Le trajet


Sunday, May 27, 2012

Tuesday, May 22, 2012

La Turquie, part 2

Salut

J'espere que tout va bien pour vous.
Je vous avais quitte a Antalya. Ville sympa, tres touristique, comme toute la cote d’ailleurs. De vieux quartiers, dont un renove, la “vieille ville “ touristique.
Vue d'Antalya
Je devais rencontrer un jeune couple via Couchsurfing. Je n’en ai pas parle dans mes precedents posts. Une question de Nicolas m’incite a le faire. J’ai pas mal utilise ce site pour rencontrer et trouver un toit cet hiver. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’un site qui permet, donc, de rencontrer et d’heberger ou d’etre heberge a travers le monde. Il s’agit ni plus ni moins d’une forme moderne d’hospitalite, facilite par internet. C’est surtout pour les moyennes et grandes villes. Merveilleuse idee d’une dizaine d’annee environ. Pour les voyageurs ayant un petit budget, il faut l’avouer, c’est pratique. Tout le monde en est conscient, hote comme invite. Mais au-dela de cet aspect financier (on depense certes moins qu’avec un hotel, mais on depense quand meme. Personnellement je ne me voıt pas arriver sans un petit quelquechose. Sans compter les eventuelles sorties), bref, au-dela de cet aspect, tout l’interet est dans la rencontre et l’echange. Un chouette moyen de connaitre, un pays, une region, une ville (ou de rencontrer des voyageurs des 4 coins du monde pour ceux qui hebergent). De vivre le temps d’un week-end comme les habitants. Et de passer de bons moments. Mais parfois ça foire. Comme a Antalya. Je me suis rabattu sur la plage, a 2 km du centre, apres y avoir passe la soiree. C’etait plutot cool. Chaise longue (je me suis fait jeter a 3h du mat’par un vigile, normal. De toute façon, elle me faisait mal au dos), baignade au petit matin, douche, WC, tout ce qui faut. J’y mettrais 4 etoiles, il manquait les massages avec le cocktail pour la 5e... Je m’y suis tellement plus que j’y ai passe une 2e nuit (aucune nouvelle du couple en fait).
"Ma" plage 4 etoiles
Apres 10 km pour sortir de l’agglomeration et une nuit de bivouac, je me suis remis a faire du stop. Deux lifts pour rejoindre Sedişehir. Le paysage traverse est joli, montagneux. Le jeune (je ne me souviens plus de tous les prenoms, faute de les noter aussitot) m’ayant pris en stop me depose devant un internet cafe. La, on me propose de m’emmener a Konya, mon prochain objectif. Sauf que ça va trop vite. Apres avoir marche la plupart du temps jusqu’en Turquie, j’ai l’ımpression de survoler le pays. On me propose alors de m’emmener au Koğulu Park, a 3 km, pour camper. Il y a d’ailleurs une fete, Hıdrellez Festival, la fete du printemps. Nöman m’y emmene en Harley. Pas tres confortable, avec le sac.
Devant l'internet cafe
 Des concerts ont lieu au parc. Les familles tapent le barbec’. Je me pose pour pic-niquer. On vient alors m’offrir de la viande grillee (ah oui, comme je l’avais predis et comme vous vous en doutez, j’ai tres vite rompu mon regime vegetarien, depuis le 1er jour en fait, suite a une incomprehension - mais j’avais deja fait quelques entorses auparavant. Le vegetarisme n’est pas approprie au voyageur. Mis a part la difficulte parfois, meme si c’etait possible, du moins jusqu’ici, on se coupe d’un aspect social important. Contradictoire avec le voyage que j’effectue), de la viande grillee donc, une pomme, des brochettes de Köfte dans une pita, du the, du pop-corn, une casquette de la ville, des petits pains au fromage et aux epinards pour le soir... Celui que je suppose etre le journaliste de la fete m’interview et me prend en photo. J’ai mon article dans le journal de la ville... Je sympathise avec la famille a cote, responsable de la moitie des dons. On discute, on joue, on danse.
Alors on danse...
 Je joue ensuite au ballons avec 3 enfants, apres leur avoir aide a recuperer leur ballon coince dans un arbre. Deux jeunes, Mehmet et Saiyt Ali, me proposent de m’offrir une glace. Nous squattons un peu plus tard avec d’autres etudiants et une guitare, on danse. En un mot, apres-midi enchanteresse. Le lendemain, a la sortie du parc, 2 policiers municipaux me proposent de me deposer en centre-ville. L’un d’eux est le chef de la police municipale, il m’offre un the dans son bureau. Je passe finalement une 2e nuit sur Sedişehir, au pieds de la montagne. Le lendemain, a force de rencontrer du monde et de boire du the, je quittes la ville qu’en fin de matinee, une 2e casquette sur la tete, cette fois-ci a l’effigie d’une marque de tracteur... Un jeune avocat me prend en stop. On discute toute la route. Le paysage change, les collines se denudent. Il m’avoue que je suis en train de realiser son reve. Pour ma part, je ne consıdere pas vraiment mon voyage comme un reve. J’ai tendance a mettre les reves a un niveau plus eleve, sans pouvoir l’expliquer. C’est plutot un projet. Mais peut-etre etait-ce un reve au tout debut, il y a plus de 10 ans, devenu projet ensuite. J’en sais rien. Mais c’est l’occasion de placer 2 citations que l’on m’a rappele il y a quelques mois :

"Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve."
Antoine de Saint-Exupéry

« La sagesse c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit. » Oscar Wilde

On se fait arreter a l’entree de Konya, controle de routine. Le flic ne peut rien faire, pas meme toucher la carte d’avocat que lui tend son proprietaire.
Konya fut la capitale des Seljukides et la capitale des derviches tourneurs. C’est la que Mevlana (ou Roumi) passa la majeure partie de sa vie et y fonda le celebre ordre soufi. Un mausole lui a ete construit, s’entourant par la suite d’un monastere de derviches, transforme au XXe siecle en musee.
Le dome vert : mausolee de Mevlana
  A konya, je me retrouve finalement sans hote, malgre mes bons espoirs. Je me paie un petit hotel bon marche, le 5e depuis mon depart (dont 3 auberges de jeunesse en Croatie).
Une nouvelle marche pour sortir de la ville. Je fais a nouveau du stop pour rejoindre Nevşehir et la Cappadoce. Entre Konya et Nevşehir c’est la grande plaine, pleine de culture, sans arbres. C’est un plateau en fait, a 1000 m d’altitude. On me paie encore du the. En Albanie c’etait du cafe, ici c’est du the, la boisson nationale. L’hospitalite et l’acceuil turc n’est plus a demontrer, les turcs sont vraiment adorables. Mais il est parfois difficile de distinguer les gens tres gentils des gens “trop” gentils, minoritaires bien sur, qui finissent par te demander de l’argent pour le service rendu, voire de te voler. A Konya j’ai du me facher. Quand on voyage pour la 1ere fois dans des pays avec disons de faibles revenus et ou touriste = argent, on se fait presque inevitablement avoir au moins 1 fois.

Inutile de presenter la Cappadoce. Ça rappellera des souvenirs a certains. Juste dire que c’est le lieu d’implantation des premiers chretiens fuyant la persecution romaine. Non loin se trouve un des premiers sites recences de sedentarisation de l’homme, 7000 BC. C’est effectivement un endroit incroyable. Surrealiste. Feerique est le mot officiel, avec les fameuses cheminees de fee. De belles ballades sont a faire. Je me prend des orages le soir, pour ajouter a l’apect mystique du lieux.




Difficile de choisir des photos parmi toutes celles prises....


Chez le tailleur
Apres la Cappadoce, direction Kayseri. J’hesite un instant a pousser jusqu’au centre-ville. C’est quand meme une ville d’1 million d’habitants. Mais j’ai besoin de gaz, j’ai plus de chance d’en trouver la. J’ai un peu de mal a en trouver. Moins frequent que dans les Balkans. Et chose rare, chose chere (enfin c’est relatif). Le temps est a la pluie. Un tailleur m’accueille dans son magasin et m’aide ensuite a trouver du gaz. Je prends 2 cartouches du coup. Tant pis pour le poıds. C’est l’occasion de parler du poids de mon sac, Nicolas me questionnait a ce sujet. Actuellement je ne sais pas trop combien il pese. Il pesait environ 16 kg a mon depart, avec mon manteau a l’interieur. Je me suis allege d’1 kg a Istanbul mais j’ai recuğere des bricoles en plus. Bref, avec l’eau (2 litres, voire 2,5 en treck) et la bouffe, je dois tourner autour de 18 et 20 kg. Trop lourd mais je m’y suis habitue.
L'heure du the sur le chantier
Je quittes Kayseri et passe la nuit dans un enorme chantier de hangar en construction. Le lendemain matin, je prends le the avec les ouvriers qui hallucinent un peu.

