Le trajet


Thursday, June 28, 2012

La Georgie, part 2

Vue de la vallee de Khashuri
 Gamargjoba

Je ne suis pas reste a Khashuri, juste le temps de “travailler” sur internet, de manger un rajabauri - “la pizza georgienne”, une pate fourree au fromage, un peu dans le genre burek qu’on trouve partout dans les balkans et en Turquie, mais different. Avec le lobiani, c’est l’en-cas fast-foodideal pour moi. La cuisine georgienne , de ce que j’ai pu experimente chez les gens,est plutot bonne. Une autre specialite est le Khinkali (pronone rinkali), petite bouchee a la viande pleine de jus, mais aussi au fromage, a la pomme de terre. C’etait la petite paranthese gastronomique. Autre paranthese : l’influence de la mer noire est definitivement terminee, avec la petite chaine montagneuse Likhi. Le climat est de type mediteraneen (cigales a Mtskhta).

J’ai l’occasion de travailler dans une ferme, tenue par un francais, Jean-Jacques, via le wwoofing (principe : main-d’oeuvre contre hebergement et nourriture dans une ferme bio, du moins naturelle). Un desistement. Ici en Georgie, je suis face a un dilemne : marcher et profiter du pays ou aller directement a la ferme. Avec mon visa pour l’Azerbaidjan, je suis pris par le temps. J’ai pose une date d’entree trop courte. Mais ca se goupille mal. Je marche donc.
J’avais attendu le printemps pour trouver une ferme. Je m’y suis pris trop tard en Grece. Difficile de programmer quand on marche. Et  j’avais mon echeance pour Istanbul. J’ai privilegie le Mont Athos. J’ai finalement laisse tombe en Turquie egalement.

Mstkheta
A Khashuri, je consulte mes mails juste avant de quitter l’internet cafe : c’est toujours possible. Je change mes plans sur un coup de tete. Je sors de la ville et fais du stop. Je suis pris par un avocat avec qui j’ai d’interessants echanges. Nous passons a proximite de Gori, ville natale de Staline. La ville a ete occupee par les russes en 2008, la caserne militaire detruite (reconstruite depuis), des gens tues. Rappelez-vous, Sarkozy, au nom de l’Europe, etait intervenu et avait force les russe a se retirer. Voila pourquoi Sarkozy et les francais sont particulierement bien vu en Georgie. Des que je dis “Sapranguethidan movdivar” (je viens de France), les visages s’eclairent : “Ah Sapranguethi...”. Au bord de l’autoroute a ete construit des camps de refugies en dur pour les georgiens d’Ossetie du sud ayant fui la province separatiste.

A 18h, je suis a Mtskheta, a une dizaine kilometres de Tbilisi. Je voulais en effet voir cette ville, ancienne capitale de la Georgie. Il est de plus un peu tard pour debarquer a Tbilisi. J’y arrive le lendemain matin samedi et vais aussitot rencontrer Jean-Jacques sur son marche. Il ne rentre au village que lundi apres-midi. J’appelle alors Kenny, qui avait accepte de m’heberge. Je suis plus tot que prevu mais pas de probleme, bien qu’il ait deja d’autres couchsurfers. Ca fait un peu auberge de jeunesse.  Je croise une canadienne, un couple d’australiens et une australienne, un americo-israelien, une americaine, une polonaise, un syrien. Sans compter ses collegues, un couple d’iraniens, des anglais... Kenny adore ca. Lui-meme est americain et a la nationalite japonaise. Il est prof d’anglais dans une universiteinternationale et change de pays regulierement, principalement dans les pays de l’ex-URSS.
Le premier soir chez Kenny
Ma chaussure
A Tbilisi j’achete de nouvelles chaussures. En 6 mois (deja 6 mois) j’ai use ma premiere paire, neuve lors de mon depart. Il etait temps, l’usure m’inquietait. Mes craintes se sont confirmees quelques jours avant mon arrivee a Tbilisi : une petite pointe au genou droit apparait.
Panorama de Tbilisi



Champs de ble de Jean-Jacques
Je retrouve Jean-Jacques lundi et nous prenons donc la direction de son village, a 2 heures de Tbilisi, situe dans une petite vallee. Il cultive une ancienne variete de ble georgien, delaisse au profit de varietes plus productives. L’histoire est partout la meme. Encore aujourd’hui, le president actuel Saakashvili ne favorise pas la petite agriculture. Il faut de grosses exploitations, que ca pete.
Seule une association preservait la semence. Aujourd’hui d’autres s’y sont mis, dont des monasteres. Jean-Jacques lui en fait du pain, qu’il vend a Tbilisi, entre autre chose. Son pain a des aromes incroyables. Son prjet est encore a ses debuts, le but est de cree une vraie ferme. En biodynamie.

