Le trajet


Monday, March 18, 2013

Le Laos


Sa-bay-dee !


De la frontiere physique entre le Vietnam et le Laos, je descends donc jusqu’au  poste frontiere laotien, dans le brouillard. Il n’y a personne, depuis le poste vietnamien en fait. Impression bizarrre. C’est etrangement calme. L’odeur de la vegetation est delicieusement obsédante.

Arrive au poste, je suis un peu surpris. Pas de reelle barriere. Et pas tres “violent”. Plutot cool. On ne se croirait pas a un poste frontiere.
Le visa laotien peut s’obtenir a la frontiere. En voila une chose “intelligente”, du moins pratique. Si simple et si rapide. Les officiers en profite pour se graisser un peu les pattes mais c’est de bonne guerre. Et ca ne represente pas grand chose en euros.

La frontiere est donc en pleine montagne. La route redescend ensuite, dans la foret.
Apres un moment “sans rien”, je traverse de nombreux petits bleds ou les enfants jouent. Ca monte, ca descend, ca remonte... Le paysage est assez symphatique.




Comme au Vietnam, il y a toujours ces chants d’oiseaux melodieux, parfois etranges, auxquels se melent de bruyants insectes. Ca me rappelle un peu l’Amazonie.

Je ne connais que 2 mots en Laotien, bonjour (Sabaidee) et merci (khup chay), je n’ai pas de carte et n’ai que 2 infos : Luang Prabang vaut le detour et on peut remonter le Mekong jusqu’a la frontiere Tailandaise. Ca me suffira.

Belle rencontre que celle de Jean-Claude, photographe a La Baule. Il sillonne a velo les routes d’Asie du Sud-Est depuis le mois de septembre.



Jean-Pierre



Ma plage ...
C’est l’occasion d’avoir quelques autres infos, et surtout de jeter un coup d'oeil sur sa carte.

Ce jour-la, je m’offre une apres-midi de repos au bord de la riviere que longe la route avant d’arriver a Muong Khoua, premier gros village. Bain, lessive, couture... Ca fait du bien.

Je rejoint Muong Khoua le lendemain matin, 10 km plus loin. J’y reste une bonne partie de la journee. J’hesite a descendre la riviere Nam Ou en bateau jusqu’a Nong Khiaw. Une idee de Jean-Claude. Il y a notamment une belle portion sur la fin. Ca m’avancerait considerablement. Et raccourcira d’autant mon sejour au Laos.



A luang Prabamg, c’est decide, c’est direct la Thailande par le Mekong. Et la region  autour d’Oudomsay est apparement jolie. Le prix du bateau, pas excessif mais assez cher quand meme, acheve de me decider. Ce sera a pieds jusqu’a Luang Prabang. Je vous fais part de mes “tourments existentiels du voyageurs” simplement pour introduire le fait que, si vous envisagez de visiter le Laos, ce que je vous recommande vivement, plusieurs rivieres au nord du Laos peuvent etre arpentees en bateau, en plus du Mekong donc.



La route suit la Nam Phak, au creux d’une petite vallee bordee de collines boisees (et par endroit deboisees. L’agriculture sur brulis reste tres pratiquee au Laos. Apres defrichage, les gens y mette le feu avant de replanter des arbres a bois de construction, des bananiers etc...). La vegetation est luxuriante. De nombreuses et merveilleuses fleurs egayent le bord de la route. De jolis papillons virevoltent ici et la. En voici 2 :





Le comportement des Laotiens a mon encontre est different de celui des Vietnamiens. Beaucoup plus “reserves”. Moins de bonjours. Si je ne salue pas, tres peu de personnes le font. Enfants et adolescents aussi sont plus en retrait. Pas tous cependant. Ceux qui" communiquent" sont adorables.


Lui etait fier de "poser"pour moi
Peu avant Luang Prabang. Ils sont arrives en barque, armes de machettes.
Ils m'ont aide a recolter du bois et sont restes autour du feu jusqu'a la nuit
La region semble un peu plus “isolee” que les endroits du Vietnam traverses.
C’est plus calme, tout simplement. Il y a tres peu de traffic. Quasiment plus de klaxon. C’est tres agreable.

