Le trajet


Monday, March 18, 2013

Le Laos


Sa-bay-dee !


De la frontiere physique entre le Vietnam et le Laos, je descends donc jusqu’au  poste frontiere laotien, dans le brouillard. Il n’y a personne, depuis le poste vietnamien en fait. Impression bizarrre. C’est etrangement calme. L’odeur de la vegetation est delicieusement obsédante.

Arrive au poste, je suis un peu surpris. Pas de reelle barriere. Et pas tres “violent”. Plutot cool. On ne se croirait pas a un poste frontiere.
Le visa laotien peut s’obtenir a la frontiere. En voila une chose “intelligente”, du moins pratique. Si simple et si rapide. Les officiers en profite pour se graisser un peu les pattes mais c’est de bonne guerre. Et ca ne represente pas grand chose en euros.

La frontiere est donc en pleine montagne. La route redescend ensuite, dans la foret.
Apres un moment “sans rien”, je traverse de nombreux petits bleds ou les enfants jouent. Ca monte, ca descend, ca remonte... Le paysage est assez symphatique.




Comme au Vietnam, il y a toujours ces chants d’oiseaux melodieux, parfois etranges, auxquels se melent de bruyants insectes. Ca me rappelle un peu l’Amazonie.

Je ne connais que 2 mots en Laotien, bonjour (Sabaidee) et merci (khup chay), je n’ai pas de carte et n’ai que 2 infos : Luang Prabang vaut le detour et on peut remonter le Mekong jusqu’a la frontiere Tailandaise. Ca me suffira.

Belle rencontre que celle de Jean-Claude, photographe a La Baule. Il sillonne a velo les routes d’Asie du Sud-Est depuis le mois de septembre.



Jean-Pierre



Ma plage ...
C’est l’occasion d’avoir quelques autres infos, et surtout de jeter un coup d'oeil sur sa carte.

Ce jour-la, je m’offre une apres-midi de repos au bord de la riviere que longe la route avant d’arriver a Muong Khoua, premier gros village. Bain, lessive, couture... Ca fait du bien.

Je rejoint Muong Khoua le lendemain matin, 10 km plus loin. J’y reste une bonne partie de la journee. J’hesite a descendre la riviere Nam Ou en bateau jusqu’a Nong Khiaw. Une idee de Jean-Claude. Il y a notamment une belle portion sur la fin. Ca m’avancerait considerablement. Et raccourcira d’autant mon sejour au Laos.



A luang Prabamg, c’est decide, c’est direct la Thailande par le Mekong. Et la region  autour d’Oudomsay est apparement jolie. Le prix du bateau, pas excessif mais assez cher quand meme, acheve de me decider. Ce sera a pieds jusqu’a Luang Prabang. Je vous fais part de mes “tourments existentiels du voyageurs” simplement pour introduire le fait que, si vous envisagez de visiter le Laos, ce que je vous recommande vivement, plusieurs rivieres au nord du Laos peuvent etre arpentees en bateau, en plus du Mekong donc.



La route suit la Nam Phak, au creux d’une petite vallee bordee de collines boisees (et par endroit deboisees. L’agriculture sur brulis reste tres pratiquee au Laos. Apres defrichage, les gens y mette le feu avant de replanter des arbres a bois de construction, des bananiers etc...). La vegetation est luxuriante. De nombreuses et merveilleuses fleurs egayent le bord de la route. De jolis papillons virevoltent ici et la. En voici 2 :





Le comportement des Laotiens a mon encontre est different de celui des Vietnamiens. Beaucoup plus “reserves”. Moins de bonjours. Si je ne salue pas, tres peu de personnes le font. Enfants et adolescents aussi sont plus en retrait. Pas tous cependant. Ceux qui" communiquent" sont adorables.


Lui etait fier de "poser"pour moi
Peu avant Luang Prabang. Ils sont arrives en barque, armes de machettes.
Ils m'ont aide a recolter du bois et sont restes autour du feu jusqu'a la nuit
La region semble un peu plus “isolee” que les endroits du Vietnam traverses.
C’est plus calme, tout simplement. Il y a tres peu de traffic. Quasiment plus de klaxon. C’est tres agreable.

Toujours ces petits hameaux, aux maisons en bois. Beaucoup de sources coulent des collines. De recentes missions de l’UNICEF (2008) ont permis aux habitants d’avoir une arrivee d’eau betonnee.

