J'espere que tout va bien pour vous.
Je vous avais quitte a Antalya. Ville sympa, tres touristique, comme toute la cote d’ailleurs. De vieux quartiers, dont un renove, la “vieille ville “ touristique.
Vue d'Antalya |
"Ma" plage 4 etoiles |
Devant l'internet cafe |
Alors on danse... |
"Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve."
Antoine de Saint-Exupéry
« La sagesse c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit. » Oscar Wilde
On se fait arreter a l’entree de Konya, controle de routine. Le flic ne peut rien faire, pas meme toucher la carte d’avocat que lui tend son proprietaire.
Konya fut la capitale des Seljukides et la capitale des derviches tourneurs. C’est la que Mevlana (ou Roumi) passa la majeure partie de sa vie et y fonda le celebre ordre soufi. Un mausole lui a ete construit, s’entourant par la suite d’un monastere de derviches, transforme au XXe siecle en musee.
Le dome vert : mausolee de Mevlana |
Une nouvelle marche pour sortir de la ville. Je fais a nouveau du stop pour rejoindre Nevşehir et la Cappadoce. Entre Konya et Nevşehir c’est la grande plaine, pleine de culture, sans arbres. C’est un plateau en fait, a 1000 m d’altitude. On me paie encore du the. En Albanie c’etait du cafe, ici c’est du the, la boisson nationale. L’hospitalite et l’acceuil turc n’est plus a demontrer, les turcs sont vraiment adorables. Mais il est parfois difficile de distinguer les gens tres gentils des gens “trop” gentils, minoritaires bien sur, qui finissent par te demander de l’argent pour le service rendu, voire de te voler. A Konya j’ai du me facher. Quand on voyage pour la 1ere fois dans des pays avec disons de faibles revenus et ou touriste = argent, on se fait presque inevitablement avoir au moins 1 fois.
Inutile de presenter la Cappadoce. Ça rappellera des souvenirs a certains. Juste dire que c’est le lieu d’implantation des premiers chretiens fuyant la persecution romaine. Non loin se trouve un des premiers sites recences de sedentarisation de l’homme, 7000 BC. C’est effectivement un endroit incroyable. Surrealiste. Feerique est le mot officiel, avec les fameuses cheminees de fee. De belles ballades sont a faire. Je me prend des orages le soir, pour ajouter a l’apect mystique du lieux.
Difficile de choisir des photos parmi toutes celles prises.... |
Chez le tailleur |
L'heure du the sur le chantier |
Toujours en stop et apres avoir traverse des bleds peu habitues a voir des touristes (dans l’un d’eux, quelqu’un me dit que je suis le premier français qu’il voit), j’arrive a Zara, toute petite ville au nord de l’Anatolie centrale. Je sentais bien cette ville, le nom me plaisait. Je commence par rencontrer des etudiants qui m’invite a dejeuner chez eux. Puis des lyceens qui appellent leur prof d’anglais, Murat. On prend un the ensemble. Il me propose de rester la nuit et de participer a ses cours du lendemain matin. J’accepte sans trop hesiter, heureux de pouvoir partager et donner a mon tour. De plus, ça tombe bien, mon objectif du jour etait un lac pour prendre un bain. Ce sera une douche.
Petit-dej traditionnel avant d'aller en cours |
Photo de classe |
Mais j’abrege. Je suis invite une nuit chez une famille. Un veterinaire, qui finalement m’evite (ou m’empeche ?) de faire l’integralite de la route a pieds, m’invite a dejeuner chez lui a Suşehri. J’experimente le tracteur-stop. En fait les gens ne veulent pas me laisser marcher, c’est incomprehensible pour eux. Apres m’avoir pris en stop, ils arretent les voitures pour moi. Je ne refuse pas, je gagne du temps. Malgre un magnifique paysage. Et on s’inquiete toujours de savoir si j’ai faim, si j’ai mange.
Pas vu d’ours. Dommage, j’aurais bien voulu tester mon kungfu...
A Şebin Karahisar (Shebine Karahisar), gros orage, des trombes d’eau. Des rencontres, des rencontres et des rencontres. Du the, du the et du the... Je quittes la ville du coup un peu tard, et au mauvais moment, il pleut a nouveau. Objectif : trouver un coin pour planter la tente au plus vite. A 20h, alors que je finissais de manger dans la tente, on m’appelle. Il fait nuit. Deux militaires, pistolet-mitrailleurs a la main, me somment de sortir de la tente. Visiblement l’heure n’est pas a la plaisanterie. Je les sens un peu stresses. Scene de guerre, ils me braquent, mains en l’air, jettent un oeil dans la tente, prets a tirer. Verification du passeport. Ils se detendent. Je finis mon plat. D’autres hommes arrivent, ils sont une dizaine en tout. Certains en civil. Tous armes de mitraillettes. De la police. J’apprend qu’ils me cherchent depuis 2 heures. Une veritable chasse a l’homme. Ils finissent par me laisser. Puis 2 hommes reviennent. Je dois plier bagage. Trop dangereux … “Burada (ici) terror terror !” ils me disent. Ils ont peut-etre recu un ordre d’en haut. Ils veulent m’aider. Sur la route, des voitures et un blinde. Ils m’emmenent au poste de police et m’installent dans une petite cabane, entouree d’un potager. Ma foi, je suis pas mal.
La cabane de la police |
Le lendemain, apres un petit dejeuner au poste, ils me mettent dans un dolmuş, direction Giresun. 115 km. Au frais de la princesse. Je ne cherchent pas a discuter, ils veulent vraiment m’aider.
Je me fais la reflexion un peu plus tard. Dans Şebin Karahisar, il y a le mot “carabine”...
Je suis un peu deçu de ne pas faire le chemin a pieds, le paysage est magnifique. Mais j’aurais payer cher, le temps est mauvais. On passe un col a 2200 m dans les nuages, des plaques de neige sont encore sur le sol. Des troupeaux de moutons parsement la montagne. Ensuite, la route passent par des vallees encaissees au fond desquelles coulent des torrents impetueux. Les versants abruptes, auxquels les nuages restent accroches, sont couverts de foret. Quelques petits villages perches.
Et me voici a Giresun, sur les bords de la Mer Noire...
Je vous embrasse en pensant bien a vous tous.
Salut Benoît c'est Julien !
ReplyDeleteDis donc t'as dû avoir la peur de ta vie dans l'épisode de Şebin Karahisar !
Pour l'arrêt du régime végétarien, c'est une question que je me posais depuis le début. Comment vivre sans viande dans un périple comme ça, avec l'effort et les protéines végétales en quantité pas toujours dispo. T'as dû sentir que ton corps en avait besoin. L'épisode de l'école m'a fait rire ! Tu pourra faire le maître en rentrant, ils ont pas essayé de te recruter ? En tous cas ça a l'air d’être un beau pays. Tu fais comment pour la suite tu traverses la mer Caspienne en bateau ? La Chine n'est plus très loin ! En tout cas on te souhaite bon courage pour la suite du voyage ! Julien et Christelle