Le trajet


Saturday, July 7, 2012

L'Azerbaidjan, part 1

Frontiere
Salut
J’espere que tout va bien chez vous.

Je vous avais ecrit a Lagodekhi. La frontiere etait a moins de 5 km. J’y change des devises et liquide mes derniers laris. Un chauffeur de taxi, avec des airs de Jose Garcie (mais de loin), me propose de m’emmener a Balaken, 1ere ville apres la frontiere. Il y achete son essence, moins chere qu’en Georgie. Il insiste. On s’accorde pour qu’il me laisse a mi-distance, pour camper. Apres etre aller chez lui vider son reservoir dans un bidon, on attend au check-point georgien. Puis a nouveau juste apres, sur le pont qui enjambe la riviere delimitant la frontiere.




Un des jeunes a Balaken
On passe mais on est aussitot stoppe un peu plus loin. Il me dit qu’il y a un probleme et qu’il faut que je passe a pieds. Ca m’arrange, c’est un reel plaisir de passer les frontieres a pieds. Et je passe comme sur des roulettes, avec un tres bon accueil de la part des policiers azeris (“Welcome, welcome...”). Le taximan m’aurait surement recupere apres etre passe mais apres 20 min de marche il se met a pleuvoir, le tonnerre gronde au loin et il est 19h. Je m’ecarte de la route et plante la tente.

Le lendemain j’ai pas fait 500 m qu’un officier du poste frontiere s’arrete et me propose de me conduire a Balaken. J’accepte pour les quelques km restants, c’est du temps de gagne. Trouver une carte et un lexique russe me prend en effet 2 heures. C’est pourtant pas une grande ville. Des femmes m’abordent tout d’abord et me disent de les suivrent (Leurs rangees de dents dorees a la Joey Starr me surprennent. Est-ce la mode ? Bien sur que non, c’est la couleur des bridges et beaucoup en ont). Puis des hommes nous accostent. Il y a aussitot attroupement. L’azeri est assez proche du turc, je ne suis donc pas completement demuni, meme si j’ai un peu oublie. Finalement un homme m’aide a chercher une carte mais personne ne sais trop. Il m’indique une direction. Je finis par aller dans un grand hotel, je suis certain qu’on y parlera anglais.Les receptionnistes sont sympas, ils appellent la bibliotheque et une librairie. Je prends la direction de cette derniere mais suis stoppe en plein vol : on m’invite a boire un the. Outre la langue, la culture azeri, bien qu’ayant sa propre identite, ressemble egalement beaucoup a la culture turque. Je renoue donc avec le the. Ils me disent d’aller au bazar, je trouverai ce que je cherche. Bon d’accord, j’y vais (c’est dans l’autre direction), sachant pertinement que j’irai a la librairie ensuite. 

Bazar a Balaken
Quatre jeunes m’abordent et me proposent de les suivre. On ne trouve pas ce que je veux au bazar. Je leur parle alors de la librairie. On y va. Ils sont comme excites , on deconne. Je trouve effectivement une belle carte routiere mais pas de lexique. On va dans une autre librairie un peu  plus loin ou je trouve le truc parfait : un “phrase-book” anglais-russe-azeri. Meme si l’azeri est proche du turc, il differe neanmoins. Autant parler la langue dans le pays. Les jeunes me laissent peu apres. Je retourne au bazar pour acheter du fromage avant de partir.
Apres en etre sorti, un homme m’appelle pour prendre un the dans un petit cafe-resto. Le gerant m’apporte ensuite a manger. Bref, grosse entree en matiere.

Une fois la ville quittee, des voitures s’arretent, mais non, maintenant, je marche. Le bord de route est large, ombrage et agreable. Je ne souhaite pas me retrouver a nouveau en ville, apres l’euphorie de Balaken. On me donne des fruits sur la route, prunes, petites pommes, et le soir un homme m’apporte 4 petites poires qu’il vient surement de cueillir. J’ai meme pas fini mes peches de Georgie !
Route apres Balaken

C’est a nouveau l’orage. Heureusement j’ai fini de manger. Mais une sardine se deterre, le toit de la tente d’effondre. Il pleut fort, je sors vite fait redresser la tente.

