Me revoila....
Le passage de la frontiere est rapide, aussi bien du cote chinois que du cote vietnamien.
Je choisi d’aller directement a Hanoi par la route la plus courte : 170 km.
Le temps est presque ideal pour marcher. Le ciel est couvert, il ne fait pas trop chaud mais pas froid du tout.
Je trouve un internet cafe performant peu apres la frontiere. David, un suisse en scooter, vivant au Vietnam depuis 7 ans, s’arrete a ma hauteur et m’invite a Hanoi. Je suis invite a boire un cafe par le directeur d’une petite societe en arrivant a Lang Son. Bref, tout se remet en place... La journee est agreable.
Je “dechante” un peu le lendemain. J’avais prevu de rester toute la matinee sur internet. Mais panne de courant dans Lang Son. Donc pas d’internet. C’est d’autant plus con que le temps tourne a la pluie. Je me plante ensuite dans la conversion des devises, du dong en yuan puis en euros. Du coup, j’ai l’impression qu’on veut me vendre 2 bananes et 2 tomates pour un prix démesuré pour le pays. Idem pour le pain. Il faut dire que ça arrive souvent que les locaux montent les prix aux touristes. Du coup, je trace, et repars avec seulement un morceau de tofu.
Le paysage de petites montagnes est chouette. Et les gens sont tres accueillants. Deja avant la frontiere j’en parlais. Plus de regards ahuris. Parfois étonnés certes, mais c’est normal. On me salue, le sourire est a fleur de levres. Une jeune fille m’invite a dejeuner. Allez hop, c’est parti, en route sur son scooter. On mange un “hot pot” (oublie le nom en vietnamien), equivalent du nabe au Japon et de la fondue chinoise. Plat tres repandu en Asie donc, que nous arrosons de vin de riz. Nous sommes entre jeunes.
Bivouac avec Jeremy |
En fin d’apres-midi, Jeremy, un neo-zelandais parti a velo depuis Londres s’arrete a ma hauteur. Nous campons ensemble. La premiere fois pour moi que je campe avec quelqu’un. On passe un agreable moment. Lui est arrive de Chine le jour meme. Il me confirme qu’il a lui aussi senti une difference entre le Nord et le Sud de la Chine.
Les 70 derniers km avant Hanoi sont un peu stressants. Plus de montagnes, les arbres se font de plus en plus rares. Rizieres et habitations. Des entreprises commencent a apparaitre. De plus en plus complique pour camper. Et le traffic s’intensifie. Les vietnamiens ont la meme habitude que les chinois, a savoir klaxonner pour prevenir qu’ils arrivent, qu’ils vont doubler. Abrutissant.
Thanh |
Et j’ai un peu de pluie. C’est tout de suite un peu plus galère avec un temps pluvieux mais comme il ne fait pas froid, ca va. Et c’est plus une petite bruine qu’une vraie pluie. T’es pas vraiment trempe. Ca rafraichi, c’est agreable. Et ce n’est pas continu, ni tous les jours. Tu seches vite apres une petite averse. Le probleme c’est le soir pour faire du feu, et le matin s’il a plu la nuit, je plie la tente mouillee. Petit desagrement d’une importance si negligeable...
Le gardien d’une entreprise ou des bancs en beton sont stockes m’invite a boire un verre, alors que je dejeunais, sur un banc en expo, devant l’entree. Thanh fini par m’inviter a diner et a dormir dans sa cabane, sur le site. Tres sympa, bien que la communication soit difficile. Il m’ecrit ce qu’il me dit, ce qui ne m’aide pas beaucoup.
J’arrive a Hanoi le lendemain. Ca peut paraitre rebarbatif mais c’est interessant d’entrer dans une grande ville a pieds.
Je rencontre Hai Banh grace a Couchsurfing. On fait un petit tour a son ex-universite la “Foreign Trade University” ou je rencontre sa copine et Mai Anh qui parle super bien francais. Elle me fait gouter le Sua chua nep cam, un verre de riz gluant noir, de yaourt et de noix de coco grille avec glacon. Tres prise par les etudiants, et pour cause, c’est super bon !
