Le trajet


Thursday, October 31, 2013

Nouvelle-Zelande, part 1

Je passe ma première nuit à l'aéroport, il est trop tard pour aller en centre-ville - enfin pour moi.

Auckland ne m’enchante pas plus que ça. Je préfère Sydney, selon les “critères” des villes d’anciennes colonies. Il faut dire que le temps n’y est pas : venteux et pluvieux, relativement frais. C’est “dur” après l’Australie…
Vue du CBD (Central Buisness District)

Et je ne suis peut-être pas très objectif pour parler des villes. Il manque souvent quelque chose, comme un peu de verdure... Auckland Domaine est un grand parc au coeur de la ville. Je m’y sens tellement bien que j’y campe...

Auckland Domain



Je passe une partie de mon temps à planifier mon séjour. La Nouvelle-Zélande est réputée être le paradis du randonneur. 2 - 3 mois ne sont pas assez, il faut choisir. Mais j’imagine l'étranger visitant la France dans la même situation.
La ville est très cosmopolite, avec une communauté asiatique assez importante.
Je suis d’ailleurs hébergé le dernier jour par Alan et son frère, originaire de Taiwan. Ils habitent en périphérie, a une quinzaine de km du centre. Après une grosse partie de la journée à la bibliothèque à mettre à jour mon blog, je pars en direction de la motorway. Il se fait tard mais je tente quand même le stop. J’ai à peine posé mon sac, pas encore tendu le pouce qu’un gars s'arrête. Il me dépose 20 km plus loin,à  Drury. C’est pas grand chose mais l’essentiel est fait : je suis sorti de l'agglomération.
Le lendemain matin, alors que je marche vers la voie d’insertion, une voiture s'arrête à ma hauteur : “Tu vas ou, tu veux un lift ?” On m’avait dit que le stop est super facile en Nouvelle-Zélande mais là, ça dépasse toute les espérances ! Bon, c’est pas tout le temps comme ça non plus…


Mon 3e lift de la journée m'emmène jusqu'à Taupo. Mon objectif était Tongariro National Park, mais vu le temps, Stephen me conseille de “patienter” à Rotorua. Il fait un petit détour au Huka Falls avant de me déposer.
Huka Falls. 200 000 L/sec !
Le gars est vraiment intéressant. Il me parle notamment du slogan touristique de la Nouvelle-Zélande: “clean and green”. Green, ça l’est, on ne peut pas le nier. Par contre, clean, c’est moins sur. La production laitière est très polluante. Le nombre de vaches laitières a double en 20 ans. Elles remplacent de plus en plus les moutons, la laine n'est plus tres valable, le lait semble plus rentable que la viande de mouton.

Il y a aussi le problème des possums, importés d’Australie au milieu du XIXe siècle pour développer l’industrie de la fourrure. L'animal a vraiment commencé a envahir tout le territoire depuis 1950, atteignant un pic de 80 millions en 1980. Il y en a aujourd’hui environ 30 millions, consommant 9000 kg de feuilles par nuit (ils peuvent détruire un arbre adulte en 2-3 ans). Il transmet également la tuberculose bovine.
Pour sauvegarder les forets et le cheptel (et aussi le kiwi, emblème national, ainsi que d’autres espèces de petits oiseaux. Les rats et une espèce de furet, introduit pour lutter contre les rats mais préférant les oeufs d’oiseaux, menacent la faune), les autorités utilisent des pastilles de poison. Stephen me dit que ça tue tout, et m'encourage a en toucher 2 mots au Department of Conservation (DOC) qui s’occupe des parcs nationaux et donne toutes les infos touristiques associées. La fille que j’interroge a ce propos dans le premier DOC me dit être mal a l’aise face a cette option. Mais les conséquences sont, selon la version officielle, négligeables, la dose étant soit disant trop faible. Et des etudes ont montre que le taux de survie du kiwi atteint plus de 90%. C’est vrai qu’il n’y a pas de solution idéale. Néanmoins, le truc à considérer, c’est que la Nouvelle-Zélande est le marche principal de la compagnie qui produit lesdites pastilles.


Je suis pris entre 2 averses et arrive donc à Rotorua. La région est réputée pour ses centres thermaux et les zones d'activité volcanique (geysers, petits étangs d’eau chaude, “piscines” de boue bouillonnante, dégagement de gaz sulfurique…). Je retrouve la fameuse odeur d’oeufs pourris. Je n’avais pas spécialement revu de venir ici. Mais on a beau avoir déjà vu ce genre de choses, ça reste fabuleux. Mais le plus surprenant, c’est le fait que la ville s’est construite en plein milieu de cette zone, au bord du lac Rotorua.
 