Toujours en stop et apres avoir traverse des bleds peu habitues a voir des touristes (dans l’un d’eux, quelqu’un me dit que je suis le premier français qu’il voit), j’arrive a Zara, toute petite ville au nord de l’Anatolie centrale. Je sentais bien cette ville, le nom me plaisait. Je commence par rencontrer des etudiants qui m’invite a dejeuner chez eux. Puis des lyceens qui appellent leur prof d’anglais, Murat. On prend un the ensemble. Il me propose de rester la nuit et de participer a ses cours du lendemain matin. J’accepte sans trop hesiter, heureux de pouvoir partager et donner a mon tour. De plus, ça tombe bien, mon objectif du jour etait un lac pour prendre un bain. Ce sera une douche. 
Petit-dej traditionnel avant d'aller en cours
La matinee du lendemain est riche et interessante, les eleves sont evidemment heureux de ce cours imprevu. Murat me laisse seul avec ses eleves, pour qu’ils participent plus facilement. J’enchaine 5 classes, entrecoupees de the.
Photo de classe
Je quitte Zara en debut d’apres-midi, apres le dejeuner a la cantine. A force de me dire que la route pour Suşehri est tres peu passante /c’est la montagne), qu’il n’y a que quelques tout petits villages, que ça peut etre plutot dangereux le soir et la nuit, surtout en cette saison, les animaux, dont des ours, se “reveillant”, je decide de faire le trajet a pieds.
Mais j’abrege. Je suis invite une nuit chez une famille. Un veterinaire, qui finalement m’evite (ou m’empeche ?) de faire l’integralite de la route a pieds, m’invite a dejeuner chez lui a Suşehri. J’experimente le tracteur-stop. En fait les gens ne veulent pas me laisser marcher, c’est incomprehensible pour eux. Apres m’avoir pris en stop, ils arretent les voitures pour moi. Je ne refuse pas, je gagne du temps. Malgre un magnifique paysage. Et on s’inquiete toujours de savoir si j’ai faim, si j’ai mange.
Pas vu d’ours. Dommage, j’aurais bien voulu tester mon kungfu...

A Şebin Karahisar (Shebine Karahisar), gros orage, des trombes d’eau. Des rencontres, des rencontres et des rencontres. Du the, du the et du the... Je quittes la ville du coup un peu tard, et au mauvais moment, il pleut a nouveau. Objectif : trouver un coin pour planter la tente au plus vite. A 20h, alors que je finissais de manger dans la tente, on m’appelle. Il fait nuit. Deux militaires, pistolet-mitrailleurs a la main, me somment de sortir de la tente. Visiblement l’heure n’est pas a la plaisanterie. Je les sens un peu stresses. Scene de guerre, ils me braquent, mains en l’air, jettent un oeil dans la tente, prets a tirer. Verification du passeport. Ils se detendent. Je finis mon plat. D’autres hommes arrivent, ils sont une dizaine en tout. Certains en civil. Tous armes de mitraillettes. De la police. J’apprend qu’ils me cherchent depuis 2 heures. Une veritable chasse a l’homme.  Ils finissent par me laisser. Puis 2 hommes reviennent. Je dois plier bagage. Trop dangereux … “Burada (ici) terror terror !” ils me disent. Ils ont peut-etre recu un ordre d’en haut. Ils veulent m’aider. Sur la route, des voitures et un blinde. Ils m’emmenent au poste de police et m’installent dans une petite cabane, entouree d’un potager. Ma foi, je suis pas mal.
La cabane de la police
Un des policiers apporte du the, des biscuits et un pot d’Ayran (lait fermente). On boit ensemble, on discute, mitraillette sur la banquette. Il ecrit son nom sur mon baton, qui commence a bien se remplir. Beaucoup souhaitent mettre leur petit autographe.
Le lendemain, apres un petit dejeuner au poste, ils me mettent dans un dolmuş, direction Giresun. 115 km. Au frais de la princesse. Je ne cherchent pas a discuter, ils veulent vraiment m’aider.
Je me fais la reflexion un peu plus tard. Dans Şebin Karahisar, il y a le mot “carabine”...
Je suis un peu deçu de ne pas faire le chemin a pieds, le paysage est magnifique. Mais j’aurais payer cher, le temps est mauvais. On passe un col a 2200 m dans les nuages, des plaques de neige sont encore sur le sol. Des troupeaux de moutons parsement la montagne. Ensuite, la route passent par des vallees encaissees au fond desquelles coulent des torrents impetueux. Les versants abruptes, auxquels les nuages restent accroches, sont couverts de foret. Quelques petits villages perches.