Avec Hai Banh, a gauche, et son pote, autour d'un Pho' (rice noodle) |
Heure de pointe |
Hanoi est vraiment “busy” (comment traduire ? par agitee ?), comme les autres grandes villes d’Asie du Sud-est et d’Inde, et dans les petites rues du vieux quartier, c’est a la fois marrant la premiere fois que tu vois cette agitation, et tres vite tres penible. C’est chaud d’etre pieton par endroit. A d’autres, t’as parfois du mal a avancer a pieds ! Et c’est, encore une fois, abrutissant.
Bouchon dans le vieux quartier. En attendant de pouvoir avancer, petite photo... |
C’est neanmoins une chouette ville, en particulier le vieux quartier, tres vivant donc. C’est sympa de s’y ballader. Mais je me refugie dans plusieurs petits temples, pour respirer, au propre comme au figure. Au propre, parce qu’au bruit et a l’agitation, il faut ajouter l’odeur des gaz d’echappements des motos.
Peut-etre qu’on s’y habitue (encore que j’en doute, meme si on y vit depuis tout petit). En tout cas, je ne le suis pas, et je n’y arrive pas.
L'entree d'un temple |
Hai Anh m’emmene faire un petit tour au mausolee d’Ho Chi Minh, “pere” de la nation vietnamienne. Tous le smatins a 6h et tous les soirs a 9h se deroule la ceremonie du drapeau, comme sur la place Tienan’men. Avec toute une troupe de militaires.
Je visite egalement la “Maison centrale”, prison construite par la France a la fin du XIXe siecle. Ou le sombre et peu glorieux passe de la France. Les femmes soupconnees d’activisme revolutionnaire etaient emprisonnees avec leurs enfants. Et torturees si besoin.
Je reprends la marche apres 3 jours et demi passes dans la capitale. Direction Dien Bien Phu. Ce n’etait pas la route que j’avais prevu mais sur les conseils d’Hai Anh et de son pote, j’opte pour cet itineraire. L’appel de la montagne se fait sentir. Et j’ai du temps.
Apres la sortie d’Hanoi, la route traverse une vaste plaine de riziere. L’heure est a la plantation.
Palais Kinh Thien a Son Tay |
Il fait plus chaud que lors de ma premiere semaine, de la frontire a Hanoi. Je passe par Son Tay, ancienne citadelle, construite en 1822. J’y reste le temps de faire le tour du parc et de visiter le petit palais Kinh Thien, ou le roi venait y sejourner lors de ses deplacements en province. Haut- lieu de résistance contre les colonialistes français entre 1870 et 1880, elle a ete conquise en 1883 par les soldats francais.
A 5 km de Son tay se trouve un petit village dit “pittoresque”. Quelques vieux batiments, des petites ruelles, un magnifique temple bouddhiste, un petit marche... Sympa.
30 km plus tard, je suis soulage. Ma route quitte la plaine de riziere inondee. Le paysage prend du relief. Efin une “vraie” campagne. Beaucoup moins de souci pour trouver un coin pour camper. Et la route devient moins frequentee.
Je traverse de nombreux bleds. Apres Thanh Son, ca commence a monter. Il fait chaud. J’en chie un peu, pour ne pas dire beaucoup. Réminiscence du Kazakhstan... Il fait moins chaud, le soleil tape moins fort, y’a meme parfois une petite brise qui fait du bien quand tu t’arretes, mais mon organisme n’est pas encore habitue a cette chaleur humide.
Je suis en plein dans les preparatifs du nouvel an vietnamien. On voit bien que le Tet est dans toute les tetes. On achete, on tue les cochons, eleves pour l’occasion. Les bords de routes “fleurissent” de branches de pechers en fleurs et de petits mandariniers, achetes comme “arbres de Noel” du Tet.
Photo prise a Hanoi |
Dans un petit bled, je rencontre deux jeunes filles parlant anglais. Elles me presentent le Che Lam, specialite du Tet, une confiserie a base de farine de riz aromatisee au gingembre avec des cacahuetes, des zestes d’oranges....
Le premier jour du Tet, je suis entre Phu Yen et Bac Yen. Je suis invite dans plusieurs maisons dans la matinée. Et suis definitivement stoppe dans l’apres-midi, alors que le sokeil est pret de passer derriere la montagne. Ils ont deja bien arrose le nouvel an, ca se voit. Je remercie mais ils insistent. C’est pas grave, tu reste dormir, me repondent-ils. Bon.