Lac Rotorua
Kuriau Park est un parc assez original avec ses trous de boue bouillonnante et ces petits points d’eau fumante.
 
Kuriau Park la ou ca fume



Je me joint a un couple de backpackers français et un québécois qui attendent d’autres backpackers pour dîner, en partageant mes ingrédients. Ce sont comme par hasard les mêmes que ceux nécessaires au plats qu’ils prévoient : pâtes, carottes, oignon. Les moins chers. Ce n’est pas une surprise, la Nouvelle-Zelande est aussi cher que l’Australie, sinon un peu plus. Je ne sais pas si je me suis bien exprime dans mon précèdent post. Simplement, si tu fais pas gaffe, t’as vite fait de vider ton porte-monnaie. Mais c’est pareil en France. On profite à notre façon. Je clos le chapitre


Bref, pour revenir à Rotorua, des bains ont été construits a la fin du XIXe siècle, l’eau chaude et acide ayant été déclaré bénéfique pour résoudre la dépendance à l’alcool. Les gens perdant connaissance a cause des gaz étaient sortis de l’eau avant la noyade. Mais suite à de nombreux décès, ils ont été ferme puis totalement démolis en 1950.



Les prévisions météo étant plutôt bonnes, je retourne sur Taupo après 2 nuits passées dans la ville. C’est John, anglais d’origine, qui me prends en stop. Il travaille pour Fonterra, coopérative multinationale laitière, la plus grande entreprise néo-zélandaise. Elle collecte la quasi totalité du lait produit, et exporte plus de 80% de sa production (c’est connu). Les produits laitiers sont la première source de revenus dans les exportations néo-zélandaises et représentent 26% des exportations totales. Fonterra représentant 30% des exportations mondiales de produits laitiers et génère 20 milliards de dollars néo-zélandais de bénéfices (merci Wikipedia). L'Australie reste le premier marché, mais la Chine tend à devenir le marche principal de la Nouvelle-Zelande, pour nombre de produits comme la viande de mouton et le bois (certains d’ailleurs s’en inquiètent).

On passe le lac Taupo. Il fait beau, je serais bien resté, le coin est vraiment joli. Mais c’est justement parce qu’il fait beau que je ne reste pas. John a plus d’une fois du renoncer a faire le Tongariro à cause du mauvais temps. Il faut en profiter. Lisa, qui vient de se faire tatouer la lèvre inférieure - fin d’un tatouage qui lui couvre le menton -  me laisse à Turangi.

J’attends désespérément. Il se fait tard, j’ai déconné, je suis parti trop tard de Rotorua, je ne vais pas pouvoir démarrer ma rando dès le lendemain matin. Mais après plus d’une heure d’attente, un backpacker français s'arrête. Il roule tant qu’il fait jour, et jusqu'à ce qu’il trouve un bon spot pour dormir. Il me dépose a Whakapapa Village, d'où partent les sentiers de randonnée. Si c’est pas beau ! Sauf que ça s’est grave couvert. Il pleut dans la nuit et au petit matin, ça semble compromis. Mais non, les prévisions sont toujours bonnes. Alors c’est parti.  Et effectivement ça se dégage en début de matinée pour finir sur 3 magnifiques journées.

Des scènes du Seigneur des anneaux ont été tournée dans le parc. Je n’ai vu la trilogie qu’une seule fois et ça commence a dater. Mais une scène m’avait particulièrement marquée : un des héros courait dans une immense terre légèrement montagneuse couverte de lande, l'épée dans le dos. Il courait nuit et jour, il ne s'arrêtait pas le gars, un iron man le mec ! Bref, si ma mémoire est bonne, le paysage qui s’offre a mes yeux ressemble beaucoup à celui de cette scène. Avec le Mont Rapehu enneigé en arrière plan, c’est juste merveilleux.


Le “Tongariro Northern Circuit” fait parti des 9 “Great Walks” de Nouvelle-Zélande. Arrive au pied des monts Tongariro et Ngarauhoe, ça commence a être plutôt fréquenté. Rapehu, Tongariro et Ngarauhoe forment la trilogie volcanique du parc. Deux éruptions ont eu lieu en 2012 au niveau d’un des cratères du Tongariro. Des volutes de fumées sortent toujours de la zone. Le panorama du haut du mont Tongariro est sublime.
 
