Le trajet


Thursday, October 31, 2013

Nouvelle-Zelande, part 1

Je passe ma première nuit à l'aéroport, il est trop tard pour aller en centre-ville - enfin pour moi.

Auckland ne m’enchante pas plus que ça. Je préfère Sydney, selon les “critères” des villes d’anciennes colonies. Il faut dire que le temps n’y est pas : venteux et pluvieux, relativement frais. C’est “dur” après l’Australie…
Vue du CBD (Central Buisness District)

Et je ne suis peut-être pas très objectif pour parler des villes. Il manque souvent quelque chose, comme un peu de verdure... Auckland Domaine est un grand parc au coeur de la ville. Je m’y sens tellement bien que j’y campe...

Auckland Domain



Je passe une partie de mon temps à planifier mon séjour. La Nouvelle-Zélande est réputée être le paradis du randonneur. 2 - 3 mois ne sont pas assez, il faut choisir. Mais j’imagine l'étranger visitant la France dans la même situation.
La ville est très cosmopolite, avec une communauté asiatique assez importante.
Je suis d’ailleurs hébergé le dernier jour par Alan et son frère, originaire de Taiwan. Ils habitent en périphérie, a une quinzaine de km du centre. Après une grosse partie de la journée à la bibliothèque à mettre à jour mon blog, je pars en direction de la motorway. Il se fait tard mais je tente quand même le stop. J’ai à peine posé mon sac, pas encore tendu le pouce qu’un gars s'arrête. Il me dépose 20 km plus loin,à  Drury. C’est pas grand chose mais l’essentiel est fait : je suis sorti de l'agglomération.
Le lendemain matin, alors que je marche vers la voie d’insertion, une voiture s'arrête à ma hauteur : “Tu vas ou, tu veux un lift ?” On m’avait dit que le stop est super facile en Nouvelle-Zélande mais là, ça dépasse toute les espérances ! Bon, c’est pas tout le temps comme ça non plus…


Mon 3e lift de la journée m'emmène jusqu'à Taupo. Mon objectif était Tongariro National Park, mais vu le temps, Stephen me conseille de “patienter” à Rotorua. Il fait un petit détour au Huka Falls avant de me déposer.
Huka Falls. 200 000 L/sec !
Le gars est vraiment intéressant. Il me parle notamment du slogan touristique de la Nouvelle-Zélande: “clean and green”. Green, ça l’est, on ne peut pas le nier. Par contre, clean, c’est moins sur. La production laitière est très polluante. Le nombre de vaches laitières a double en 20 ans. Elles remplacent de plus en plus les moutons, la laine n'est plus tres valable, le lait semble plus rentable que la viande de mouton.

Il y a aussi le problème des possums, importés d’Australie au milieu du XIXe siècle pour développer l’industrie de la fourrure. L'animal a vraiment commencé a envahir tout le territoire depuis 1950, atteignant un pic de 80 millions en 1980. Il y en a aujourd’hui environ 30 millions, consommant 9000 kg de feuilles par nuit (ils peuvent détruire un arbre adulte en 2-3 ans). Il transmet également la tuberculose bovine.
Pour sauvegarder les forets et le cheptel (et aussi le kiwi, emblème national, ainsi que d’autres espèces de petits oiseaux. Les rats et une espèce de furet, introduit pour lutter contre les rats mais préférant les oeufs d’oiseaux, menacent la faune), les autorités utilisent des pastilles de poison. Stephen me dit que ça tue tout, et m'encourage a en toucher 2 mots au Department of Conservation (DOC) qui s’occupe des parcs nationaux et donne toutes les infos touristiques associées. La fille que j’interroge a ce propos dans le premier DOC me dit être mal a l’aise face a cette option. Mais les conséquences sont, selon la version officielle, négligeables, la dose étant soit disant trop faible. Et des etudes ont montre que le taux de survie du kiwi atteint plus de 90%. C’est vrai qu’il n’y a pas de solution idéale. Néanmoins, le truc à considérer, c’est que la Nouvelle-Zélande est le marche principal de la compagnie qui produit lesdites pastilles.