Le bout des tiges en graine d’une espece de bambou couvre les bords de route. Une fois sec, les gens les egrainent en les tapant contre le bitum. Ca forme une epaisse couche d’une sorte de tres fine sciure a l’odeur agreable et sur laquelle marcher est doux.
Ces tiges servent a faire des balais.



Les tiges mises a secher avec la brume du matin sur les collines
Comme au Vietnam, je vis au rythme du soleil. Pour vous parler un peu de mon quotidien : levé 6h, a l’aurore. Decollage entre 7h et 7h30. En general, une pause dejeuner vers 12h - 12h30. Je m'arrête vers 17h. Étirements, ramassage bois, feu, dîner... Couche entre 21h et 22h. Repos bien merite apres environ 7 heures de marche effective.

Il commence a faire chaud vers 10-11h, une fois que la brume s’est entierement dissipee et que le soleil fais son travail. Je fais mes km le matin, c’est plus dur dans l’aprem’.




Mon regime est simple : je mange du riz le matin, du riz le midi (la plupart du temps) et du riz le soir.



Pour illustrer : un soir et le lendemain matin, la moitie du riz restant
Toujours beaucoup d’enfants -  40 % de la population a moins de 15 ans - qui jouent et pechent dans la riviere. La peche est une grosse activite dans le coin, tout le monde pechent, hommes (poissons), femmes (crevettes) et enfants. Au filet, au harpon avec masque et tuba, au batmboo (la nuit, en tapant tres fort sur l’eau.


Enfants se baignant ou pechant
Bouddha au temple a Oudomsay
30 km avant Oudomsay, le route quitte la Nam Phak, pour arriver dans une large vallee ou niche la ville. Rien de special dans cette premiere petite ville laotienne que je traverse. Un petit temple au somment d’une colline domine la ville. J’y rencontre Bouhnang qui parle anglais. Premier veritable echange avec un laotien.

Apres Oudomsay, la route, en mauvais etat (alternance de route goudronnee et de piste carrossable tres poussiereuse), serpente a travers des collines beaucoup plus deboisees. Plus de riviere ou me relaxer le midi ou le soir non plus, mais toujours ces chants d’insectes et d’oiseaux.

Apres Oudomsay
Km apres km, j’arrive a Pak Mong. Un gros orage eclate en milieu d’aprem’. Il me permet de faire la connaissance de Peng, qui parle lui aussi anglais. On discute, abrites, en attendant que la pluie cesse. Je repars a 17h, je suis en zone habitee, pas cool. Mais je trouve quand meme un endroit pour bivouaquer. Le lendemain matin, j’ai la mauvaise surprise de voir mon riz et ma pate de sesame investis par de minuscules fourmis. Elles ont surtout commence a bouffer ma tente. J’suis écoeuré. Ce sont les plus petites les plus insidueuses et les plus destructrices...

Je pensais m’octroyer une nouvelle apres-midi de repos, d’autant plus que la route a rejoint la Nam Ou. Mais finalement, je trace vers Luang Prabang. Encore et toujours ces petites bourgades ou des femmes travaillent sur leur metier a tisser devant leur maison au bord de la route.




Luang Prabang, ville inscrite a l’UNESCO, est archi touristique. On m’avait prevenu, “it’s a tousist trap” m’avait dit un allemand rencontre sur la route. Il n’avait pas tord. Du coup, tout est horriblement cher. 2 fois plus qu’ailleurs.
Et je dois quand meme finir par l’admettre : j’ai en verite un peu de mal avec les lieux tres touristiques. Paradoxal, dans la mesure ou je participe a l’afflux touristique comme tout le monde. Mais le marche nocture, par exemple, n’a aucune âme, aucune vie, contrairement a celui d’Hanoi. Pour les touristes a 100 %. Il y a malgre tout de tres belles choses.



Dans un temple
Le palais royal























Mais la ville est neanmoins tres chouette, tres agreable. Ce n’est pas pour rien qu’elle est inscrite au patrimoine mondiale de l’humanite. Et il y a de bons petits plans pour ne pas depenser beaucoup. C’est en tout cas un excellent endroit pour me relaxer (pas reposer, pour ce que je dors...) apres cette marche de 13 jours depuis la frontiere. J’arrive un peu epuise.

Je retrouve Jeremy qui m’avait double 40 km avant la ville. Je me ballade avec Francisco, un jeune retraite espagnol. Il y a beaucoup de temples bouddhistes, de belles demeures renovees, des petites rues sympathiques. C’est ici que la Nam Khan se jette dans le Mekong. Le centre ville est ainsi situe sur une sorte de petite peninsule, entre les deux fleuves.



