Direction maintenant Mt Cook.
A Cromwell, j’ai l'agréable surprise de voir s'arrêter Richard, qui m’avait pris en stop à Glenorchy avec sa compagne qui bosse pour le DOC. Lui bosse pour le département environnement de la province de Canterburry. Il s’occupe notamment de l’impact des fermes laitières. En arrivant sur Twizel, il me montre les prairies : pas durable. la zone est plutôt sèche, voir désertique en passant le col de Lindis. Il tente de les arrêter mais c’est impossible. Ils sont trop puissants, le lobby laitier est intouchable.
Je l’interroge également a propos de la lutte contre les espèces nuisibles : possums, furet, rat...
Le poison est balance par hélico seulement dans les zones où la population de ces indésirables a considérablement diminuée, grâce a la chasse et surtout aux pièges. De plus, le poison 1080 a la propriété de perdre son activité un fois dissous dans l’eau. Je fais confiance à Richard, mais je demande quand même a vérifier… Certes, il ne cible pas seulement ces 3 animaux. Un jeune forestier maori me disais que les chiens étaient empoisonnés après la consommation des os de sangliers. Les gens tentent de rassembler des signatures pour stopper cette politique.
Lake Pukaki sur la route vers Mt Cook village |
C’est un couple de retraites en vacances qui me permet d’arriver a Mt Cook village en fin d'après-midi, après une attente de seulement 5 minutes. Vu le traffic, c’est une chance.
Je me fais une belle ballade le lendemain jusqu'à Mueller hut, encore complètement enneigé. La vue sur le mont Sefton est magnifique. De fréquentes avalanche se déclenchent sur les flancs de la montagne.
Mt Sefton. L'avalanche est difficile a voir. |
Le mt Cook tout au fond au centre |
Joyeux pic-nic a Kea point |
De retour au village - plus tot que prévu - je me paye une douche gratos et repars finalement dans la foulée, 24 heures tout juste après être arrivé. Visite express. Mon plan était a la base de traverse la chaîne pour rejoindre la côte. On m’avait dit que ce serait compliqué. Et en effet, sans équipement (crampons, piolet…) et un gros sac, c’est au-delà de la témérité. Je m’en doutais. Trop tôt dans la saison. Il y a bien d’autres ballades a faire, et notamment au Tasman glacier, mais je me prends la tête avec une dame du DOC le matin a propos du paiement de la nuit. Pas très sympathique la dame, elle se plaint que je lui fais perdre 5 minutes de son précieux temps. Elle se croit dans le seigneurs des anneaux ou quoi ? Apres ma ballade, je recupère, au culot, mes $10 extorqués le matin par la femme DOC DOC.
Je refais donc la route en sens inverse, et me retrouve le soir même, en un seul lift, à Wanaka, ou je dors sur la plage du lac Wanaka.
Lake Wanaka |
Un autre couple de français, jeune cette fois, m'emmène jusqu'à Fox Glacier. Ça va vite, plus vite que mes prévisions.
Fox glacier (et son voisin Franz Joseph glacier) sont les deux seuls glaciers au monde a arriver au niveau d’une rainforest. Imaginez, ou plutôt regardez, on passe, en 30 minutes de marche environ, de cet environnement :
Sentier vers Fox glacier |
à celui-ci :
Fox glacier |
Ce sont encore des français, Maxime et Maxime, qui me prennent en stop. Ils travaillent dans des exploitations laitières sur Hokitika. Ils sont en ballade. Je les accompagne pour une petite marche sur la côte près de Franz Joseph Glacier, que je n’avais pas prévu de voir, un seul me suffit.
Tasman sea non loin de Franz Joseph glacier |
Finalement, ils me laissent au bord du lac Mahinapua, 5 km avant Hokitika. Super spot de camping.
Lac Mahinapua |
J’observe à Hokitika des glow-worms. Il y en a sur les 2 îles également, c’est une des attractions touristiques en NZ. Ce sont des larves d’une espèce de grosse mouche genre cousin qui émet une petite lumière verte le soir pour attirer leur proie. La mouche, elle, ne vit que quelques jours, ne possédant aucun orifice pour se nourrir ! La nature est parfois bizarre…
La cote est super jolie après Greymouth. A Punakaiki se trouve une curieuse formation géologique : les Pancake Rocks. Cette étrange formation sédimentaire reste à ce jour inexpliqué.
Route apres Punakaiki |
C’est grâce à mon écharpe que je vous offre cette image. Est-ce que ça vaut le coup d’expliquer. Allez, j’explique. Petit retour en arrière.