Toujours ces petits hameaux, aux maisons en bois. Beaucoup de sources coulent des collines. De recentes missions de l’UNICEF (2008) ont permis aux habitants d’avoir une arrivee d’eau betonnee.

Le bout des tiges en graine d’une espece de bambou couvre les bords de route. Une fois sec, les gens les egrainent en les tapant contre le bitum. Ca forme une epaisse couche d’une sorte de tres fine sciure a l’odeur agreable et sur laquelle marcher est doux.
Ces tiges servent a faire des balais.



Les tiges mises a secher avec la brume du matin sur les collines
Comme au Vietnam, je vis au rythme du soleil. Pour vous parler un peu de mon quotidien : levé 6h, a l’aurore. Decollage entre 7h et 7h30. En general, une pause dejeuner vers 12h - 12h30. Je m'arrête vers 17h. Étirements, ramassage bois, feu, dîner... Couche entre 21h et 22h. Repos bien merite apres environ 7 heures de marche effective.

Il commence a faire chaud vers 10-11h, une fois que la brume s’est entierement dissipee et que le soleil fais son travail. Je fais mes km le matin, c’est plus dur dans l’aprem’.




Mon regime est simple : je mange du riz le matin, du riz le midi (la plupart du temps) et du riz le soir.



Pour illustrer : un soir et le lendemain matin, la moitie du riz restant
Toujours beaucoup d’enfants -  40 % de la population a moins de 15 ans - qui jouent et pechent dans la riviere. La peche est une grosse activite dans le coin, tout le monde pechent, hommes (poissons), femmes (crevettes) et enfants. Au filet, au harpon avec masque et tuba, au batmboo (la nuit, en tapant tres fort sur l’eau.


Enfants se baignant ou pechant
Bouddha au temple a Oudomsay
30 km avant Oudomsay, le route quitte la Nam Phak, pour arriver dans une large vallee ou niche la ville. Rien de special dans cette premiere petite ville laotienne que je traverse. Un petit temple au somment d’une colline domine la ville. J’y rencontre Bouhnang qui parle anglais. Premier veritable echange avec un laotien.

Apres Oudomsay, la route, en mauvais etat (alternance de route goudronnee et de piste carrossable tres poussiereuse), serpente a travers des collines beaucoup plus deboisees. Plus de riviere ou me relaxer le midi ou le soir non plus, mais toujours ces chants d’insectes et d’oiseaux.

Apres Oudomsay
Km apres km, j’arrive a Pak Mong. Un gros orage eclate en milieu d’aprem’. Il me permet de faire la connaissance de Peng, qui parle lui aussi anglais. On discute, abrites, en attendant que la pluie cesse. Je repars a 17h, je suis en zone habitee, pas cool. Mais je trouve quand meme un endroit pour bivouaquer. Le lendemain matin, j’ai la mauvaise surprise de voir mon riz et ma pate de sesame investis par de minuscules fourmis. Elles ont surtout commence a bouffer ma tente. J’suis écoeuré. Ce sont les plus petites les plus insidueuses et les plus destructrices...

Je pensais m’octroyer une nouvelle apres-midi de repos, d’autant plus que la route a rejoint la Nam Ou. Mais finalement, je trace vers Luang Prabang. Encore et toujours ces petites bourgades ou des femmes travaillent sur leur metier a tisser devant leur maison au bord de la route.




Luang Prabang, ville inscrite a l’UNESCO, est archi touristique. On m’avait prevenu, “it’s a tousist trap” m’avait dit un allemand rencontre sur la route. Il n’avait pas tord. Du coup, tout est horriblement cher. 2 fois plus qu’ailleurs.
Et je dois quand meme finir par l’admettre : j’ai en verite un peu de mal avec les lieux tres touristiques. Paradoxal, dans la mesure ou je participe a l’afflux touristique comme tout le monde. Mais le marche nocture, par exemple, n’a aucune âme, aucune vie, contrairement a celui d’Hanoi. Pour les touristes a 100 %. Il y a malgre tout de tres belles choses.