Et me voici a Giresun, sur les bords de la Mer Noire...


Je vous embrasse en pensant bien a vous tous.

Friday, May 4, 2012

La Turquie, part 1

Merhaba !

Me revoila !
Je ne suis pas pret de quitter la Turquie, mais vu le temps que je vais y rester, voici une premiere nouvelle du pays.

Avec la Turquie, mon voyage a pris une autre forme. J’ai tout d’abord dû prendre un bus pour etre a temps a Istanbul : ma soeur Marie et Max venaient me rejoindre chez Jülide, une copine a eux vivant a Istanbul, pour une petite semaine de vacances. Ils faisaient ainsi d’une pierre deux coup. 
Nous 4 a Istanbul
Au bazar égyptien, pour vous faire allécher 
Certain(e)s sont deja venu(e)s dans cette ville. Pour les autres, j’espere que vous aurez l’occasion. Ville magique en effet, avec ses 2 rives, l’asiatique et l’europeenne. Le paradoxe, c’est que, selon une tres juste remarque de ma soeur, le cote asiatique (de ce que nous avons vu) fait tres europeen, alors que le coté europeen fait davantage asiatique (disons moyen-oriental) avec la corne d’or notament (Sultanameht, Fatih...). Istanbul, avec sa moyenne d’age de 30 ans, ses innombrables Kebab. Il faut en effet les nourrir ces 20 millions d’habitants et ces hordes de touristes. Trop de touristes d’ailleurs a Sultanameht, le “Notre-Dame” d’Istanbul avec la Mosquee Bleue et Sainte Sophie.


Sainte Sophie, et la foule...
Moi et ma soeur avons squizzé Ste Sophie et le palais de Topkapi, pourtant incontournables. Pas envie de faire la queue, de se retrouver dans la masse. La Mosquee Bleue nous a suffit. Du reste, ce n’est pas comparable, mais j’ai beaucoup aimé Fatih, quartier dit integriste, delaissé par les touristes. Pour l’atmosphere.


Temple a l'Akropolis de Bergama
Apres donc une semaine de “vacances”, je suis reparti, mais pas vers l’est. J’avais en effet prévu de faire un detour par le sud-ouest pour remonter ensuite par l’anatolie centrale. Au menu : visites de sites antiques et trek, pour l’essentiel. Pour le reste, c’est decouverte. Vu les distances, j’aı a nouveau pris un bus. Direction Bergama (Pergame), guıde du monde hellenistique dans les domaines de l’architecture et de la sculpture entre autre, 2e bibliotheque apres celle d’Alexandrie, 200 000 habitants a l’époque romaine... 2 sites a Bergama : l’Akropolis, coeur de la ville avec des vestıges de temples, du theatre etc...au sommet d’une colline et l’Asklépion, centre thérapeutique. De fameux medecins comme Satyros et Galinus ont donné des cours a l’Asklépion. On y appliquait des procédés de psycho et physio-thérapie, toujours utılısés aujourd’hui. Avec des bains de boue, d’eau, des massages avec cremes et huiles, l’utilisations d’herbes médicinales, des jeûnes, des courses dans le froid etc... Et bien sûr on y boit l’eau sacrée, la guérison étant le fait du dieu Asklépios. La ville de Bergama est elle-même plutôt sympa, l’atmosphere est agréable et le paysage environnant est joli. J’y suis resté 2 nuits du coup.

De Bergama j’ai pris un dolmuş ou mını-bus pour Selçuk, 2e étape archéologique avec Efes. Impressıonnant en terme de vestiges. Et donc tres touristique. Normal, pour une des plus grandes villes de l’antiquité gréco-romaine et locomotive de la civilisation “occidentale” de l’epoque sur bien des plans, comme Bergama. Je débarque un peu en fait, sans aucune idée de l’importance des lieux ou je me rends. Mais la pluie a eu raison des touristes. La derniere grosse méchante averse en fin de journée les a tous fait fuir, a l’exception d’un seul... Je me suis en effet retrouvé seul au milieu des ruines. Le rêve. Immense privilege. Comme a l’Akropolis de Bergama, a la différence que la-bas, j’y étais retourné apres la fermeture, pour prendre des photos que je n’avais pas pu prendre, maudite batterie quı me lâche. A Selçuk, il y a aussi les ruines du temple d’Artemis (peu de reste), une des 7 merveilles du monde antique, la mosquée d’Isa Bey, du XIVe siecle, l’église de St Jean (ruines) construite en l’honneur de St Jean l’évangeliste. C’est aussi a Efes (ou Ephese) que St Paul est venu prêcer (cf. la lettre aux Ephesiens). J’y suis également resté 2 nuits.