Je suis pris entre 2 averses et arrive donc à Rotorua. La région est réputée pour ses centres thermaux et les zones d'activité volcanique (geysers, petits étangs d’eau chaude, “piscines” de boue bouillonnante, dégagement de gaz sulfurique…). Je retrouve la fameuse odeur d’oeufs pourris. Je n’avais pas spécialement revu de venir ici. Mais on a beau avoir déjà vu ce genre de choses, ça reste fabuleux. Mais le plus surprenant, c’est le fait que la ville s’est construite en plein milieu de cette zone, au bord du lac Rotorua.
 
Lac Rotorua
Kuriau Park est un parc assez original avec ses trous de boue bouillonnante et ces petits points d’eau fumante.
 
Kuriau Park la ou ca fume



Je me joint a un couple de backpackers français et un québécois qui attendent d’autres backpackers pour dîner, en partageant mes ingrédients. Ce sont comme par hasard les mêmes que ceux nécessaires au plats qu’ils prévoient : pâtes, carottes, oignon. Les moins chers. Ce n’est pas une surprise, la Nouvelle-Zelande est aussi cher que l’Australie, sinon un peu plus. Je ne sais pas si je me suis bien exprime dans mon précèdent post. Simplement, si tu fais pas gaffe, t’as vite fait de vider ton porte-monnaie. Mais c’est pareil en France. On profite à notre façon. Je clos le chapitre


Bref, pour revenir à Rotorua, des bains ont été construits a la fin du XIXe siècle, l’eau chaude et acide ayant été déclaré bénéfique pour résoudre la dépendance à l’alcool. Les gens perdant connaissance a cause des gaz étaient sortis de l’eau avant la noyade. Mais suite à de nombreux décès, ils ont été ferme puis totalement démolis en 1950.



Les prévisions météo étant plutôt bonnes, je retourne sur Taupo après 2 nuits passées dans la ville. C’est John, anglais d’origine, qui me prends en stop. Il travaille pour Fonterra, coopérative multinationale laitière, la plus grande entreprise néo-zélandaise. Elle collecte la quasi totalité du lait produit, et exporte plus de 80% de sa production (c’est connu). Les produits laitiers sont la première source de revenus dans les exportations néo-zélandaises et représentent 26% des exportations totales. Fonterra représentant 30% des exportations mondiales de produits laitiers et génère 20 milliards de dollars néo-zélandais de bénéfices (merci Wikipedia). L'Australie reste le premier marché, mais la Chine tend à devenir le marche principal de la Nouvelle-Zelande, pour nombre de produits comme la viande de mouton et le bois (certains d’ailleurs s’en inquiètent).

On passe le lac Taupo. Il fait beau, je serais bien resté, le coin est vraiment joli. Mais c’est justement parce qu’il fait beau que je ne reste pas. John a plus d’une fois du renoncer a faire le Tongariro à cause du mauvais temps. Il faut en profiter. Lisa, qui vient de se faire tatouer la lèvre inférieure - fin d’un tatouage qui lui couvre le menton -  me laisse à Turangi.

J’attends désespérément. Il se fait tard, j’ai déconné, je suis parti trop tard de Rotorua, je ne vais pas pouvoir démarrer ma rando dès le lendemain matin. Mais après plus d’une heure d’attente, un backpacker français s'arrête. Il roule tant qu’il fait jour, et jusqu'à ce qu’il trouve un bon spot pour dormir. Il me dépose a Whakapapa Village, d'où partent les sentiers de randonnée. Si c’est pas beau ! Sauf que ça s’est grave couvert. Il pleut dans la nuit et au petit matin, ça semble compromis. Mais non, les prévisions sont toujours bonnes. Alors c’est parti.  Et effectivement ça se dégage en début de matinée pour finir sur 3 magnifiques journées.

Des scènes du Seigneur des anneaux ont été tournée dans le parc. Je n’ai vu la trilogie qu’une seule fois et ça commence a dater. Mais une scène m’avait particulièrement marquée : un des héros courait dans une immense terre légèrement montagneuse couverte de lande, l'épée dans le dos. Il courait nuit et jour, il ne s'arrêtait pas le gars, un iron man le mec ! Bref, si ma mémoire est bonne, le paysage qui s’offre a mes yeux ressemble beaucoup à celui de cette scène. Avec le Mont Rapehu enneigé en arrière plan, c’est juste merveilleux.


