visa Kazakh. Mais le temps est a l’orage, ca pete la veille du soir ou je veux y aller.
A nouveau a 5h du mat, ca me semble compromis. Quelques heures plus tard cependant, le ciel se degage, il se met a faire beau.
Je quittes donc la “departementale” et prends la route pour Lahic. Elle est toute neuve. Apres 2 heures de marche, je suis pris par une voiture, juste avant que la route, actuellement en chantier, ne devienne piste. J’imagine qu’elle va etre faite jusqu’a Lahic, petit village de montagne un peu touristique. On m’avait recommande d’y aller. La piste est par endroit defoncee et resserree, seule une voiture peut passer. Ce sera un vrai confort pour les riverains et les chauffeurs de taxis et minibus. Mais fini le charme de la montee en lada le long de cette piste remontant la gorge, au fond de laquelle coule un torrent, et serpentant par endroit a flanc de falaise.
Je me promets de faire au moins une partie du retour a pieds. Je suis un instant tente de continuer jusqu’au bout de la piste, au dernier village, au pied de la chaine montagneuse. Mais je m’arrete a Lahic. Mon objectif est de passer un jour en montagne, qu’importe le lieu. Le village est charmant.
Lahic |
L'artisanat de Lahic est assez repute dans le pays |
Je monte une petite heure dans les alpages et trouve un merveilleux coin pour passer la nuit. Le soir ca tonne a nouveau mais le lendemain matin le temps est magnifique. Je me repose, avant de reprendre la route pour Samaxi en fin d’apres-midi.
Derriere, c'est le Daguestan russe |
Proverbe azeri : "Les montagnes ne se rencontrent pas, les hommes oui"
10 km apres Samaxi, je demande a un resto isole si je peux camper dans les environs. Ils me proposent une piece ou dorment 2 employes. Mais je ne dors pas beaucoup.
Apres Samaxi il n’y a plus beaucoup d’arbres. Que des cultures, de cereales principalement.
Puis plus “rien” : des collines de steppe seulement.
Les cultures reapparraissent autour de Qobustan. Alors que je me dirige vers un internet klub qu’on m’a indique pour sauvegarder mes photos *, on me prete un ordi dans un petit magasin de pieces et accessoires auto. J’y rencontre beaucoup de jeunes, dont Seferali.
Devant le magasin (a droite Seferali) |
Et je prends ma premiere douche (a la bassine et au pichet, comme depuis la Georgie) en Azerbaidjan... allez, je peux le dire, c’est le genre de detail pratique que je peux mettre dans ce blog : c’est mon 2e bain depuis que j’ai quitte le village de jean-Jacques 17 jours plus tot. L’eau des rivieres venant du caucase en Azerbaidjan est toute terreuse, comme vous avez pu le constater sur une photo, pas evident de se laver donc. J’en ai trouve qu’une claire depuis la frontiere. Vous me direz, j’aurais pu aller dans un hotel ou une guest-house. J’avais decide de m’en payer une a Sheki mais, arrive a proximite j’ai fait demi-tour. Ne cherchez pas d’explication, je marche au feeling. De toute facon je ne reste pas propre longtemps.
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Le lendemain, apres 5 km de marche, je rencontre une famille en panne. Ils m’invitent chez eux pres de Baku.
Apres Qobustan, le paysage est carrement semi-desertique.
Il fait chaud mais y’a du vent, je transpire moins que la veille, j’ai moins besoin de boire. C’est pas plus mal, les fontaines se font rares par ici... Je rejoint un petit village, Cegin, a 20h. Je me dirige alors vers un arket, 1ere baraque du village situe sur un seul cote de la route. L’homme me propose de manger a la table. “Merci, c’est gentil, mais faut que je trouve un endroit pour camper”
“J’ai une maison, viens chez moi”
“Bon d’accord”
C’est Arairza, un homme amical, calme et tranquille. Il pese mon sac : 22,4 kg (avec eau et un peu de bouffe). Faut que je vire des trucs.
Arairza et sa femme |
J’avais initialement prevu de partir a 6h-7h du mat pour faire une grosse journee, 45-50 km, et me rapprocher le plus possible de Baku. Je suis en effet moins arrete maintenant, il y a beaucoup moins d’habitations dans cette zone desertique... Je m’etais charge en eau en consequence (5,5 L). Il insiste. Pourquoi je finis par accepter ? Toujours est-il que me voila au cafe de la station service que je venais de passer. Orxan est le serveur, la femme la cuisiniere. Il me sert a manger et me propose de me conduire 20-30 km plus loin. Il insiste beaucoup, il est heureux de cette rencontre. Pourquoi je finis par accepter ? Toujours est-il que me voila assis dans sa lada. Quelques km apres Segin il se met a pleuvoir. Et pas qu’un peu. La route est inondee, d’enormes flaques se forment au bord de la route, ca ruisselle sur les collines. J’aurais pris cher ! Sans savoir, voila peut-etre pourquoi j’ai finis par accepter. Merci, Orxan, d’avoir insiste ! Il savait, sans doute.
Orxan |
La soiree est ensuite laborieuse, mais j’abrege.
Je marche le lendemain jusqu’a Baku.
En centre-ville je rencontre par hazard Yves-Marie, un rennais en route pour Hong-Kong. Il m’indique un petit hotel dans la vieille-ville, genre auberge de jeunesse, pas terrible mais sympa pour rencontrer des voyageurs. En tout cas le moins cher de la ville surement. Mes plans hebergements ne fonctionnant pas, j’y passe la nuit. Je rencontre dans l’apres-midi Azer, un journaliste du voyage rencontre sur la route. Il est evidement interesse par ce que je suis en train de faire. On se ballade ensemble, il me fais une petite visite guidee du centre-ville historique. Il a ecrit un article sur notre rencontre, c'est en russe, mais si vous voulez y jeter un oeil, cliquer ici. La traduction google est meilleure en anglais.