Avec Jeremy. Un des bons plans : le buffet,
une assiette "a volonte"  pour 1 euro.
On en profite...

Avec Francisco, autour d'un bon fruit shake tout frais




















Cependant, si on ne fait aucune visite payante, si on ne va pas barbotter dans des chuttes d’eau a 30 km, faire du kayak ou faire un tour aux grottes Tan Ting, on a tres vite fait le tour. Luang Prabang est une petite ville.
Coucher de soleil sur le Mekong
Luang Prabang est le sernier endroit du Laos ou subsiste une tres vieille tradition : l’offrande aux moines dans la rue.
Elle a lieu tous les jours au petit matin. Je suis au depart un peu gene de venir assister a ce rituel. Quant a prendre des photos... Mais, mele aux nombreux touristes curieux comme moi, je me laisse aller et fini par faire comme tout le monde. Le plus discretement possible.



C’est assez impressionnant. Tout se passe dans un calme quasi absolu. Des fideles viennent d’assez loin pour faire ce geste d’offrande, certains de Thailande, en “voyage organise”. Ils s’installent sur le trottoir, les uns a cote des autres, et les moines passent, en file indienne, silencieux, recueillis, leur besace ouverte, pour recevoir ce que les gens leur donnent. La base du don est le riz collant. De petits mets prepares, des biscuits, des chips... completent le don. Des enfants passent derriere recolter ce qui reste.




Il y a beaucoup de temples. La ville est d'ailleurs interessante pour rencontrer de jeunes moines, les novices, desireux d’echanger avec des etrangers et de pratiquer leur anglais.

Apres 5 jours passes a Luang Prabang, je prends donc un slow boat pour remonter le Mekong jusqu’a Houey Xay, a la frontiere. C’est un petit luxe que je m’offre (c’est possible d’y aller en bus) mais c’est bien agreable, quoique un peu bruyant. Mais le bruit du moteur fini par bercer...
Le voyage dure 2 jours, 9h de bateau chaque jour. Le bateau s’arrete le premier soir a Pakbeng, un petit village.





Ingrid, Syvano, Maeva, Sydney and Alex
Je me rends compte dans le bateau que je n’ai meme pas assez pour payer le second trajet. Je ne sais pas comment je me suis demerde... Mais je rencontre des gens formidables. Sydney, un phenomene, au ressources de jeu de cartes inepuisable. Il tient une guesthouse a Pakbeng et nous vend ses chambres. Il me propose de camper pres de sa guesthouse. Ingrid et Syvano, couple romano-italien m’invitent a diner le soir et completent le lendemain ce qui me manquent pour payer le ticket. Manquait pas grand chose mais bon, j’suis un peu confus.


Une orpailleuse

Apres Pakbeng, on voit des femmes brasser du gravier dans de grandes coupelles : ce sont les orpailleuses du Mekong.




Je campe a Houey Xai, pour passer en Thailande le ledemain matin.
Je commencais a reellement apprecier le Laos. Ces gens calmes et discrets, aimables et serviables. Meme si la premiere impression est deconcertante.


Le Laos, ouvert depuis une vingtaine d’annees seulement,  est un des pays le plus pauvre du monde. L’aide internationale assurait 10 % du PIB en 2009. Le tourisme representait la premiere source de devises du pays en 2005.
Une raison de plus pour y aller, quand on en a la possibilite.

Bises a toutes et tous !

Sunday, March 10, 2013

Le Vietnam

Salut tout le monde !
Me revoila....
Le passage de la frontiere est rapide, aussi bien du cote chinois que du cote vietnamien.
Je choisi d’aller directement a Hanoi par la route la plus courte : 170 km.




Le temps est presque ideal pour marcher. Le ciel est couvert, il ne fait pas trop chaud mais pas froid du tout.
Je trouve un internet cafe performant peu apres la frontiere. David, un suisse en scooter, vivant au Vietnam depuis 7 ans, s’arrete a ma hauteur et m’invite a Hanoi. Je suis invite a boire un cafe par le directeur d’une petite societe en arrivant a Lang Son. Bref, tout se remet en place... La journee est agreable.