Finalement ca s’avere etre une bonne idee. On m’emmene prendre un bain. C’est vrai que j’en avais grand besoin... Ca ressemble parfois a une petite aventure sur le coup, d’aller prendre un bain. On fait une maison sur le retour. Un des jeune m’invite ensuite chez lio pour mager. On fait une dernière maison, avant de rentrer chez mes hôtes que je n’ai finalement pas vu de la soiree...
Je pensais partir le lendemain matin mais ils ne voient pas la chose de la meme maniere. Et il tombe ne petite bruine de rien du tout (il fait beaucoup plus frais depuis plusieurs jours, c’est agreable). Mais tu vas pas partir, il pleut ! Je suis a nouveau invite a manger et je ne decolle pas.
Mais ce n’est pas comme les grands repas gargantuesques francais, on ne se pete pas le bide, on picore sur le plateau pose par terre autour duquel on s’assoit. La base, c’est de la viande, avec differentes preparations de legumes independantes : des feuilles de moutarde, une plante genre trefle, du brocoli, duchoux fermente, soupe, bambou. De la salade, du coriandre frais. Et des banh chung, un gateau de riz gluant farci d’haricot et parfois de lard. Specialite du Tet vietnamien. Un regal (j’en fait de nombreux repas par la suite, on m’en donnera souvent).... Et de l’alcool de riz. Beaucoup d’alcool de riz Trop d'alcool de riz...
Et du the vert.
J’enchaine les maisons dans la journee.
Le lendemain je suis bien decide a partir, mais ca recommence, ca traine le matin, je suis a nouveau invite et rebelotte, c’est reparti pour un tour. Je ne m’en sors pas.
Banh chung |
Je finis quand meme par quitter mes charmants hotes, Lam et Banh.
Arrive a Bac Yen, je rencontre Dui Huong et Hai, 2 jeunes vietnamiens partis a moto d’Hanoi pour un petit periple d’une semaine. Dui Huong, 22 ans, etudiant en architecture, parle super bien francais. Hai etudie lui l’urbanisme. Ils me propose in lift jusqu’a Son La. J’hesite un court instant, j’ai vraiment envie de faire le chemin a pieds, c’est chouette par ici.
Avec Dui Hong et Hai |
Mais j’ai un peu peur d’etre short niveau timing. Je saisi donc l’opportunite. Un peu plus de 80 km a moto, ou j’apprends un peu plus sur le Vietnam grace a Dui Huong. Ils me laissent une douzaine de bornes avant Son La.
J'enchaîne les km, ponctues de sourire, de sindjow (bonjour), d’echange, parfois autour d’un the ou d’un dejeuner.
Je suis a nouveau invite par Huang, un homme de 78 ans. Ils sont Thais. Ils y a plusieurs ethnies differentes au Vietnam : les Thais, les Hmongs... La langue Thai est bien différentes du vietnamien, incomprehensible pour qui ne le parle pas.
En fin d’apres-midi un gros tambour avec un gong est installe sur le trottoir. Ça jouera sans discontinier jusqu’a plus de 21h. Toujours le même rythme obsédant, propice a la transe. Ce sont surtout les femmes, avec leur traditionnel chignon sur le sommet de la tete, qui dansent, la plupart du temps en ronde.
Cette fois je repars le lendemain matin.
Apres le col |
C’est la derniere ligne droite avant Dien Bien Phu. Le paysage est splendide. Il fait beau, il fait chaud, tout va bien.
J’arrive enfin a Dien Bien, situe a l’entree d’une vaste vallee couverte de riziere. Dien Bien, tristement celebre par la guerre de Dien Bien Phu en 1954 pendant la guerre d’Indochine.
La route, en mauvais etat, repars ensuite dans la montagne, ou se trouve le poste frontiere entre le Vietnam et le Laos. Tampon sur le passport au petit poste vietnamien. Le poste laotien se touve 5-6 km plus loin. Entre les 2, a un petit col, une borne : la frontiere physique entre le Vietnam et le Laos.
Voila, fin du chapitre vietnamien.
J’ai vu beaucoup, mais peu en meme temps. Il y aurait le nord a faire, le centre et le sud. Pour un futur voyage peut-etre, couple avec le Cambodge et le sud du Laos que je n’ai pas prevu.
Le Vietnam fut une belle et riche experience.Encore une fois, l’accueil fut formidable. Sur que j’ai envie d’y retourner.
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