Ngarauhoe au premier-plan et Rapehu en arriere-plan

 
Emerald Lakes
Après ma première nuit, je quittes le Northern circuit pour le “Round the mountain track”, qui fait le tour de Rapehu, le plus haut sommet de l'île du nord, culminant à près de 2800 m d’altitude. Je ne rencontre plus personne, et passe ma deuxième nuit tout seul dans le refuge. Je traverse le dernier jour une zone “a risque”, ou des coulées de boue sont possible. Mais la dernière coulee date de 1999.


Ouf, j'ai eu chaud !
Le paysage fait par endroit très désertique.
 
Je rejoint Ohakune. Fin d’une très belle marche. A la journée ou sur plusieurs jours, Tongariro National Parc est indiscutablement un lieu a découvrir.

Le temps a change, la pluie est de retour. C’est normal au printemps me dit-on. Finalement, j’aurais peut-être du venir en hiver…

Maintenant, je file vers l'île du sud, que je préfère privilégier. On verra si j’ai du temps pour explorer d’autres coins de l'île du nord avant de partir. Je répète le schéma que l’on m’a maintes fois donné et que vous connaissez peut-être : l'île du nord pour les volcans et la culture maori, et l'île du sud pour les montagnes et la nature. En gros. A Sanson, un routier s'arrête, après que de nombreux camions soient passés. Le fait est que Mike est le patron d’une petite boite de 4 employés. Il me laisse a quelques km du centre de Wellington et des ferry. J’embarque aussitôt.
 
En quittant Wellington
Il faut compter environ 4 heures pour rejoindre Picton, situe au fond d’un très beau fjord, le Queen Charlotte Sound.
 
En arrivant sur Picton
Je prévoyais d’aller direct sur la cote ouest ou se trouve tous les meilleurs treks, mais vu les prévisions météo, c’est même pas la peine. D’autant plus que du beau temps est annonce sur Christchurch. Je change donc mes plans et decide de descendre par la cote est. A Blenheim, c’est un jeune couple de voyageurs polonais qui me prend en stop. Ils s'arrêtent souvent pour prendre des photos, j’en profite.
Des vignes
et des roses...



Ils me laissent a Kaikoura, très joli coin, ou des colonies de phoques se reposent sur les rochers. Je ne m’attendais pas à en voir.

Plage a Kaikoura

L’endroit a été un haut lieu de la chasse a la baleine par les colons, au large de la peninsule.

Balade sur la peninsule


En arrivant au centre-ville de Christchurch, je ne percute pas et me demande bien ce qu’il s’est passe pendant une bonne minute. J’ai l’impression d’entrer dans une ville au lendemain d’une guerre : zones rasées, bâtiments endommagés, magasins fermés, rues barrées etc... Ça me revient d’un coup, un tremblement de terre a secoue la ville en 2012. Il y en a eu 2 en fait, le premier en 2011, et le deuxième en 2012. C’est le deuxième, inhabituel, qui est responsable du désastre. 80% des bâtiments ont été soit détruits pendant la secousse, soit démolis parce que trop endommagés. C’est impressionnant.




Je suis hébergé par Andrew, sur New Brighton, au bord de la plage. Il a créé il y a 10 ans un site internet pour sauvegarder d’anciens refuges sur la cote ouest. Ils ont été construit dans les années 50 et 60 par des chasseurs mobilisés par l’office des forêt de l'époque pour enrayer la prolifération du cerf, importé d’Angleterre et ravageant la contrée. Faute de moyens, le DOC, qui a pris le relais entre temps, a laisse tomber la maintenance de beaucoup de refuges, préférant concentrer leurs effort sur les “Great Walks notamment. Le DOC avait même entrepris d’en détruire certains, les plus “isolés”, les moins “visités” (à peine une fois par an). Certains avaient même été complètement oublié des mémoires. Plusieurs ont été detruits. Face a ce malheureux constat, Andrew a décidé d’entretenir certains refuges et de dégagé les sentiers y menant. Il a créé ce site pour permettre a d’autres volontaire de faire de même. Le DOC voyait ça d’un  mauvais oeil au départ mais, voyant le succès du projet, ils ont récemment alloué une petite subvention au groupe. Pour aller sur le site, cliquer ici. 70 refuges sont références, avec les itinéraires pour y accéder.

On part marcher avec sa copine Joga sur les collines au-dessus de Lyttleton. Mais l’objectif de la balade est de finir de dégager un sentier envahi par les genêt, importé d’Angleterre également (des collines sont entièrement jaune, c’est assez joli. Andrew estime cependant que c’est une bonne chose, ça fixe l’azote, et permet a la foret native, rasée par les colons, de repousser). La zone avait été fermé par les autorités après le tremblement de terre, à cause des risques d'éboulement.


Lyttleton, port de Christchurch

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