Le trajet


Monday, June 4, 2012

La Turquie, part 3

Bonjour a toutes et tous


Je vous avais laisse a Giresun, il y a 10 jours. Giresun, cite de la noisette (et de la cerise egalement). Premiere deception : la mer noire n'est pas noire, elle est bleue ! On m'aurais donc menti ? Je m'inquietes au sujet de la mer morte : si ça s'trouve, elle est vivante !

Arrive sur les coups de midi, je m'etais pose sur un banc pour dejeuner. Apres avoir discute avec des vieux et des jeunes filles, des gars viennent me voir. Etudiants. L'un d'eux parle bien anglais (futur prof d'anglais : j'en rencontre plein des profs ou des futurs profs d'anglais). Ils m'invitent a manger un döner. Puis me propose d'aller se ballader au chateau. On passe un agreable moment ensemble.
Samet, me, Tuncer et Mehmet
 La ville etant temporairement coupe d'electricite, donc pas d'internet cafe, je decide de tracer. Un ami a eux, chauffeur de dolmuş, me propose de m'emmener a Eynesil gratuitement. 70 km. Apres les 115 km du matin offert par la police, c'est interessant ! J'avais decide de recommencer a marcher a partir de Giresun. Le temps etant maussade - il se remet a pleuvoir - je reporte et accepte le lift.

Je reprends donc enfin la marche. Le soir, je campe dans un champs de noisetier, a flanc de colline.


Le lendemain, a Beşikdüsü, je sors d’un internet cafe et... on m’invite a s'asseoir et a boire un the. C’est devenu une agreable “routine”. Je m’apprete a partir : “Mais t’as pas mange ? As-tu faim ?” J’ai beau dire que c’est ok (je prenais en fait la direction d’une superette) celui qui m’a paye le the m’offre un döner. Je sympathise avec l’equipe du kebab.

Re-the. Je suis stoppe 3 fois dans l’apres-midi pour boire un the. Du coup, je suis un peu tard. La nuit tombe, pas d’endroit correct pour camper. Je tente une petite route qui monte. Apres 5 minutes, des gens sur une terrasse m’interpellent : pas possible de camper vers la-haut. Je m’apprete a rebrousser chemin... “Mais as-tu mange ?” Tu dois avoir faim ?”. Encore une fois, difficile de refuser l’invitation, j’ai comme l’impression d’offenser si je trace. tant leur façon d’inviter est “chaleureuse”. Un des jeunes me conduit ensuite pres du port de peche, garde : je dors en toute securite.

Trabzon
J’arrive alors a Trabzon, grosse ville. Je croise par hazard un couple de Quebequois rencontre en Cappadoce. Il me propose de m’emmener au monastere de Sumela, assez repute. J’avais initialement prevu d’y aller mais j’y ai renonce la veille au soir. Ça fait plus d’un mois et demi que je suis en Turquie. Il faut que j’avance. Je m’etais fixe la Georgie debut juin maximum. On y est. J’avais egalement prevu de passer par la montagne pour gagner la Georgie. J’ai change mon plan, je longe la cote jusqu’a la frontiere. Bref, je decline l’invitation, bien que ce soit tentant. Fini le tourisme en Turquie. J’ai deja l’esprit un peu en Georgie d’ailleurs. Anticiper l’arrivee est essentiel.

A Trabzon, je rencontre egalement Cuneyt, jeune tattooist installe depuis un mois. En fait, il fait ça comme hobby.
Me and Cuneyt

Il est etudiant en temps normal. On discute, on boit du cafe. Et je le quittes il est presque 19h. Apres les 2 nuits precedentes a gallerer a trouver un coin pour camper (parce que pris par la nuit), je m’etais promis de quitter la ville de bonne heure pour avoir le temps. Rate. En plus, il tombe quelques gouttes, j’ai tout gagne. Heureusement, pas de quoi effarouche un chat. Et ça ne dure pas. En meme temps, marcher quand le soir tombe, en quittant une ville comme dans la nature est super agreable. Et ça peut donner ça (meme si ca ne rend pas tres bien) :

Finalement, je m’en sors pas trop mal. Je marche 1h30 et campe dans un petit bosquet de noisetier.