A nouveau beaucoup de rencontres le lendemain, des hommes me paient du the. Comme en Georgie, les gens sont heureux de voir un etranger et de echanger quelques mots. C’est pas tous les jours (j’ai pris une petite route de campagne), ca fait une diversion, un sujet de conversation et quelque chose a raconter plus tard.. 


Sur la route apres Zaqatala
Je suis pris deux fois en stop sur de courte distance en fin d’apres-midi. Je me dis que je rattrape le temps passe a essayer de discuter (je suis souvent arrete, j’avance pas bien vite) ou attendre que la pluie s’arrete. Pour le 2e lift, un vieux me met litteralement dans une vieille lada pourrie sans banquette arriere qu’il vient d’arreter. Et ce qui devait arriver arriva : il se met a pleuvoir alors qu’il est 19h passe. On s’arrete a cote d’un genre d’abris-bus en bois et tole pres d’un hammeau.  3 hommes y discutent. Ils sont tous de type indien / pakistanais. Il pleut dru. On attend, on parle. Je loupe une belle photo, un gamin, sous la pluie, montant a cru un cheval et en poussant 3 autres, dont un poulain. On commence a prendre l’eau. 3 des hommes s’en vont. Je reste seul avec un jeune vraiment sympathique. Il m’indique une petite cabane en bois et torchis a 100m de la, je peux y squatter la nuit. Finalement, c’est pas plus mal que sous la tente, il pleut toute la soiree.
La cabane
Le lendemain matin, il se remet a pleuvoir. Un homme du hameau passe et m’invite a boire un the chez lui. On s’installe sous un petit abris. Il appelle son frere a cote, sa femme sous la tente. Ils sont d’origine iranienne. Ils vivent de l’elevage, moutons, vaches. Les poules courent partout. Son jeune fils s’amuse a en attraper une et a lui attacher une ficelle a la patte pour en faire une laisse. Ils m’offrent du pain, du fromage et une tomate.
Non loin de la cabane


La route
Je me suis attarde sur les premiers jours. J’arrive ensuite a Qax (prononce Gar), apres plus d’1h30 d ‘attente sous un arbre que l’averse se termine. C’est une petite ville de campagne calme et tranquille, moins agitee que Kabalen ou Zaqatala (ou je ne suis reste que 5 min).
Riviere a la sortie de Qax. Il a beaucoup plu, le debit est fort

Je dors en foret, sur le versant d’une colline, a la sortie de Qax. Comme en Georgie, les forets sont vivantes et “bruyantes” : insectes, oiseaux... Ca me rappelle un peu la Guyane. J’entends egalement comme des cris de loups, mais ca fait pas pareil. Je vois une sorte de chien en contre-bas, sans doute est-ce un chien. Il s’enfuit des qu’ il me voit. Il n’empeche, je suis sur mes gardes. Un garcon m’avait suivi depuis la ville et avait grimpe jusqu’a l’endroit ou j’avais decide de camper. Il est reste longtemps, me disant que fallait pas rester la nuit ici.
Moutons se faisant de l'ombre
Bonne marche le lendemain. La route n’est pas goudronnee, et donc un peu poussiereuse, le soleil etant revenu. J’avais pas non plus le gros engin de chantier routier a mon palmares d’autostop. C’est fait. Le seul lift que j’accepte de la journee. Les gens s’arretent si souvent.
L'engin de chantier
Dans l’apres-midi, alors que je viens de m’arreter a une fontaine, 2 hommes viennent me voir. Ils tiennent la superette d’en face. Ca tombe bien, j’ai besoin de pain, de tomates, de patates. Mais le gars me les offrent. Impossible de discuter. En 4 jours, j’ai depense en nourriture l’equivalent d’1,30 euros, un pain et un morceau de fromage (faut dire qu’il me restait des trucs de Georgie). Je ferais un bilan a la fin mais pour vous donner une idee, j’ai depense en Georgie environ 70 euros en 1 mois, hors visa azeri et chaussures, mais internet et telephonie compris (avec, il est vrai, une semaine passe chez Jean-Jacques sans rien depenser). Ca correspond au budget qu’avait Gael (rencontre a Tessaloniki) dans les pays d’Asie centrale.
Peu avant Seki
Apres Qax c’est Seki. Je me prends une belle averse a l’approche de la ville. J’attends un peu sous un arbre, repars mais ca retombe a nouveau bien. Je m’abrite encore sous un petit arbre, tout pres d’un cafe/resto isole avant le pont a l’entree de la ville. Le patron me voit et me fais signe de venir. Il m’offre un the et passe un coup de fil. On discute, il me montre la tele et me montre du doigt. Je m’apercevrai un peu plus tard que j’avais pas compris ce qu’il me disait. En effet, au bout d’un moment il se leve a la rencontre d’une voiture qui vient d’arriver. Deux hommes en sortent, dont un avec une camera ! Il avait appele un journaliste d’une tele locale. L’interview n’est pas evident, le jeune journaliste ne parlant pas tres bien anglais.