Theatre a Efes
Je me suis ensuite mis a faire du stop. Premier arret a Milas. Encore une fois je m‘y suis bien senti, j’ai decidé de rester un peu. J’ai campé non loin, a Becin, au milieu de ruines du XIVe sıecles. Pas fait une grosse nuit. De 23h a 1h environ, des mecs sont venus bêcher a 20 m de ma tente. Il ne l’ont vu qu’en partant. Le matin, y’avaient de grands trous. J’ai pas su ce qu’ils cherchaient, la terre étaıt restée a côté.
Puis j’aı rejoint Muğla ou j’aı rencontré Çağdaş (prononcé Tchâdash) et Hasan, et leur bande de potes, tous étudiants. Week-end tres fatiguant... Week-end semblable a tant de week-end passés en France...
J’ai repris le stop, avec pour objectif d’aller a Fethiye. Le premier lift est tombé du ciel, j’ai même pas eu a tendre le pouce. Mais le 2e a été un peu plus dıffıcıle : 1h-1h30 d’attente. Je ne suis plus tres fan du voyage en stop finalement. Surtout quand on ne peut pas échanger. Tout l’interêt disparait. Apres ¾ d’heure pour le 3e lift, le soir approchant, j’ai commencé a marcher en vue de rejoındre une petite colline, tendant le pouce quand même de temps en temps, mais avec ce manque d’enthousiasme tout frais a l’esprit. Et c’est alors qu’une voiture s’arrete. L’homme parle anglais. Il se prénomme Mehmet, ingénieur industriel chez Phillip Moris. Un homme tres sympa, tres interessant. Et tres genereux.
Mehmet
Il me propose tout d’abord d’aller manger chez ses parents a qui il rend visite (a Fethiye), avant de trouver un coin pour dormir. Ses parents l’informe que le locataire d’un des apparts de l’immeuble qui lui appartient (et ou vivent ses parents) vient de vider les lieux. Il me propose d’y rester, 4-5 jours si je veux. Appart neuf de 80 m2, tout équipé. Le grand luxe ! Mais je n’y reste que 2 nuits, “pressé” de marcher sur la voie Lycienne. Trek assez réputé maintenant. Mais pas forcement tres fréquenté. En tout cas fin avril début mai, en tout début de saison touristique. Et pas la peine de le prévoır l’été, trop chaud.

Le départ du chemin se situe a Ovacik, pres d’Ölü Deniz. Et ici commence le paradis. 6 jours de rando, dans une atmosphere on ne peut plus méditéranéenne. Avec ses oliveraies, ses troupeaux de chevres et ses bergers, ses petits villages... Et un paysage grandiose. Un régal. Le voie lycienne va quasiment jusqu’a Antalya. Quant a moi, je m’arrete a Kalkan. Mais je decide de marcher jusqu’a Kaş par la route qui longe la côte. Magnifique.
Vue de la lagune d'Ölü Denız
Surtout ne pas se laisser abattre (ceux qui me connaissent savent qu'il en faudra beaucoup) : apres un bon bain dans une riviere, une bonne séance de Qi Gong, rien de telle qu'une bonne popotte au feu de bois, avec tomates données sur le chemin et feves fraîches trouvées sur le chemin
Je suis maintenant a Antalya, que j’ai rejoint en stop. Je ne suis pas completement faché en fait. Ça reste une source de rencontre, d’échange interessante. J’ai notamment rencontré Levend (?) qui m’a pris a Demre et emmené jusqu’a Antalya - 140 km d’un seul coup, un coup de pot - et qui m’a payé le resto. Il avait des trucs a faire sur la route dans le cadre de son boulot. On est resté 5 heures ensemble, 5 heures tres agreables. Mais tu ne maîtrise pas, dans le sens ou tu es dependant d’autrui, ou de la “destinée” comme on veut... C’est ce qui plaît a certain du reste, ce coté aléatoire et plein de surprise. Mais rester planté au bord de la route n’est pas mon truc, je préfere marcher... Difficile avec un grand pays comme la Turquie, a moins de vouloir prendre le temps.

Le temps passe d’ailleurs. J’arrête la, et vous dit a bientôt.

Bise a toutes et tous.