Au programme : recolte du tilleul, de menthe, de melisse, d’haricots verts, arrosage et bricoles dans le jardin, bricolage et bien sur fabrication du pain.
Fabrication du pain

Le four
Et le pain...


J’ai une super occasion d’aller en Tusheti, dans le caucase. C’est a environ 70 km et je peux laisse des affaires chez Jean-Jacques. L’appel de la montagne et de l’aventure est puissant On y accede par une route carrosable, certains villages ne sont pas relies, les gens se deplacent a pieds ou a cheval. Mais je decide de ne pas y aller. Ca m’aurait pris au moins 5 jours. Mon visa azeri me coince. Je prefere rester 2-3 jours de plus au village, alors que Jean-Jacques est a Tbilisi. Il me laisse seul avec “Rouslin” qui l’aide et mange parfois a la maison. Il y a beaucoup de boulot, ca arrange Jean-Jacques.
Fauche
Peu apres avoir quitte le village, je suis pris en stop par un camion-poubelle, a l’arriere. Original. Il me manque plus que la charette a mon palmares ! Mais le must serait d’etre pris par un side-car... Je prends ensuite un mini-bus pour Telavi ou je veux acheter 2 peches. “2 kilos ?” “Non, 2 peches”. C’est pas habituel et plutot embetant pour les vendeurs, comme en Turquie. La femme finit par me les donner, tout simplement. La femme d’a cote me donne un tomate, une petite botte d’oigon blanc frais et des piments. Je suis gene mais c’est comme ca.

Je reprends la marche a partir de Telavi, apres avoir campe pres d’un verger de pecher et m’etre fais une petite reserve. Du coup, j’ai change mon itineraire : je passerai la frontiere a Lagodekhi, et non a Gardobani, au sud de Tbilisi. Je mange des fruits toute la journee : mes peches, 2 belles nectarines qu’un homme m’offre, des prunes, des abricots et des mures blanches et noires (pas les mures habituelles, elles ne sont pas encore mures ; il s’agit de mures issues du muriersblanc, murier du vers a soie, arbre qui peut atteindre une quinzaine de metres) cueillis au bord de la route. On me propose parfois du vin ou du “ja-ja” (eaux-de-vie) mais je refuse systematiquement. L’episode au debut m’a suffit. Meme si j’ai passe de bons moments, j’suis definitivement “plus dans ca”. Si je peux eviter. Et les choses se presentent differement.

Dans l’apres-midi 4 jeunes s’arretent. Ils vont se baigner dans un lac. Finalement je les accompagne. Meme s’il fait moins chaud, c’est appreciable. C’est un nouveau lac, ouvert il y a 2 mois (du moins l’infrastructure).
Vue au lac d'Ilia (a droite la riviere)
En fin d’apres-midi un homme veut me donner une pasteque. Il y a des vendeurs (pasteques,melons jaunes, peches...) partout au bord de la route. Mais c’est enorme et c’est lourd. 5minutes plus tard, il me repropose. Il en choisit une “petite”. Je repars avec. 2 minutes plus tard, un jeune me mets un melon jaune dans les mains. J’en veux pas mais impossible de discuter. Il repart avec les autres et son etalage de fruits. J’suis bien emmerde. Avec le pain d’un kilo (meme si entame) de Jean-Jacques, un pot de miel d’un kilo (entame egalement), mes peches pas encore finies, quelques courses faites juste avant, une grosse bouteille d’eau que je venais de remplir...j’en chie grave ! Je m’arrete un peu plus loin, dans les vignes. J’avoue que je l’ai bien apprecie la pasteque. Mais je n’ai pas pu la finir. Ecoeure.


C’etait hier soir. Ce matin, j’ai rejoint la route pour Lagodeklhi apres 5-10 minutes de marche. La encore, des vendeurs de pasteques et de melons jaunes. Un homme veut me donner un melon mais je refuse gentiment. Je me suis enfile celui de la veille au petit-dejeuner et hors de question de me trimballer avec jusqu’a midi. Il me donne des bouts de pasteque. Un bus doit passer. Je decide d’abreger mon sejour en Georgie et de le prendre.
Mon bivouac d'hier soir

Et me voici donc a la porte de l’Azerbaidjan. Pour cet apres-midi.
Peut-etre reviendrais-je un jour en Georgie. Pour la montagne notament. C’est un beau pays, pauvre mais vraiment seduisant.
Je ne peux que vous conseiller d’y venir faire un tour.

Bonnes pensees a toutes et tous.

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