Le “Tongariro Northern Circuit” fait parti des 9 “Great Walks” de Nouvelle-Zélande. Arrive au pied des monts Tongariro et Ngarauhoe, ça commence a être plutôt fréquenté. Rapehu, Tongariro et Ngarauhoe forment la trilogie volcanique du parc. Deux éruptions ont eu lieu en 2012 au niveau d’un des cratères du Tongariro. Des volutes de fumées sortent toujours de la zone. Le panorama du haut du mont Tongariro est sublime.
 
Ngarauhoe au premier-plan et Rapehu en arriere-plan

 
Emerald Lakes
Après ma première nuit, je quittes le Northern circuit pour le “Round the mountain track”, qui fait le tour de Rapehu, le plus haut sommet de l'île du nord, culminant à près de 2800 m d’altitude. Je ne rencontre plus personne, et passe ma deuxième nuit tout seul dans le refuge. Je traverse le dernier jour une zone “a risque”, ou des coulées de boue sont possible. Mais la dernière coulee date de 1999.


Ouf, j'ai eu chaud !
Le paysage fait par endroit très désertique.
 
Je rejoint Ohakune. Fin d’une très belle marche. A la journée ou sur plusieurs jours, Tongariro National Parc est indiscutablement un lieu a découvrir.

Le temps a change, la pluie est de retour. C’est normal au printemps me dit-on. Finalement, j’aurais peut-être du venir en hiver…

Maintenant, je file vers l'île du sud, que je préfère privilégier. On verra si j’ai du temps pour explorer d’autres coins de l'île du nord avant de partir. Je répète le schéma que l’on m’a maintes fois donné et que vous connaissez peut-être : l'île du nord pour les volcans et la culture maori, et l'île du sud pour les montagnes et la nature. En gros. A Sanson, un routier s'arrête, après que de nombreux camions soient passés. Le fait est que Mike est le patron d’une petite boite de 4 employés. Il me laisse a quelques km du centre de Wellington et des ferry. J’embarque aussitôt.
 
En quittant Wellington
Il faut compter environ 4 heures pour rejoindre Picton, situe au fond d’un très beau fjord, le Queen Charlotte Sound.
 
En arrivant sur Picton
Je prévoyais d’aller direct sur la cote ouest ou se trouve tous les meilleurs treks, mais vu les prévisions météo, c’est même pas la peine. D’autant plus que du beau temps est annonce sur Christchurch. Je change donc mes plans et decide de descendre par la cote est. A Blenheim, c’est un jeune couple de voyageurs polonais qui me prend en stop. Ils s'arrêtent souvent pour prendre des photos, j’en profite.
Des vignes
et des roses...



Ils me laissent a Kaikoura, très joli coin, ou des colonies de phoques se reposent sur les rochers. Je ne m’attendais pas à en voir.

Plage a Kaikoura

L’endroit a été un haut lieu de la chasse a la baleine par les colons, au large de la peninsule.

Balade sur la peninsule


En arrivant au centre-ville de Christchurch, je ne percute pas et me demande bien ce qu’il s’est passe pendant une bonne minute. J’ai l’impression d’entrer dans une ville au lendemain d’une guerre : zones rasées, bâtiments endommagés, magasins fermés, rues barrées etc... Ça me revient d’un coup, un tremblement de terre a secoue la ville en 2012. Il y en a eu 2 en fait, le premier en 2011, et le deuxième en 2012. C’est le deuxième, inhabituel, qui est responsable du désastre. 80% des bâtiments ont été soit détruits pendant la secousse, soit démolis parce que trop endommagés. C’est impressionnant.




Je suis hébergé par Andrew, sur New Brighton, au bord de la plage. Il a créé il y a 10 ans un site internet pour sauvegarder d’anciens refuges sur la cote ouest. Ils ont été construit dans les années 50 et 60 par des chasseurs mobilisés par l’office des forêt de l'époque pour enrayer la prolifération du cerf, importé d’Angleterre et ravageant la contrée. Faute de moyens, le DOC, qui a pris le relais entre temps, a laisse tomber la maintenance de beaucoup de refuges, préférant concentrer leurs effort sur les “Great Walks notamment. Le DOC avait même entrepris d’en détruire certains, les plus “isolés”, les moins “visités” (à peine une fois par an). Certains avaient même été complètement oublié des mémoires. Plusieurs ont été detruits. Face a ce malheureux constat, Andrew a décidé d’entretenir certains refuges et de dégagé les sentiers y menant. Il a créé ce site pour permettre a d’autres volontaire de faire de même. Le DOC voyait ça d’un  mauvais oeil au départ mais, voyant le succès du projet, ils ont récemment alloué une petite subvention au groupe. Pour aller sur le site, cliquer ici. 70 refuges sont références, avec les itinéraires pour y accéder.