Je “dechante” un peu le lendemain. J’avais prevu de rester toute la matinee sur internet. Mais panne de courant dans Lang Son. Donc pas d’internet. C’est d’autant plus con que le temps tourne a la pluie. Je me plante ensuite dans la conversion des devises, du dong en yuan puis en euros. Du coup, j’ai l’impression qu’on veut me vendre 2 bananes et 2 tomates pour un prix démesuré pour le pays. Idem pour le pain. Il faut dire que ça arrive souvent que les locaux montent les prix aux touristes. Du coup, je trace, et repars avec seulement un morceau de tofu.


Le paysage de petites montagnes est chouette. Et les gens sont tres accueillants. Deja avant la frontiere j’en parlais. Plus de regards ahuris. Parfois étonnés certes, mais c’est normal. On me salue, le sourire est a fleur de levres. Une jeune fille m’invite a dejeuner. Allez hop, c’est parti, en route sur son scooter. On mange un “hot pot” (oublie le nom en vietnamien), equivalent du nabe au Japon et de la fondue chinoise. Plat tres repandu en Asie donc, que nous arrosons de vin de riz. Nous sommes entre jeunes.



Bivouac avec Jeremy

En fin d’apres-midi, Jeremy, un neo-zelandais parti a velo depuis Londres s’arrete a ma hauteur. Nous campons ensemble. La premiere fois pour moi que je campe avec quelqu’un. On passe un agreable moment. Lui est arrive de Chine le jour meme. Il me confirme qu’il a lui aussi senti une difference entre le Nord et le Sud de la Chine.


Les 70 derniers km avant Hanoi sont un peu stressants. Plus de montagnes, les arbres se font de plus en plus rares. Rizieres et habitations. Des entreprises commencent a apparaitre. De plus en plus complique pour camper. Et le traffic s’intensifie. Les vietnamiens ont la meme habitude que les chinois, a savoir klaxonner pour prevenir qu’ils arrivent, qu’ils vont doubler. Abrutissant.


Thanh


Et j’ai un peu de pluie. C’est tout de suite un peu plus galère avec un temps pluvieux mais comme il ne fait pas froid, ca va. Et c’est plus une petite bruine qu’une vraie pluie. T’es pas vraiment trempe. Ca rafraichi, c’est agreable. Et ce n’est pas continu, ni tous les jours. Tu seches vite apres une petite averse. Le probleme c’est le soir pour faire du feu, et le matin s’il a plu la nuit, je plie la tente mouillee. Petit desagrement d’une importance si negligeable...

Le gardien d’une entreprise ou des bancs en beton sont stockes m’invite a boire un verre, alors que je dejeunais, sur un banc en expo, devant l’entree. Thanh fini par m’inviter a diner et a dormir dans sa cabane, sur le site. Tres sympa, bien que la communication soit difficile. Il m’ecrit ce qu’il me dit, ce qui ne m’aide pas beaucoup.

J’arrive a Hanoi le lendemain. Ca peut paraitre rebarbatif mais c’est interessant d’entrer dans une grande ville a pieds.


Je rencontre Hai Banh grace a Couchsurfing. On fait un petit tour a son ex-universite la “Foreign Trade University” ou je rencontre sa copine et Mai Anh qui parle super bien francais. Elle me fait gouter le Sua chua nep cam, un verre de riz gluant noir, de yaourt et de noix de coco grille avec glacon. Tres prise par les etudiants, et pour cause, c’est super bon !



Avec Hai Banh, a gauche, et son pote, autour d'un Pho' (rice noodle)
Heure de pointe
On quitte la fac en moto a l’heure de pointe. C’est assez impressionnant. Veritable exercice que de conduire dans cet enorme bordel. Hai Anh me confirme ce que j’observe. Sur la route, la regle c’est : “No rules”. Ca donne presque envie de prendre le guidon. Mais quand t’es confronte aux embouteillages tous les jours, c’est comme en voiture, c’est juste chiant.


Hanoi est vraiment “busy” (comment traduire ? par agitee ?), comme les autres grandes villes d’Asie du Sud-est et d’Inde, et dans les petites rues du vieux quartier, c’est a la fois marrant la premiere fois que tu vois cette agitation, et tres vite tres penible. C’est chaud d’etre pieton par endroit. A d’autres, t’as parfois du mal a avancer a pieds ! Et c’est, encore une fois, abrutissant.



Bouchon dans le vieux quartier.
En attendant de pouvoir avancer, petite photo...

C’est neanmoins une chouette ville, en particulier le vieux quartier, tres vivant donc. C’est sympa de s’y ballader. Mais je me refugie dans plusieurs petits temples, pour respirer, au propre comme au figure. Au propre, parce qu’au bruit et a l’agitation, il faut ajouter l’odeur des gaz d’echappements des motos.

