Le trajet


Tuesday, July 1, 2014

L'Inde, part 7 : Le Ladakh

Sonamarg
Je finis par quitter Farhana et sa famille, après avoir longuement hésité. Elle et ses soeurs me proposaient de rester plus longtemps. Mais je décide de rester fidèle a mon plan de départ :  trekker au Ladakh.

Je n’ai malheureusement plus le temps de faire le trek que j’envisageais : la traversée du Zanskar. La vallée  du Zanskar bordel ! Mais y’a moults endroits ou randonner au Ladakh. Je me reporte sur la vallée de la Markha.

Il faut compter 2 jours de bus pour rallier Leh de Srinagar, avec uneétapee a Kargil. La circulation ne se fait que dans un seul sens, un bus dans un sens tous les 2 jours donc. On reste bloque plusieurs fois avant le col principal, Zoji La, dont 3 heures a Sonamarg, destination réputée du Kashmir. Le paysage alpin est magnifique.

Sonamarg


Ensuite, la route vers le col est spectaculaire. Après le col, c’est le Ladakh. On arrive a Kargil en soirée, au beau milieu du festival des bougies, en l’honneur de la jeunesse. Il y a des bougies partout, les enfants allument des pétards et des petits feux d’artifice dans les rues. Il faut être vigilant…
On repart de bonne heure. Le paysage a change. Avec Christ, mon voisin anglais (les employés de la compagnie de transport gouvernemantale, prévenants, nous ont place a cote), nous avons la même première impression en arrivant a Leh : on préfère le Kashmir. Sur c’est grandiose ici. Les montagnes enneigées sont majestueuses, c’est pur. Mais c’est désertique. Les villes et villages sont de veritables oasis.




Un petit marche tibetaim
Leh, la capitale du Ladakh, est évidemment très touristique. L’ambiance est tibétaine. Il y a un certain nombre de réfugiés tibétains. Des marches de réfugiés tibétains (vente de souvenirs) ont fleuris partout. Gros business.

Mais la ville n’en ait pas moins cosmopolite : en plus des ladakhis et des tibétains, on trouve des kashmiris et des indiens d’un peu partout.

J'écourte ma période d’acclimatation (Leh se situe a 3500 m d'altitude) et pars vers les hauts sommets.



Vue de Leh depuis le Namgyal Tsemo Gompa

Vue du Palace depuis la vieille ville

Vendeuses de fruits secs, dont des abricots, specialite du Ladakh, de la region de Kargil plus precisement.
Un regal !


Le trek de la vallée de la Markha est le plus populaire. Il est facilement accessible et proche de Leh. Je choisis un départ alternatif, depuis Stok, pour rejoindre le trek proprement dit. C’est apparemment le plus difficile mais celui qui en vaut le plus la peine. Il faut passer 2 cols a plus de 4800 m. Je quittes Leh a pieds, Stok n’est qu’a une quinzaine de km.


Mon premier bivouac. Au fond, c'est la vallee de l'Hindus, d'ou je viens.

Je fais mes provisions de bouses de vaches et crottins de cheval a Stok. Cool, j’avais un peu peur de manger mon riz cru. Me voila rassure.
Mais alors que je m’engage sur le chemin, a la sortie du village, je commence a fatiguer. Je m'arrête pour bivouaquer un peu plus loin, au bord de la rivière, au milieu des chevaux, épuisé, en hypoglycémie. Pas assez mange je me dit.

Blue Sheep
Le lendemain matin, après 2-3 heures de marche, je sèche a nouveau. Toujours en état d'hypoglycémie. J’ai peut-être été un peu trop optimiste avec ce départ alternatif. Je n’ai sûrement plus la même condition, je suis charge comme une mule, et peut-etre que je ne suis pas si acclimate que ca. A 12h je m'écroule. Mais j’insiste et repars, bien que la pensée de faire ½ tour m’est passée par l’esprit, d’autant plus que je n’ai plus qu’un litre d’eau et qu’il n’y pas le moindre ruisseau dans cette fichue vallée...

Je comprends un peu plus tard ce qu’il m’arrive : infection intestinale. Je m'arrête en début d’aprem’ au pied du premier col, le Stok La. Il y a de petites constructions en pierre de bergers. Toujours pas de source, mais il y a un petit névé un peu plus bas. Ça fera l’affaire.
C’est une chance que je m'arrête la. J’observe un troupeau de Blue sheep (genre de grandes chèvres sauvages, un peu bouquetins).
Vers Stok La. Ce sera pour demain. Pas la force. Je dors la

Je grimpe le col le lendemain tant bien que mal. Je m'arrete tous les 100 m, puis tous les 50 m, puis tous les ... Des yacks me regardent, indifferents a ma souffrance, curieux, mefiants. De meme que les marmotes, qui viennent jouer a cote de moi alors que je suis allonge. Je perds les photos.


Le Stok La

La descente est plus aisée évidemment et j'atteins Rumbak. Je suis sans énergie et constamment en état d'hypoglycémie. Je m'arrête bivouaquer encore complètement HS.
A Rumbak
Le lendemain n’est pas beaucoup mieux. Je suis a l’agonie dans la montée du 2e col, le Kanda La. J'accède au col a l’arraché.


Heureusement, j'ai ce qu'il faut, en plus des medoc : High Energy Sports Drink Powder,
un truc de l'armee qu'on m'avait donne en Australie. Je l'avait garde en prevision de mes treks.