On part marcher avec sa copine Joga sur les collines au-dessus de Lyttleton. Mais l’objectif de la balade est de finir de dégager un sentier envahi par les genêt, importé d’Angleterre également (des collines sont entièrement jaune, c’est assez joli. Andrew estime cependant que c’est une bonne chose, ça fixe l’azote, et permet a la foret native, rasée par les colons, de repousser). La zone avait été fermé par les autorités après le tremblement de terre, à cause des risques d'éboulement.


Lyttleton, port de Christchurch

Monday, October 14, 2013

L'Australie, part 4

J'arrive ensuite a Coffs Harbour.
L’environnement est chouette. La plage se trouve a environ 1 km du centre-ville. On peut y accéder par un sentier longeant les courbes de la rivière. On se retrouve alors en pleine nature : mangrove, foret d'eucalyptus etc…

Coffs Harbour river

Le jardin botanique se situe dans un des courbes de la rivière. Pour le coup, il vaut vraiment le coup. C’est un vrai jardin botanique.
Ne me demandez pas le nom...
De Mutton Island, relie aujourd’hui a la terre par une digue, j’observe au loin des baleines a bosse dans leur migration annuelle vers le nord (d’avril a novembre).

Vue de Coffs Harbour depuis Mutton Island. Les baleines sont de l'autre cote...
Je reste finalement une journée de plus… et me fais agresser par une bande d’ados énervés le soir dans un parc. Du sérieux. C’est ça aussi de rester dans les parcs le soir. Mais c’est l’occasion d’apprendre de nouveaux mots, comme points de suture, et la déposition au poste de police une bonne partie de la nuit est un très bon exercice.
J’aurais pu passer sous silence ce fâcheux incident mais ce ne serait pas juste de ne sélectionner que les meilleurs moments et de ne donner qu’une image idyllique du pays (même si subjective). Et cette expérience est intéressante.


Anzo (rappelez-vous, le jeune tchèque rencontré en Nouvelle-Caledonie) avait été déçu de l’Australie, et notamment par le comportement des jeunes. Il y voyait une société en décadence. Je n’ai pas la même impression, ne voyant guère de différence avec la France. Et n’en a-t-il pas toujours plus ou moins été ainsi dans les grandes sociétés. En tout cas, on trouve les mêmes branleurs en France. J’aurais pu me faire dépouiller. C’est ce qu’ils cherchaient du reste. Et qu’est-ce que tu peux faire ? Des gamins. D'autant plus difficile quand y'a des filles, pas plus fines, sinon pires. J’en ai bien calmé un, le leader qui voulait se battre mais c’est risquer des ennuis par la suite, même si c’est de la légitime défense. Ils ont fini par laisser tomber. Pas moi. Ils ont tous été arrêté le lendemain matin, inculpés dans l'après-midi et mon portable m’est rendu. La chance était avec moi.
Ce qui est également  intéressant, c’est l’une des premières questions des policiers, ainsi que des ambulanciers etc… : “étaient-ils aborigènes ?”
Bon je ne vais pas m’appesantir sur l'évènement. Après être sorti du poste, je rencontre par hasard a la bibliothèque l’homme qui a appelé la police la veille. Il s’en va a Sydney le jour même et me propose un lift. Encore une fois, dans mon malheur, je suis quand même bien chanceux.


Sur ses conseils, il me dépose a Bulahdelah (j’ai encore 10 jours devant moi). J’y rencontre Joe, un jeune musicien de passage revenant des Blue Mountains, et qui me donne, entre paranthese, un miel artisanal  non clarifie de Tasmanie a te faire sortir un ours de son hibernation. Il habite près de Dorrigo, dans les montagnes a l’ouest de Coffs Harbour. Il n’est pas surpris par mon aventure. “Kids ?” me demande-t-il.