Peut-etre qu’on s’y habitue (encore que j’en doute, meme si on y vit depuis tout petit). En tout cas, je ne le suis pas, et je n’y arrive pas.
L'entree d'un temple



Hai Anh m’emmene faire un petit tour au mausolee d’Ho Chi Minh, “pere” de la nation vietnamienne. Tous le smatins a 6h et tous les soirs a 9h se deroule la ceremonie du drapeau, comme sur la place Tienan’men. Avec toute une troupe de militaires.




Je visite egalement la “Maison centrale”, prison construite par la France a la fin du XIXe siecle. Ou le sombre et peu glorieux passe de la France. Les femmes soupconnees d’activisme revolutionnaire etaient emprisonnees avec leurs enfants. Et torturees si besoin.

Je reprends la marche apres 3 jours et demi passes dans la capitale. Direction Dien Bien Phu. Ce n’etait pas la route que j’avais prevu mais sur les conseils d’Hai Anh et de son pote, j’opte pour cet itineraire. L’appel de la montagne se fait sentir. Et j’ai du temps.

Apres la sortie d’Hanoi, la route traverse une vaste plaine de riziere. L’heure est a la plantation.





Palais Kinh Thien a Son Tay
Par ici, on vend de la viande de chien. Je voulais en parler lors de ma derniere breve sur la Chine. Entre Ninming et la frontiere je ne voyais, a part quelques femelles avec de grosses mamelles, que des jeunes chiens, tres bien portants. La conclusion etait evidente.

Il fait plus chaud que lors de ma premiere semaine, de la frontire a Hanoi. Je passe par Son Tay, ancienne citadelle, construite en 1822. J’y reste le temps de faire le tour du parc et de visiter le petit palais Kinh Thien, ou le roi venait y sejourner lors de ses deplacements en province. Haut- lieu de résistance contre les colonialistes français entre 1870 et 1880, elle a ete conquise en 1883 par les soldats francais.

A 5 km de Son tay se trouve un petit village dit “pittoresque”. Quelques vieux batiments, des petites ruelles, un magnifique temple bouddhiste, un petit marche... Sympa.







30 km plus tard, je suis soulage. Ma route quitte la plaine de riziere inondee. Le paysage prend du relief. Efin une “vraie” campagne. Beaucoup moins de souci pour trouver un coin pour camper. Et la route devient moins frequentee.

Je traverse de nombreux bleds. Apres Thanh Son, ca commence a monter. Il fait chaud. J’en chie un peu, pour ne pas dire beaucoup. Réminiscence du Kazakhstan... Il fait moins chaud, le soleil tape moins fort, y’a meme parfois une petite brise qui fait du bien quand tu t’arretes,  mais  mon organisme n’est pas encore habitue a cette chaleur humide.

Je suis en plein dans les preparatifs du nouvel an vietnamien. On voit bien que le Tet est dans toute les tetes. On achete, on tue les cochons, eleves pour l’occasion. Les bords de routes “fleurissent” de branches de pechers en fleurs et de petits mandariniers, achetes comme “arbres de Noel” du Tet.



Photo prise a Hanoi

Dans un petit bled, je rencontre deux jeunes filles parlant anglais. Elles me presentent le Che Lam, specialite du Tet, une confiserie a base de farine de riz aromatisee au gingembre avec des cacahuetes, des zestes d’oranges....

Le premier jour du Tet, je suis entre Phu Yen et Bac Yen. Je suis invite dans plusieurs maisons dans la matinée. Et suis definitivement stoppe dans l’apres-midi, alors que le sokeil est pret de passer derriere la montagne. Ils ont deja bien arrose le nouvel an, ca se voit. Je remercie mais ils insistent. C’est pas grave, tu reste dormir, me repondent-ils. Bon.



Finalement ca s’avere etre une bonne idee. On m’emmene prendre un bain. C’est vrai que j’en avais grand besoin... Ca ressemble parfois a une petite aventure sur le coup, d’aller prendre un bain. On fait une maison sur le retour. Un des jeune m’invite ensuite chez lio pour mager. On fait une dernière maison, avant de rentrer chez mes hôtes que je n’ai finalement pas vu de la soiree...


Je pensais partir le lendemain matin mais ils ne voient pas la chose de la meme maniere. Et il tombe ne petite bruine de rien du tout (il fait beaucoup plus frais depuis plusieurs jours, c’est agreable). Mais tu vas pas partir, il pleut ! Je suis a nouveau invite a manger et je ne decolle pas.