J’attends toute une après-midi à Greymouth que la pluie cesse, en vain. Après une nuit dans des chiottes (et oui, j’ai renoué avec cette “accomodation”), je quittes la ville. J’eprouvais une petite lassitude en arrivant sur Queenstown, la fatigue de la marche, mais pas seulement. Le tourisme, ca va 5 minutes, c’est bien le temps de vacances. Au bout d’un moment, on sature, enfin en ce qui me concerne. C’est different quand je marche. Et je saturais aussi un peu avec le stop avant de passer sur la cote ouest. Mon 1er lift m’emmene a Barrytown, ou j’attends 1 heure que la pluie cesse, puis 1h30 qu’une voiture s'arrête. Il se remet a tomber quelques gouttes. D’la merde, j’attends plus, je trace a pieds ! ça va tout de suite mieux…
Je tends quand même le pouce de temps en temps, et finis par être pris et déposé a Punakaiki, d’ou je repars toujours en marchant. Le soleil a fait son apparition, c’est cool. Un peu plus tard un gros 4x4 me rase et s'arrête un peu plus loin. Le gars me dit de monter, la route est assez etroite, et y’a pas mal de camion a lait qui circulent. Le type semble pas tout a fait net mais je monte. Je me rends compte aussitôt qu’il est un peu éméché. Il serre une bière entre ses cuisses. Il n’en est pas moins très sympathique.
Et forcement, peu après être monte dans le 4x4, la route sors de la foret et arrive sur un point de vue sur la cote magnifique. Dommage, je me dis, pas de photos. La route redescend.
Soudain, je m'aperçois que je n’ai plus mon écharpe. Le gars s'arrête, je regarde partout. Mais je suis certain qu’elle est tombée en montant, dans la précipitation. Je laisse le gars repartir sans moi et fais demi-tour. Le paysage n’aurait pas été si beau, le gars pas raide, j’aurais peut-être dis au-revoir à cette écharpe, même si j’y tiens un peu, m’ayant été offerte en Chine. Et meme si elle m’est bien utile le soir et le matin.
Je me remets a marcher le lendemain. Petite pause au bout d’1 heure. Allez, je tends le pouce. Une voiture s'arrête, c’est parti. Pas besoin d’attendre pour mon 2e lift également. Sally, qui collecte des échantillons de lait dans les fermes, vient de finir sa “journée” (il est 9h30) et rentre chez elle. Elle me dit qu’ils commencent a réaliser que les petites fermes (200 vaches) sont préférables. La qualité du lait est bien meilleure (ah bon !), le soin aux vaches incomparable (oh tu crois ?). Elle me montre une exploitation de 600 vaches (la moyenne dans le coin) : le fermier peut traire 90 vaches d’un seul coup.
Mon 3e lift m'emmène directement a Richmond, près de Nelson. Après ça s'enchaîne et je me retrouve a Motueka à 15h. Good ride !
“J’attends” le lendemain à la bibliothèque que le soleil revienne. L'énergie et le moral sont de nouveau à leur max. De belles journées sont prévues, j’ai un bon spot de camping gratos, et je sais que je vais pouvoir prendre une douche et laver mes fringues après ma balade dans Abel Tasman National Parc.
J’emprunte le début du “Abel Tasman Coast Track”, autre Great Walk” tres reputee, et donc très fréquentée, pour ensuite piquer inland, dans les collines.
Coastal track |
Inland track |
Je ne rencontre alors plus personne, hormis, le soir au minuscule refuge, Florian, un jeune allemand fuyant également les chemins bondés.
Je le retrouve à Motueka. Je lui file le tuyau du camping, lui celui du marché du dimanche matin. Où je tombe sur le Lord of the rings. J'hésite pas, naturellement. D’la folie. C’est une masse le bordel. Et j’ai déjà 3 bouquins...
C'etait un signe. J'ai desormais mon precieux. Mais je vais devoir le porter... |
Propre, frais et dispo, je prends la direction de Picton pour reprendre le ferry. On me dépose à Havelock. C’est parfait, j’avais envie de marcher le long de la “scenic route”, la Queen Charlotte Drive, beaucoup plus courte que par Blenheim, mais aussi longue en temps. Ça serpente grave.
Finalement, le lendemain matin, j’accepte un lift. Une dame croisée un peu plus tôt qui promenait son chien avant d’aller travailler. Elle aussi ne prend jamais d’auto-stoppeurs, son mari lui “interdit”. Mon “good-morning” doit être en partie responsable de cette entorse a la règle. Mais peut-être est ce mari, lisant le journal devant son café, qui lui a suggéré de me prendre lorsqu’elle lui a raconté qu’un pauvre gars avec un énorme sac a dos, marchant gaiement, venait de lui souhaiter le bonjour. Qui sait?
Bref, ça me permet d’arriver plus tôt à Picton et de profiter de la journée ensoleillée.Y'a plein de belles boites aux lettres le long de la route. Celle-ci est ma preferee |
Queen Charlotte sound |
Finalement, le lendemain matin, j’accepte un lift. Une dame croisée un peu plus tôt qui promenait son chien avant d’aller travailler. Elle aussi ne prend jamais d’auto-stoppeurs, son mari lui “interdit”. Mon “good-morning” doit être en partie responsable de cette entorse a la règle. Mais peut-être est ce mari, lisant le journal devant son café, qui lui a suggéré de me prendre lorsqu’elle lui a raconté qu’un pauvre gars avec un énorme sac a dos, marchant gaiement, venait de lui souhaiter le bonjour. Qui sait?
Picton |
Vue du port de Picton |