L'interview
Le Grand Palace
Une enieme voiture s’est arretee a la fin de l’interview. C’est Hasil, un dentiste parlant bien anglais. Il me dit de faire attention , de ne pas mercher apres 20h. Il y a des lopus, des ours, des chiens sauvages. 6 moutons ont ete tues 2 jours auparavant. Il ne sera pas le seul a me mettre en garde contre les chiens sauvages. Il me depose devant l’internet cafe le plus performant de la ville. Je suis agreablement surpris par la ville, plutot touristique, je ne m’y attendais pas. Ca fait bizarre apres plus de 2 semaines en “campagne”. Il y a une vieille ville super chouette et un chateau a l’interieur duquel se trouve  le “Grand Palace” du XVIIIe siecle. Magnifique. Aucune pointe n’a ete utilise. Le plancher est en parquet, murs et plafonds sont entierement peints. Il a fallu 8 ans pour peindre les 6 pieces. Le soleil est revenu, je m’attarde, rencontre du monde et quittes la ville a...21h. Mais pas de chiens sauvages en vue.
C'est l'heure de la moisson du ble
Timm et Lorena, les allemands en route vers la Chine
Les chevaux sont souvent mis en liberte le matin
et recuperes le soir
Je continue ma route, a nouveau goudronnee, passe pres d’Oguz (prononce Oruz). Depuis un moment le paysage et l’architecture des maisons fait vraiment Asie centrale. Le temps est de nouveau anticyclonique, il fait plus chaud. J’arrive a Qebele, “tant bien que mal”. La veille je decolle un peu tard : un peu mou, l’endroit est sympa, petite seance de Tai Chi, j’attends que ma tente seche de la rosee du matin... Apres 1h-1h30 de marche, je suis bien lance mais suis stoppe pour un the. Je reste pres de 2h, et repars, apres un petit cours de russe en azeri (c’est marrant d’apprendre une langue dans une langue qu’on connait pas, apprendre 2 langues en meme temps est un exercice amusant), je repars donc avec peine charge d’eau, poivrons et noisettes. Peu de temps apres un jeune couple d’allemand en velo arrivent a ma hauteur. Ils ont entendu parler de moi, dans un cafe/resto ou on m’avait paye the et petit repas. Eux aussi vont en Chine. On reste bien discuter 30 min. 5-10 min apres etre reparti, un homme vendant des noisettes a peine mures au bord de la route me propose de boire un the (comme beaucoup de jeunes enfants, il tend quelques sachets aux voitures ). Il me supplie presque. Ok, mais 10 minutes alors. Sa maison est a 10 minutes a pieds. Je reste presque 2 heures. Il me donne concombres, haricot et une bouteille de sirop de mures. Et il me remercie. Je ne marche que 3h-4 h ce jour la. Ue journee de repos en somme.

1 comment:

  1. Que de rebondissements dans ce voyage, on suit de près ton périple depuis le début, à peu près tout les jours on va sur Benitheworld pour voir la suite des aventures de Benoît ! La plupart du temps il n'y a rien de neuf, mais quand on voit un nouveau pays comme aujourd'hui c'est l'étonnement, les rires qui viennent ! T'as l'air parti pour faire le tour du monde !
    Encore bravo !
    J'adore la dernière photo !!!!

    Julien et Christelle.

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