Dans un temple
Le palais royal























Mais la ville est neanmoins tres chouette, tres agreable. Ce n’est pas pour rien qu’elle est inscrite au patrimoine mondiale de l’humanite. Et il y a de bons petits plans pour ne pas depenser beaucoup. C’est en tout cas un excellent endroit pour me relaxer (pas reposer, pour ce que je dors...) apres cette marche de 13 jours depuis la frontiere. J’arrive un peu epuise.

Je retrouve Jeremy qui m’avait double 40 km avant la ville. Je me ballade avec Francisco, un jeune retraite espagnol. Il y a beaucoup de temples bouddhistes, de belles demeures renovees, des petites rues sympathiques. C’est ici que la Nam Khan se jette dans le Mekong. Le centre ville est ainsi situe sur une sorte de petite peninsule, entre les deux fleuves.



Avec Jeremy. Un des bons plans : le buffet,
une assiette "a volonte"  pour 1 euro.
On en profite...

Avec Francisco, autour d'un bon fruit shake tout frais




















Cependant, si on ne fait aucune visite payante, si on ne va pas barbotter dans des chuttes d’eau a 30 km, faire du kayak ou faire un tour aux grottes Tan Ting, on a tres vite fait le tour. Luang Prabang est une petite ville.
Coucher de soleil sur le Mekong
Luang Prabang est le sernier endroit du Laos ou subsiste une tres vieille tradition : l’offrande aux moines dans la rue.
Elle a lieu tous les jours au petit matin. Je suis au depart un peu gene de venir assister a ce rituel. Quant a prendre des photos... Mais, mele aux nombreux touristes curieux comme moi, je me laisse aller et fini par faire comme tout le monde. Le plus discretement possible.



C’est assez impressionnant. Tout se passe dans un calme quasi absolu. Des fideles viennent d’assez loin pour faire ce geste d’offrande, certains de Thailande, en “voyage organise”. Ils s’installent sur le trottoir, les uns a cote des autres, et les moines passent, en file indienne, silencieux, recueillis, leur besace ouverte, pour recevoir ce que les gens leur donnent. La base du don est le riz collant. De petits mets prepares, des biscuits, des chips... completent le don. Des enfants passent derriere recolter ce qui reste.




Il y a beaucoup de temples. La ville est d'ailleurs interessante pour rencontrer de jeunes moines, les novices, desireux d’echanger avec des etrangers et de pratiquer leur anglais.

Apres 5 jours passes a Luang Prabang, je prends donc un slow boat pour remonter le Mekong jusqu’a Houey Xay, a la frontiere. C’est un petit luxe que je m’offre (c’est possible d’y aller en bus) mais c’est bien agreable, quoique un peu bruyant. Mais le bruit du moteur fini par bercer...
Le voyage dure 2 jours, 9h de bateau chaque jour. Le bateau s’arrete le premier soir a Pakbeng, un petit village.





Ingrid, Syvano, Maeva, Sydney and Alex
Je me rends compte dans le bateau que je n’ai meme pas assez pour payer le second trajet. Je ne sais pas comment je me suis demerde... Mais je rencontre des gens formidables. Sydney, un phenomene, au ressources de jeu de cartes inepuisable. Il tient une guesthouse a Pakbeng et nous vend ses chambres. Il me propose de camper pres de sa guesthouse. Ingrid et Syvano, couple romano-italien m’invitent a diner le soir et completent le lendemain ce qui me manquent pour payer le ticket. Manquait pas grand chose mais bon, j’suis un peu confus.


Une orpailleuse

Apres Pakbeng, on voit des femmes brasser du gravier dans de grandes coupelles : ce sont les orpailleuses du Mekong.




Je campe a Houey Xai, pour passer en Thailande le ledemain matin.
Je commencais a reellement apprecier le Laos. Ces gens calmes et discrets, aimables et serviables. Meme si la premiere impression est deconcertante.


Le Laos, ouvert depuis une vingtaine d’annees seulement,  est un des pays le plus pauvre du monde. L’aide internationale assurait 10 % du PIB en 2009. Le tourisme representait la premiere source de devises du pays en 2005.
Une raison de plus pour y aller, quand on en a la possibilite.

Bises a toutes et tous !

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