Le Tet durais traditionnellement 3 jours mais les festivites durent une bonne semaine et les vietnamiens peuvent se feter la bonne annee pendant tout un mois. Pendant cette premiere semaine, les gens visitent les membres de leur famille, les amis. Ils se reunissent toujours autour d’un repas. Ils font plusieurs maisons dans la journee. Dans les petits villages, ca peut etre beaucoup. Ce sont parfois des passages eclair, pour trinquer. T’as plus trop faim au bout d’un moment, t’attend un peu pour recommencer a manger.







Mais ce n’est pas comme les grands repas gargantuesques francais, on ne se pete pas le bide, on picore sur le plateau pose par terre autour duquel on s’assoit. La base, c’est de la viande, avec differentes preparations de legumes independantes : des feuilles de moutarde, une plante genre trefle, du brocoli, duchoux fermente, soupe, bambou. De la salade, du coriandre frais. Et des banh chung, un gateau de riz gluant farci d’haricot et parfois de lard. Specialite du Tet vietnamien. Un regal (j’en fait de nombreux repas par la suite, on m’en donnera souvent).... Et de l’alcool de riz. Beaucoup d’alcool de riz Trop d'alcool de riz...

Et du the vert.
J’enchaine les maisons dans la journee.
Le lendemain je suis bien decide a partir, mais ca recommence, ca traine le matin, je suis a nouveau invite et rebelotte, c’est reparti pour un tour. Je ne m’en sors pas.





Banh chung




Je finis quand meme par quitter mes charmants hotes, Lam et Banh.

Arrive a Bac Yen, je rencontre Dui Huong et Hai, 2 jeunes vietnamiens partis a moto d’Hanoi pour un petit periple d’une semaine. Dui Huong, 22 ans, etudiant en architecture, parle super bien francais. Hai etudie lui l’urbanisme. Ils me propose in lift jusqu’a Son La. J’hesite un court instant, j’ai vraiment envie de faire le chemin a pieds, c’est chouette par ici.


Avec Dui Hong et Hai
Mais j’ai un peu peur d’etre short niveau timing. Je saisi donc l’opportunite. Un peu plus de 80 km a moto, ou j’apprends un peu plus sur le Vietnam grace a Dui Huong. Ils me laissent  une douzaine de bornes avant Son La.



J'enchaîne les km, ponctues de sourire, de sindjow (bonjour), d’echange, parfois autour d’un the ou d’un dejeuner.




Je suis a nouveau invite par Huang, un homme de 78 ans. Ils sont Thais. Ils y a plusieurs ethnies differentes au Vietnam : les Thais, les Hmongs... La langue Thai est bien différentes du vietnamien, incomprehensible pour qui ne le parle pas.
En fin d’apres-midi un gros tambour avec un gong est installe sur le trottoir. Ça jouera sans discontinier jusqu’a plus de 21h. Toujours le même rythme obsédant, propice a la transe. Ce sont surtout les femmes, avec leur traditionnel chignon sur le sommet de la tete, qui dansent, la plupart du temps en ronde.
Cette fois je repars le lendemain matin.



Apres le col
La route monte un col, puis redescend sur Tuan Giao, dans une magnifique vallee ou les rizieres ont deja pris une belle couleur verte.



C’est la derniere ligne droite avant Dien Bien Phu. Le paysage est splendide. Il fait beau, il fait chaud, tout va bien.

J’arrive enfin a Dien Bien, situe a l’entree d’une vaste vallee couverte de riziere. Dien Bien, tristement celebre par la guerre de Dien Bien Phu en 1954 pendant la guerre d’Indochine.


La route, en mauvais etat, repars ensuite dans la montagne, ou se trouve le poste frontiere entre le Vietnam et le Laos. Tampon sur le passport au petit poste vietnamien. Le poste laotien se touve 5-6 km plus loin. Entre les 2, a un petit col, une borne : la frontiere physique entre le Vietnam et le Laos.




Voila, fin du chapitre vietnamien.

J’ai vu beaucoup, mais peu en meme temps. Il y aurait le nord a faire, le centre et le sud. Pour un futur voyage peut-etre, couple avec le Cambodge et le sud du Laos que je n’ai pas prevu.

Le Vietnam fut une belle et riche experience.Encore une fois, l’accueil fut formidable. Sur que j’ai envie d’y retourner.