Au Kanda La

Je “respire” dans la descente mais tombe a nouveau a l’heure du déjeuner. Je finis par me shooter avec un ibuprofen, et repars. Je passe le petit village de Shingo et plante la tente au bord de la rivière, ou je me lave. Quasi requinque ! Efficace l’ibuprofen ! Mais pas guéri pour autant.
Le soleil brûle vraiment en journée, ça n’arrange pas les choses.


Monastere de Skiu, dans la vallee de la Markha


J’arrive enfin le lendemain dans la vallée de la Markha, a Skiu. C’est une belle vallée.

Dans la vallee de la Markha, vers Markha village.
L'odeur des eglantiniers remplie l'atmosphere.


La Markha river

Je m'étais mis en tête de planter la tente dans un “campsite” d’une homestay et de me payer un bon dîner ladakhi histoire de me refaire. Finalement, arrivé au village de Markha, ça ne me plaît pas. Je continue de marcher jusqu'à épuisement quasi total et dors a la belle étoile.


Apres Markha


A Hangkar

Mais le lendemain ça va mieux. Désormais, plus qu’une seule grosse difficulté, le Kongmaru La, a 5200 m.


Petit lac, le seul rencontre de tout le trek, avec le Kang Yatse II en arriere-plan, 6400 m.
Je bivouac 30 min plus loin, avec le geant me surveillant

Je dors ce soir la a plus de 4800 m au-dessus de vos tête, a quelques heures du col, tout près de la plaine de Nimaling ou des troupeaux de petites vaches et de brebis passent l'été. Le temps a globalement changé, les nuages s’amoncelaient le soir, et il fait plus frais. Ici a 4800 m, la température tombe autour de 0 dans la nuit, de la glace s'est formée.
Plaine de Nimaling

Il se met a neiger lors de la montée vers le col. Et O miracle ! le soleil apparaît au moment précis ou j'atteins le col.


De l'autre cote du Gongmaru La


C’est de courte durée cependant. Il neige a nouveau dans la descente. Le sentier traverse une multitude de fois une rivière dévalant une gorge encaissée. C’est une belle portion, malgré la neige qui se transforme en bruine.
La descente



Caravane de chevaux porteurs. Il n'y a pas de sherpas au  Ladakh.
Les quelques randonneurs rencontres marchaient tous avec leur guide, quelques chevaux et leur maitre.

Je finis par rejoindre la route a Shang Sumdo, fin du trek proprement dit, mais termine mon trek a Hemis Gompa, 12 km plus loin. Finalement, bien que populaire, je n'ai pas rencontre beaucoup de randonneurs. La saison de trekking ne demarre veritablement qu'en juillet.
J'etais parti sans trop calculer, comptant trouver du ravitaillement dans les villages. Tu parles, ils sont coupes de tout. A part les homestays et des petits resto ou tu peux acheter des sodas, t'as rien. Mais finalement, j'etais en parfaite autonomie pendant mes 7 jours de trek.


Moines repetant en vue du tres prochain festival d'Hemis.


Le petit resto du monastère propose le camping. Allez ! Je l’ai finalement ma nuit et mon dîner.
Hemis Gompa est le plus grand centre monastique du Ladakh. Je vous fais grâce de l’historique. Le monastère est niché au fond d’une petite vallée. La vue, depuis la statue de Bouddha, sur la vallée de l’Hindus et la chaîne de montage est magnifique.


Vue depuis le toit du monastere

Entre autre français rencontré au monastère, je croise Roger, un photographe et relieur d’art. Il est venu pour la premiere fois il y a 40 ans et me fait part du changement. Il y a eu de nombreux ajouts depuis. Un centre universitaire d’étude bouddhique est actuellement en construction.

Le lendemain il pleut. C’est assez inhabituel pour la saison, mais le phénomène de la mousson a commence a franchir la barrière de montagne. Du coup, je reste une nuit de plus et en profite pour explorer un peu plus le coin. Un sentier monte vers Gotsang meditation cave, ou les yogis ont leur appartement, a 45 min du monastère.



A Gotsang meditation Cave

Vue depuis la statue de Bouddha, le soir.
J’assiste le matin, a 6h30, a la prière du monastère (“chanting”). Un moine récite un texte (mantra?) sur fond de murmure des autres moines. Le ton et le rythme varient mais la récitation est globalement rapide, instaurant un état de transe. Par moment, les voix de quelques moines, souvent des enfants, s'élèvent, comme hystériques, au-dessus de celle du moine leader. Puis la récitation se transforme en chant, très mélodieux. Le chant redevient récitation. Une grande énergie se dégage de cette prière, cependant moins puissante que le chant des moines bouddhistes thaïlandais auquel j’avais assisté. Pendant tout ce temps, les moines sont occupés a “détricoter“ des petites cordelettes rouges, utilisées ensuite comme protection en faisant un noeud. On se fait servir 2 fois du thé, le premier est un thé au lait sucre, et le deuxième un thé au beurre sale. Le beurre industriel a remplace le beurre de yack…


L'avantage, avec un temps luvieux, c'est que ca peux donner ca : des lumieres incroyables.
Les sommets ont pris de la neige
Je rentre a Leh a pieds. Finalement je ne traverse pas l’Hindus, préfèrent marcher sur la petite route tranquille de la rive droite du fleuve. Tant pis pour Thyksey Gompa et Shey Gompa et Palace, que j’observe donc de loin.
Thyksey Gompa

Fin de ma rando. Fin de mon séjour au Ladakh et fin de mon séjour en Inde.
Je quittes Leh en pleine preparation du 33e Kalachakra (Festival initiatique), du 3 au 14 juillet. Le Dalai Lama est deja present.


"Never give up"

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