Je pars dans Myall Lakes National Park marcher un peu et essuie un bel orage. Des grêlons de la taille d’une bille !C’est une zone de “wetland”, avec une rainforest particulière, la canopee est assez basse. Mais la particularité de l’endroit se trouve dans les lacs en bord de mer. Quelques centaines de mètres seulement séparent Bombah Broadwater et la mer. Cette dernière a atteint son niveau actuel il y a 6000 ans. La petite île de Broughton était alors rattachée à la terre.
Coucher de soleil sur Bombah Broadwater

Dans la foret
Les grandes dunes de sable sont également une curiosité du lieu. L’endroit est encore important pour la communauté aborigène du coin. Le peuple Worromi s’y réunissait tous les ans depuis des millénaires, pour y festoyer, échanger, et procéder a divers rituels, dont les rites d’initiation, sur Broughton Island justement. Les communautés aborigènes, après avoir reconquis leurs droits, semblent toujours très actives pour conserver leur culture, leurs connaissances, leur langue etc…




Je décide de profiter un peu et prends le ferry de Tea Gardens à Nelson Bay. Port Stephens est la capitale australienne des dauphins. Plusieurs nagent a l’avant du bateau. Pour le coup, faut vraiment pas avoir de chance pour ne pas en voir. Pas besoin de payer bonbon un tour avec une compagnie privée.

C’est un très bel endroit. Nelson Bay est assailli par les touristes australiens a l’occasion d’un long week-end. Du coup, je ne m’attarde pas et file a Newcastle en stop.

En me reveillant sur une des plages de Nelson bay

La meme plage, quelques heures plus tard

Un parrot. Habituellement difficile a prendre en photo, celui-ci etait trop absorbe par sa pomme
La ville possède le plus grand terminal a charbon de l'hémisphère sud. Les installations sont impressionnantes, les supertankers de 300 m, emmenant leur cargaison en Chine et en Coree du Sud, défilent dans le port.
Un tanker rentrant au port, escorte par de petits bateaux

Il y a un vrai quartier historique dans le centre-ville, avec de belles façades. Newcastle est la deuxième ville construite apres Sydney. C’est le plus beau quartier citadin australien que je vois.


Plage a Newcastle

Christ Church Cathedral de Newcastle
Il me reste un peu moins d’une semaine, je laisse definitivement le stop et prends le train pour Woy Woy. C’est entre Umina Beach et Pearl Beach que je trouve un des plus beau spot depuis Cairns. Mon plus beau bivouac australien en tout cas. J’avais prévu d’aller dans le bush, avant de me retrouver dans la jungle urbaine de Sydney. J’y suis dans le bush en fait, mais je comptais m’enfoncer un peu plus. Je ne suis même pas dans le Brisbane Water National Park.


Mon bivouac


Vue de Pearl Beach

Vue d'Umina Beach le soir

Et voila, je rejoint Sydney, fin de mon aventure australienne, pas du tout comme je l’avait prévue. C'était néanmoins une belle aventure.

Le printemps maintenant arrivé, je vais pouvoir aller randonner en Nouvelle-Zelande sans trop craindre le froid et la neige. Je ne suis plus vraiment equipé.
En achetant ma 4e paire de chaussures, un jeune vendeur me conseille sur de bons treks a faire. Ma tête est dêja tournee vers la terre des kiwis.


Un joli quartier de Sydney que je n'avais pas eu le temps d'explorer il y a 3 mois


L'Australie, part 3

Je vous ai laisse à Bundaberg.

Poursuivons. De Bundaberg, mon 2e lift m'emmène jusqu'à Yandina. L’homme allait jusqu'à Brisbane. Belle opportunité, mais je n’ai pas vraiment envie d’arriver en début de soirée. Je choisi de m'arrêter a Yandina donc. Il y a une “ginger factory”. Free admission qu’y dises sur les prospectus. Tu parles ! Tu peux en effet entrer librement dans le magasin et le café-snack de l’usine, ainsi que le jardin, mais pour visiter, faut payer. C’est organise comme un parc d’attraction. Tu m'étonnes que c’est pas donné. D’la merde !
Dans le jardin de la ginger factory. Ancien train de reciolte de la canne a sucre utilise pour promener les touristes

De l’autre cote de la rue une usine a macadamia accueille également le public. Des baies vitrees permettent de jeter un oeil dans les ateliers. Ils produisent toutes sortent de produits a base de cette noix, et d’autres noix, mais surtout des chocolat.