Caravanserai transforme en resto. Je ne serais jamais rentre sans Azer |
Le Kazakhstan nous fait tous un peu peur. Le mois d’aout n’est pas la meilleure periode pour traverser l’Asie centrale, avec ses grandes etendues desertiques et ses 45-50oC. Pour ma part, il est clair que je vais reprendre le mode de voyage effectue en Turquie : auto-stop et eventuellement transport en commun. Pas le temps de traverser cet immense pays a pieds. Et c'est plus pareil, ca se complique. Jusqu'a present, les choses etaient en effet relativement simples, en terme d'approvisionnement en eau notamment.
Je fais ma demande de visa Kazakh et Kirgizh le lendemain matin. C’est en effet pratique, on peut faire la demande des 2 visas en meme temps au consulat du Kazakhstan. Je dois maintenant attendre, d’une part les visas, prets theoriquement 3 jours plus tard, et d’autre part le bateau pour le Kazakhstan.
La traversee de la Caspienne peut sembler a priori banal, mais ca releve finalement un peu de l’aventure, d’apres les echos que j’en ai. Il n’y a pas de liaisons regulieres, ce sont en fait des tankers acceptant des passagers. On ne sait jamais quand il y a un bateau, il faut s’informer tous les matins. Je vous en dirais plus une fois l’experience accomplie. Une japonaise venait d’arriver le matin : pas une bonne idee de prendre le bateau seule quand on est une fille, les routiers turcs imbibes d’alcool etant devenus “dangereux”.
Le centre est tout renove, propre, moderne. 3 belles tours en forme de flamme, les Flam Tours, dominent la ville.
Il fait tres chaud, le temps est a la farniante.Elles ne sont pas encore terminees. A la question “Baku a-t-elle changee ces 20-30 dernieres annees”, on nous repond que oui, Baku a change, mais surtout ces 5 dernieres annees. Beaucoup de nouveaux buildings, et ca construit toujours. L’Eurovision cette annee a Baku a donne un elan supplementaire, c’etait un grand evenement pour la ville et le pays.
Baku est une vraie bonne surprise, meme si on m’avait dit a plusieurs reprises “Baku guzel !”
On rentre le soir chez Anar, pres de Sumqayit, 20 km au nord de Baku, apres avoir quitte l’hotel comme un bandit, un peu honteux, meme si un francais me disait de me barrer sans scrupules. J’en oublie mon baton...
C'est maintenant le repos force, avant d'embarquer. J’ai recupere mes visas, apres une petite fausse note de ma part (j‘avais pas pige qu’il falait payer a la banque), et mon baton a l’hotel...
Je fais le plein de matiere grasse et de proteines animales chez Bayram et Firegiz. “Il faut que tu prennes des forces” me dit Bayram. Soit, mais je suis vraiment trop bien chouaille. Une tres grande generosite est parfois un peu "genante".
Avec Anar. En arriere plan, le crystal palace de l'eurovision, et l'enorme drapeau azeri |
La traversee de la Caspienne peut sembler a priori banal, mais ca releve finalement un peu de l’aventure, d’apres les echos que j’en ai. Il n’y a pas de liaisons regulieres, ce sont en fait des tankers acceptant des passagers. On ne sait jamais quand il y a un bateau, il faut s’informer tous les matins. Je vous en dirais plus une fois l’experience accomplie. Une japonaise venait d’arriver le matin : pas une bonne idee de prendre le bateau seule quand on est une fille, les routiers turcs imbibes d’alcool etant devenus “dangereux”.
Je retrouve dans l’apres-midi Anar, le fils de la famille qui m’avait invite. On passe du temps avec un ami a lui, on se ballade dans Baku. La vieille ville est magnifique, entouree de remparts.
Les remparts |
Les Flam Tours, depuis la jetee |
Baku est une vraie bonne surprise, meme si on m’avait dit a plusieurs reprises “Baku guzel !”
On rentre le soir chez Anar, pres de Sumqayit, 20 km au nord de Baku, apres avoir quitte l’hotel comme un bandit, un peu honteux, meme si un francais me disait de me barrer sans scrupules. J’en oublie mon baton...
C'est maintenant le repos force, avant d'embarquer. J’ai recupere mes visas, apres une petite fausse note de ma part (j‘avais pas pige qu’il falait payer a la banque), et mon baton a l’hotel...
Je fais le plein de matiere grasse et de proteines animales chez Bayram et Firegiz. “Il faut que tu prennes des forces” me dit Bayram. Soit, mais je suis vraiment trop bien chouaille. Une tres grande generosite est parfois un peu "genante".
Bayram, Tural (frere d'Anar), Firegiz et Lale (la petit soeur) |
J’espere que l’ete se passe bien pour vous, et que les vacances ont ete ou vont etre bonnes.
Bonnes pensees de Baku.
* J’ai chope un virus sur ma cle USB en Georgie, j’ai perdu des fichiers dont les photos de la Cappadoce et celle de la mer noire. Heureusement je les avais toujours sur ma carte memoire. Quand je vous disais que le reste des photos ce sera pour mon retour, evidement, c’etait avec optimisme. La sauvegarde des photos est un vrai probleme quand on part longtemps. A cela s’ajoute un clash de mon appareil qui s’est bloque...