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Petite pêche sur le ferry entre bali et Lombok, sous le regard d'un oiseau en cage |
De Lembar ou je debarque, je prends un "bemo", puis marche jusqu’a Senggigi.
Je loue a nouveau une moto, j’y ai pris goût. Et c’est l’unique moyen que je vois pour profiter de l'île pendant les 6 jours que j’ai devant moi. Je laisse tomber le trek au Rinjani, le 2e volcan le plus élevé d’Indonesie : 3726 m. Il n’est plus possible d’y aller seul de toute façon, trop dangereux selon les sources officielles. La vérité est qu’ils veulent ramasser le pognon. Il faut louer les services d’un guide et de porteurs. C’est un gros budget.
Je m'arrête le premier soir aux Gangga Waterfalls que m’a conseillé un jeune rencontré en route. Le paysage côtier était magnifique. Le choix est en vérité difficile : camper sur la plage ou aux chutes ?
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Qu'est-ce qui' y a ? Tu veux ma photo ? |
Je suis accueilli par Udin, qui a aménagé le site il y a une quinzaine d’années. C’est évidement payant. Il me propose un petit bungalow, avec le dîner et le pt-dej pour une somme enfin décente (Bali est cher, Senggigi aussi. Normal, c’est touristique). J’avais pas prévu mais ça tombe bien finalement, j’ai quasiment pas mangé de la journée et je n’ai pas grand chose pour cuisiner.
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Vue du bungalow |
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Gangga waterfalls |
L’environnement est effectivement merveilleux. Mon bungalow donne sur les champs de riz. Udin m'emmène le soir voir le battage dans les champs. Le riz a été fauche le matin et empilé après avoir séché un peu au sol. La récolte a lieu 4 mois après la plantation. Des cacahuètes ou du maïs sont ensuite semés. Il faut également 4 mois pour les cacahuètes. Le riz est ensuite séché au soleil avant de partir pour le décorticage.
Je file un coup de main. La lune nous éclaire. Moment exquis.
Udin vend son café, son tabac, sa vanille. Produits naturels. Il a créé un petit business mais sa démarche est authentique. Il ne communique pas l’existence d’une 3e chute aux locaux, de peur de voir l’endroit salopé par les canettes, les sacs plastiques, les mégots et toutes les autres merdes que les gens laissent partout.
Si vous venez un jour a Bali, je vous conseille vivement d’y faire un tour.
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Le lendemain matin, rebelotte : fauchage d'une autre parcelle |
Je me fait arrêter pour un contrôle de routine. Contrôle plutôt surprenant et inhabituel. Délire. Le jeune flic est très jouasse, il me demande de le prendre en photo. Il me laisse partir comme à regret. Tous les signes de la séduction étaient là, si vous voyez ce que je veux dire... Petite anecdote.
Je rencontre Muliadi après Bayan. Il m’invite a rester le lendemain soir pour le mariage de sa belle-soeur. Je ne reste cependant qu’une nuit. On va dans le village de sa femme, ou se tient un dhikr le soir, pour bénir l’alliance des 2 jeunes gens. Lombok est majoritairement musulmane. Les hommes en habits traditionnels s’installent par terre en cercle et entame la récitation. Ça ne dure pas très longtemps. Ils partagent ensuite leur repas.
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Mosquée traditionnelle en bamboo dans le village de Mul |
Je prends énormement de photos, beaucoup trop. Les ⅔ sont inutiles. Mais il y a certaines photos que je regrette un peu de ne pas avoir prises. Comme ce soir là : des enfants assis sur un banc à chanter et rire, se balançant de gauche à droite. Adorables. Je suis assis en face d’eux, je sors mon appareil photo. Mais j’arrête mon geste, cette fois-ci, je n’y arrive pas. L’impression de détruire la magie du moment peut-être.
Mul m'emmène un peu plus tard dans le village du marié, qui a organisé un petit concert. Pour offrir aux villageois. Il a fait venir des chanteurs de Mataram. Sa famille a “un peu” d’argent me dit Mul.
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Avec Mul, sa femme et ses enfants |
Je prends ensuite la route qui coupe dans la montagne par Sembalun Lawang et arrive a Aikmel.
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La plaine à Sembalun Lawang |
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Plaine de Sembalun vue du col |
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Apres la redescente par la jungle, les cultures réapparaissent |
Alors que je viens de finir de manger de bons beignets à base de tofu sous une belle averse, je suis invité par un jeune, Handy, qui déjeune avec son père Mahmud. Ils me proposent ensuite de rester chez eux. L’invitation est étrange. Ils me parlent de leur piscine, de leur école. Ils insistent. Parfois tu te demandent. Je finis par les suivre, pour 1 heure ou 2 leur dis-je, je souhaite avancer un peu.
Mahmud possède effectivement une piscine publique. Et c’est le directeur de l’école primaire du village. Il a véritablement le coeur sur la main. Et ils sont très pratiquants. Je me souviens de ce qu’une personne me disait dans je ne sais plus quel pays : faire de bonnes actions permet d’engranger des points nécessaires a l’entrée dans le paradis. Offrir l’hospitalité a l’étranger, au voyageur, fait partie des bonnes actions. En plus d’être naturel et/ou culturel.
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Des baigneuses toutes folles de voir un étranger |
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Partie de foot dans la cours de l'école |
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Répétition de la marche pour le groupe de musique dans la cours de l'école,
avec Mahmud au premier plan |
Handy est le prof d’anglais de l’école. Je tapes la balle dans la cour de l’école avec les gamins, tout heureux de mettre. Mahmud a peut-être vu en moi une chance d’ouverture pour les élèves de son école. Aucun étranger ne s’arrête ici.
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Paysage, autour de Selong Belanak |
Très bonne virée. Lombok est sublime. Je comprends maintenant les personnes qui m’en parlaient. Bali est chouette, mais j’ai de très loin préféré Lombok. C’est d’une part plus calme, moins agité, et d’autre part moins touristique. Le tourisme déforme, et c’est parfois un peu casse-couille.
Je retourne à Bali prendre mon avion pour la Nouvelle-Calédonie. Je passe 2 excellentes dernières journées, avec 2 belles rencontres, dont celle d’Idi, devant un petit stand de Martabak ambulant. Le martabak est une sorte de crêpe fourrée avec une préparation a base d’oeuf, et cuite dans un bain d’huile. Bien gras. La cuisine indonésienne est sympa, à base de riz évidemment. J’arrive à trouver assez facilement des plats végétariens, avec tofu et tempeh. Ils sont pas mal friture, comme en Malaisie. Idi m’aide à déchiffrer le menu et me propose de m’emmener a l’aéroport ou je passe la nuit.
C’est finalement à Denpasar, la plus grande ville de Bali, peu touristique, que j’ai eu les meilleurs contacts.
Je commençais en fait à vraiment apprécier l’Indonésie. Question d'état d'esprit. Lombok m'a remis dedans.
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