Après Bombay, direction le Rajasthan. Première étape : Udaipur, cité des lacs et des jardins. Plus de 18h de train.
Je visite dans la journée, je repars le soir même. La vieille ville d’Udaipur est chouette. A noter Jagdish Temple et le City Palace.
Escalier montant au Jagdish Temple |
Le City Palace |
Ajmer et Pushkar constituent ma deuxième étape rajasthanaise.
J’ai en tête de passer ma première journée à Ajmer, puis de visiter Puskar, à une vingtaine de km, le lendemain.
Prise le lendemain matin, de bonne heure. |
Ce qui ont vécu cette expérience savent. Mais en fait, je vis un peu le même sorte de dépaysement qu’à Kashgar. Ajmer a quelque chose que je n’ai pas trouvé a Udaipur par exemple.
Je me laisse entraîner, dans le flow.
Entree principale de la Dargah |
En étant sans doute un peu caricatural, j’ai l’impression de voir l’islam a la sauce hindou.
Deux files. l’une masculine, l’autre féminine, se dirigent cote a cote vers le dôme ou se trouve la tombe. L’homme me place dans la file, toujours main dans la main. Il ne parle pas anglais, tout se fait en silence entre nous. Des offrandes (de fleurs principalement) ont jetés sur la tombe (des hommes le font a la place des fidèles. C’est tout petit et blindé. L’odeur de rose est intense. C’est la première fois que je vois de l’argent si ouvertement demande dans une mosquée. Comme dans les temple hindous.
On sort et replonge dans la foule des ruelles. On s'arrête boire un verre de “fruit beer” (soda). Le jeune vendeur parle un peu français avec un accent africain. Il a un business avec un ami en Afrique de l’Ouest. L’homme me reconduit devant la gare. Il me demande alors : “Pushkar?”. “Yes, tomorrow” (j’ai prévu d’y aller de bonne heure pour bien profiter, la matinée est déjà bien avancée). Il me dit que le bus vient ici. Ah d’accord, cool. Le bus arrive après une petite attente, il me fait monter. Finalement, je me laisse faire. Quand t’es si bien aiguillé ! Et c’est aussi bien.
Pushkar, une des plus vieilles villes d’Inde et une des plus sacrées pour les hindous, est certes très chouette mais, conséquence, très (trop) touristique. Je fais peut-être un blocage mais si je peux me permettre une comparaison, à Gokarna, le tourisme est comme dilué (dans celui du pèlerinage). Ici c’est trop. On perd une certaine authenticité. Question de mesure. Le village ne manque pourtant pas d'intérêt. Mais je fuis très vite la zone touristique entourant le Pushkar Sarovar (Holy Lake). On arrive rapidement dans les rues résidentielles plus calmes.
Rue touristique autour de Pushkar Lake |
PushkarLake |
On rase les murs |
Heure de la sieste |
Pushkar vu depuis le ... Temple |
... Temple |
Arrivé a 12h, à 18h j’ai fait le tour, j’en ai assez. Je retourne à Ajmer.
Le lendemain je prends le temps de me perdre dans les ruelles et de prendre des photos. Je tombe sur la porte principale de la Dargah. C’est encore plus encombre que la petite porte de la veille. La grande rue montant a la mosquée est LA rue touristique, bordée de magasins et peuplée de marchands ambulants. C’est aussi la rue des mendiants - estropiés, femmes et saddhus et vagabonds. J’ai le bonheur, et le malheur, de donner à un cul de jatte. Aussitôt des femmes et des saddhus rappliquent.
Lake Anasagar a Ajmer |
Du coup, les cochons courent les rues a Ajmer... |
Adhai Din ka Jhonpra, vieille mosquee en ruine du XIIe siecle, construite en 2 jours et demi selon la tradition |
Dans les ruines |
Je quittes Ajmer pour Jaipur, ou j’ai prévu de rester a nouveau dans une ferme. Ma séquence tourisme est terminée. Je fais l’impasse sur beaucoup d’endroits incontournables pour un vrai bon tour au Rajasthan : manque d'énergie touristique.
La ferme ou je vais, Saharia Organic Farm, toujours grâce au wwoofing, est située a environ 25 km au nord de Jaipur. L’accueil est plutôt froid. Le propriétaire n’est pas là, il possède également une plantation de thé dans l’Assam, au nord-est de l’Inde. Le jeune manager ne semble pas savoir sourire. Le cuisinier non plus. 3 volontaires, après 10 jours passes a la ferme (le minimum, sinon tu paies les jours manquants !) partent le lendemain de mon arrivée. Je me retrouve seul. Je sens que je ne vais pas rester aussi longtemps que prévu… 2 français, Laetitia et Renaud, arrivent quelques jours plus tard, mais ne restent pas longtemps.
Combat de gecko. Ils restent un long moment sans bouger, puis se degagent |
Mais l’endroit est agréable, calme, avec pleins de d’oiseaux. Les cases réservées aux volontaires sont chouettes : briques, boue, bois et toit de chaume. Les familles d’ouvriers nepalais, bien que ne parlant pas anglais, hormis une des jeunes femmes connaissant quelques mots, sont sympas. C’est agréable de travailler avec eux. Bupender, le manager, me témoigne d’un peu plus de sympathie, de même que Suresh le cuisinier. Mais ça reste vraiment le strict nécessaire (Bupender m’interroge sur mon travail, ma famille la veille de mon départ).
Avec les ouvriers nepalais |
Amla |
Ils cultivent du blé, de l’orge, des pois chiche, des citrons verts, des amla et divers légumes dans un petit potager. Les amla sont des petits fruits qui se mangent verts. C’est très acide, amer, astringent. Pas terrible en fait. Tu pourrais même te demander pourquoi tu en manges. Mais c’est bourré de vitamine C (un des fruits les plus riches). Et quand tu bois de l’eau juste après, un goût sucre apparaît, très agréable après cette décharge d'acidité et d’amertume.
Manisha, la femme du propriétaire, vient passer une petite semaine avec sa mère. C’est l’occasion d’apprendre un peu sur la ferme. Le gros de la production est destiné à la consommation de la ferme. Ce sont les fruits qui sont principalement vendus.
Au menu de la ferme : désherbage manuel, bêchage pour refaire les talus autour des amla trees, taillage de ces derniers et des citronniers, récolte manuel du blé, de l’orge et des pois chiche (secs), égrenage de ces derniers (verts) pour les repas.
Le bivouac me manque. Ce soir-la, c'est banane flambee et tisane de feuilles de citronnier |
Il commence a faire chaud. Entre 11h et 16h on ne travaille pas. Je me rafraîchi dans la piscine, quand il y a de l’eau, c'est-à-dire quand il y a des guests (ils font aussi guesthouse). Les népalais bossent bien, mais c’est très violent. On prend beaucoup de longues pauses, à l’ombre. Celle que je préfère, c’est pendant la récolte des pois chiche . Ils rassemblent une brassée de plantes sèches et y foutent le feu. Une fois le feu presque consumé, ils l'éteignent, éparpillent les cendres et on attend que ça refroidisse un peu. On se rassemble alors atour des cendres pour picorer les pois chiches grilles. Un délice. Je m'imagine ailleurs, dans une autre époque, il y a 100 000 ans, ou dans la peau d’un autre mammifère. C’est marrant. Chouette moment. Simple moment.
On prend même parfois des pauses avant de s'arrêter, en fin de journée, histoire de finir la journée en douceur. C’est pas bon de s'arrêter brutalement...
Et pour finir cet article, quelques photos de Jaipur :
Ma premiere image en arrivant depuis Ajmer |
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