Je reprends la route en début d’aprem’. La Bruce Highway est devenue 2x2 voies. Je me positionne sur la voir d’insertion en m’interrogeant un peu. Je commences a regretter de m'être arrêté là… Mais la chance est avec moi. Une dame qui ne prend habituellement pas les auto-stoppeurs s'arrête (je suis le 2e qu’elle prend). Elle m’avance de 30 bornes, il me reste 80 km jusqu'à Brisbane.

Même topo : stop sur une voie d’insertion. Encore pas gagné. Mais un camion s'arrête peu de temps après, je n’avais même pas tendu le pouce. Je ne tends pas le pouce aux routiers. C’est de toute façon évident que je fais du stop. Mais surtout, les routiers ne prennent quasiment plus les auto-stoppeurs dans les pays développés. En cas d’accident, ils ne sont pas couverts. Mais mon chauffeur est un “fucking good driver”. Aucun accident en 40 ans de conduite. Il me dépose dans la city. Pouvait pas être mieux.


Vue de Brisbane
Brisbane ne m’enchante pas plus que Sydney. C’est sympa d’y passer quand même. C’est a nouveau le jardin botanique, encore que n’ayant rien d’exceptionnel, que j'apprécie le plus. Jj’y apprends qu’en 1893 eu lieu la dernière plus grande inondation enregistrée : 5 km2 inondés, certaines zones sous 30m d’eau. Alors les 20 m a Baffle Creek ne m'étonnes moins.

Je reste cependant 2 jours, le temps de me mettre a jour : douche au lagoon, lessive etc… Le train train quotidien. T’as beau être sur la route, c’est la même histoire… Et je profite du Brisbane festival qui a lieu tous les ans au mois de septembre. 20 jours de festivités avec des concerts gratuits et payants, du théâtre etc et un light show assez spectaculaire, bien que court, a base de laser et de jet d’eau sur fond musical.




Je montes dans un train pour sortir de Brisbane. Je m'arrête finalement au terminus, a Varsity Lakes, et connaît ma première véritable journée “difficile”. En cause : la pluie. Mais c’est moi qui le veut bien, a vouloir persister dans ma connerie. Un coup de bus, une nuit en Guesthouse et l’affaire aurait été réglé facilement. Mais non. Après 2 ou 3 jours de pluie, complètement trempé et en déperdition, d’accord. Mais la non.
Burleih Heads, avec Surfer Paradise plus au nord

Je suis le soir a Burleigh Heads et le lendemain a Coolangatta. Je voulais squizzer la Gold Coast mais c’est finalement intéressant d’y mettre un pied.

J'etais prets a quitter Coolangatta. J'ai finalement change d'avis. Un plongeon, et une nuit pres de la plage. 
De Coolangatta, je file a Nimbin. Jesse m’avait recommande d’y passer. C’est un “village hippie”, la capitale australienne du mode de vie alternatif, prônant l’agriculture bio dynamique, le bien-être et le canabis. Enfin alternatif quoi… La feuille de la plante si controversée est a l’effigie un peu partout (pour la fin de la guerre contre le canabis). Y’a même la “Hemp embassy”, magasin et lieu de promotion du chanvre.
Hemp Ambassy et Hemp Bar a Nimbin

Nimbin est connu pour se procurer facilement de quoi décompresser. Un peu comme le quartier Christiania a Copenhague, sauf qu’ici, ça reste sous le manteau. La police laisse plus ou moins faire.

Apres la Gold Coast et la “sea, sex and surf” attitude, c’est un peu comme un choc de se retrouver ici, en pleine campagne. C’est vraiment un autre monde. Les façades des boutiques de la petite rue principale (en fait, la rue, c’est le village) sont peintes, l'atmosphère est détendue, les dreads sont de rigueur. Mais c'est un lieu qui attirent les touristes, ce qui modifie quelque peu son authenticité.
Nimbin
Les alentours sont magnifiques, résultats de l'activité volcanique il y a 20 millions d'années. Il y a 3 parcs nationaux, vestiges du “Big Scrub”, la plus grande superficie de foret humide subtropicale d’Australie (75 000 ha). Il n’en reste aujourd’hui moins d’1%. Les colons ont bien bossés...