La region est assez arrosee, les nuages restant bloques par la chaine de montagne bordant la cote. Le paysage reste vert toute l’annee. Je n’echappe donc pas a la pluie. Je m’abrite quand je peux et attend que le nuage passe. Quand je ne peux pas... je seche un peu plus tard, le soleil revenu. Il fait chaud d’ailleurs, mais pas trop, c’est agreable.


A Süreme, j’ai l’occasion d’aller directement a Hopa, a la frontiere georgienne. Un routier, rencontre la veille, m’avait dit qu’il surveillerait le bord de router et s’arreterait pour me prendre s’il me voyait. Il me voit et s’arrete. Mais je ne monte pas a bord. J’ai beau avoir un pied en Georgie, j’ai pas prevu de mettre le deuxieme tout de suite. Une deuxieme occasion se presente dans l’apres-midi. Un autre routier arrete sur une aire et qui me paie le gouter.
En fin d’apres-midi je visite une usine a the (qui a priori ne se visite pas...). Il y en a une tous les 2 km ! 
Cheminee d'une usine a the
The fraichement recolte
La region est en effet une grosse region productrice de the. J’avais juste demande si je pouvais avancer pour voir le dechargement des feuilles de the de plus pres. J’ai finalement eu droit a une visite guidee de l’ensemble de la chaine de production. Fort interessant (Photos interdite, dommage). 
Et forcement, un the avant de partir. En fait, avec les champs de the je me croirais presque deja en Asie du sud-est !
Champs de the. Tout en haut, c'est la recolte
On m’offre mon 4e the de l’apres-midi un peu plus loin. Et je finis par etre tard ! Un policier de passage m’indique ou je peux camper. Je refuse le 5e the 20 m plus loin, alors que je m’etais arreter laver mes feuilles de choux recoltees un peu plus tot. Je m’arrete a l’endroit indique, une petite aire de pic-nic a l’entree de la ville. Des gens finissent de diner. Ils m’apportent du the, un kebab et du hevla. Je cuisine quand meme mon choux, avec une patate qu’on ne m’a pas fait paye.

J’arrive a Rize ou je rencontre Gunes qui fait des etudes pour devenir capitaine. Je ne reste pas mais j'ai l'occasion de me faire raser. J'avais pas prevu mais c'est pas plus mal avant de passer en Georgie.
Me and Ercan
Je suis heberge un peu plus loin, a une quinzaine de km par Ercan, responsable des relations publiques d’une grosse mine de cuivre.


Je mets ensuite 3 jours a gagner la frontiere. Comme tous les grands axes en Turquie, la route est une 2x2 voie. Ce n’est pas un luxe pour les voitures, il y a pas mal de camions. Mais ce n’est pas l’ideal pour marcher. Dommage aussi pour le paysage. La route est coincee entre la mer et les collines, et separe les villes de la cote et des plages..

La mer noire

Apres donc presque 2 mois passes en Turquie, je quittes le pays avec un sentiment partage, comme a chaque fois depuis le debut : content de decouvrir un nouveau pays et un peu triste de quitter le pays traverse... Je peux dire aisement que je suis tombe amoureux de la Turquie. Evidemment je ne vois que les bons cotes, meme si j’en perçoit des moins bons.
J’ai fini par ne pas etre trop ridicule en turc, meme si je suis vite limite. Mais en tout cas, ca fait plaisir aux gens quand ils voient que tu parles un peu. Cependant, depuis la Croatie mais surtout ici en Turquie je regrette mon allemand. J’ai eu maintes fois l’occasion de parler allemand, ca revient un peu, mais c’est frustrant.
On a voulu “me convertir” a l’islam a plusieurs reprises. Je ne cherchais pas a expliquer pourquoi je n’ai pas envie, du moins aux yeux des hommes. Mais j’ai eu d’interessantes discussions. En tout cas, ce qu’il y a de biens avec l’islam, c’est que tu peux te laver les pieds, faire un brin de toilette super facilement, aux fontaines des mosquees...

J’aurais encore beaucoup d’endroits a voir en Turquie. Mais voyons voir la Georgie...


A bientot pour mes aventures georgiennes

Bises

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