Les terres ont été éclaircies pour en faire des terres laitières. La région revêt une grande importance pour les aborigènes, de nombreux endroits sont sacres, comme le Mont Warning, ancien volcan bien érodé, d'où l’on peut bénéficier des premiers rayons de soleil touchant le sol australien (Byron Bay, a l’est sur la cote, est le point le plus a l’est d’Australie). Ces 3 parcs sont inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco, en tant que vestige du Gondwana (World Heritage Listed Gondwana Rainforest of Australia). La foret possède une très grande biodiversité, avec un écosystème archaïque et des espèces endémiques, certaines relativement inchangées de leurs ancêtres préhistoriques.

Il y a donc beaucoup de balades a faire dans le coin. Je dois néanmoins choisir. J’opte pour NightCap National Park et le sentier historique, emprunte par les voyageurs et les coursiers a la fin du XIX et au début du XXe siècle. Long d’une vingtaine de bornes, il part du Mont Nardi, qu’on rejoint par une petite route, et rejoint les Minyon Falls.

Un homme m’avance de quelques km a la sortie de Nimbin. Il note dans son calepin l’heure et le lieu ou il me depose. “Just in case” me dit-il. A l’office du tourisme de Nimbin, nous avons appelé l’office des parcs nationaux pour avoir des infos précises set les informer de mon treck. Lorsque je suis arrive a Katoomba dans les Blue Mountains, un jeune touriste était porté disparu. Il avait du partir dans le bush hors sentier.
Petite pause
Je fête mes 34 ans dans la foret.
En fonction du sol et de l’exposition, on traverse différentes zones : foret humide, foret de pins et d’eucalyptus etc… Mais on a la plupart du temps les yeux rives au sol. En raison des racines, branches et pierres, mais surtout des serpents. J’en croise 2 coup sur coup. Dont un Red-bellied black snake. Quasi certain. J’ai eu l’occasion de potasser un peu a l’aide de bouquins qui me sont tombes sur les mains et du Queensland museum de Brisbane. Pas le plus dangereux, mais bon.

L’Australie est réputée pour héberger le plus d'espèces venimeuses qu’aucun autre endroit au monde. Pourtant le nombre de décès du a une morsure de serpent est beaucoup plus faible que dans d’autres pays, au Sri Lanka par exemple. Aujourd'hui, la plupart des accidents surviennent lorsque les gens découvrent un serpent dans leur jardin et essayent de le tuer.

Je sors mon appareil photo par réflexe (je me prends parfois pour Lucky Luke, l’appareil toujours a la ceinture, prêt a dégainer), mais il file rapidement dans les fourres. Je n’ai pas vraiment envie de jouer de toute façon. Dans les  Atherton Tablelands, j’ai voulu m’approcher un chouillat d’un un serpent traversant le chemin devant moi et s'étant arrêté, pour compenser mon absence de zoom. Il s’est aussitôt dressé en sifflant. Peut-être était-il inoffensif . Quoiqu'il en soit, faut pas les provoquer…Désolé Max :)  Mais voici un intéressant spécimen rencontré à l’arrivée du sentier historique :


C’est un Varanus varius, ou Lace monitor, Goanna pour les intimes.


Les Minyon Falls doivent être impressionnantes pendant la saison des pluies. Le parc enregistre d’ailleurs les plus grandes quantités annuelles d’eau de pluie en New South Wales. En ce moment, un “décevant” petit filet d’eau tombe de plus de 100 m.
Vue des Minyon Falls : on pouvait apercevoir la mer.


Je continue ensuite a pieds jusqu'à Lismore, dans un paysage bucolique, en passant par Dunoon, capitale australienne de la macadamia. Je bivouaque dans une plantation et ne mets pas longtemps a en ramasser 2 bons kg. Je me demande si elles datent de la récolte passée (pas l’air) ou si elles ont été oublie (bizarre, y’en a pleins par terre). Impossible de vérifier sans caillou, la coque est incroyablement épaisse et sacrement dure. Je ramasse, me doutant bien qu’elles sont bonnes. J’en ai la confirmation en en entend tomber pendant la nuit. Il semble qu’elles soient laissées un temps au sol pour sécher. Sur que c’est du vol.

Ce n’est pas la meilleure noix qui existe, ça se saurait, elle contient beaucoup moins de protéines que l’amande par exemple, m’enfin, c’est une bonne source de matière grasse (mono-insaturée principalement).
Champs de macadamia

Ma recolte
La femme qui me prend en stop a Lismore jusqu'à Casino fait un petit détour pour me montrer un koala “sauvage”. Il y en a plusieurs toujours au même endroit, dans les arbres, non loin de la route. Je ne savais pas que les koalas ne buvaient quasiment pas d’eau. Ils couvrent leurs besoins en eau principalement par les feuilles d'eucalyptus, riches en eau. Son nom signifierait d’ailleurs “no water” dans une langue aborigène.

Et savez-vous ce que signifie kangaroo ? Je ne sais pas.
Au début de la colonisation de l’Australie, les colons demandèrent aux indigènes : “ But what the hell is this bloody thing which jumps jumps jumps ?” Les aborigènes, n’ayant pas de mot pour designer l’animal, leur repondirent dans leur langue : “kangaroo”, c'est-à-dire… “I don’t know”. Je n’ai pas vérifié si l’histoire est vraie.

Apres Casino, capitale australienne du boeuf, je file à Grafton, au bord de la Clarence River, la plus grande rivière de la cote est australienne.

A Lismore. Celui-ci aussi s'est dresse, mais j'ai pu m'enfuir...
Il commence a faire chaud. Cette année va être très sèche. Les 3-4 dernières années ont été très humides, après une autre période sèche. C’est ça l’Australie, les moyennes ne veulent rien dire.


On me donne une autre vision de l'économie australienne. L'activité industrielle, en général, baisse. Comme l’agriculture, ce qui rejoint ce que me disait l’homme sur Cairns. Le dollar est fort, trop fort pour le tourisme notament.


C’est devenu comme un jeu, ou plutôt un challenge : voyager en dépensant le moins possible. Juste la bouffe, et la moins chère. Pas de snack, fast-food, pas de guesthouse. Aucun extra ou quasiment pas : quelques cafés à emporter à $1 (au 7/11, les moins chers qu’on puisse à priori trouver) à Brisbane, un avocat le jour de mon anniversaire… Je plaisante a peine. Le fait est que je n’en éprouve ni l'envie ni le besoin. La question fondamentale est bien certes celle du désir.
Reste qu’en rencontrant un SDF dans un parc à Brisbane,  je réalise définitivement que, dans un sens, j’en suis devenu un, ici en Australie. Un SDF itinérant.


Indication niveau de l'eau a Lismore


Je vais même à la soupe populaire à Lismore. Comment ai-je le culot me demandera-t-on. On devient opportuniste. Mais la question que je me pose est plutôt la suivante : pourquoi l’homme qui m’offre un lift sur les derniers km m’indique-t-il le lieu et l’heure ? Ceci dit, je n’ose pas entrer. C’est dans un ancien hôtel. J’attends devant, un peu sur le cote, hésitant. C’est pas comme à l’hôpital a Singapour, quand t’es tout seul, c’est moins facile. Alors que je décide de partir, une habituée m’invite a entrer. Un homme me présente les lieux et l’organisation. C’est surtout un lieu de rencontre et d'échange, ou l’on peut discuter, jouer, se relaxer, récupérer des fringues, du pain, des légumes etc… Des activités sont organisées. Le repas coûte $1, ou $5 les 7. C’est assurément mon plus beau repas depuis mon arrivée a Cairns. J’ai même du mal a digérer, plus habitue a tant manger a midi, ni a prendre un dessert sucre en fin de repas.  En partant, une bénévole me file des parts de cake à la banane, pour la route.

Un autre bon plan est, comme en France, de faire les poubelles des supermarchés le soir. On peut parfois trouver plein de bouffe encore emballé.

On me fait part du constat qu’il y a, comme en France, de plus en plus de personnes dépendantes des organisations sociales. Alors qu’il y a 30 ans on ne voyait pas de personnes à la rue dans les grandes villes, c’est devenu courant aujourd’hui.