Le trajet


Monday, March 12, 2012

L’Albanie

Coucou

Me revoici. Ca va toujours. Voici 2 mois que j’ai quitte Nantes. Ca passe... Et ca se passe bien en Albanie.


L’Albanie. Une petite claque donc je disais. Dans le genre ”rupture”, ou “choc” culturel, sans etre un choc pour autant. Et petite, parce que je ne suis pas en Inde ou en Papouasie.
L’Albanie est un pays pauvre, ou la vie est difficile, avec un taux de chomage eleve, des petits salaires. Le pays s’est ouvert a partir de 1991, apres 50 ans de dictature communiste. L’accueil dans le premier bled apres la frontiere fut surprenant et merveilleux. Surtout de la part des jeunes, enfants et adolescents (meme si un gamin a velo se faisait un peu accrocheur, tres interesse par ma montre et autres merveilles que je pouvais receler, mais c’est rare).

Mosquee de Shkoder
En arrivant, la premiere impression est celle d’un pays vetuste et sale. A vrai dire, le changement commece un peu avant la frontiere. Je vois des dechets partout, des petites decharges sauvages, des cours d’eau crades au possible. Les gens jettent papiers, cannettes et autres dechets dans la rue. Il faut etre honnete, pour un occidental baigne dans une societe de plus en plus soucieuse de son environnement, c’est choquant. Mais le systeme de collecte et de retraitement des dechets n’est pas aussi developpe qu’en France.
La premiere grande ville atteinte fut Shkoder. Pour resumer mon impression : c’est le bordel. Boulevard en chantier, circulation anachique, ville “deglinguee”.
Shkoder n’est pas mise en avant dans les guides touristiques. La ville n’est en effet pas tres belle. A part Rozafa castle, un petit musée sympa, et les excursions dans les environs. Mais pour mon premier jour en Albanie, elle m’a plu, avec son atmosphere et la vie qui y regne. Sentiment d’un petit francais sans doute avide de changement, “d’exotisme”. Car pour y vivre, ce serait une autre histoire je suppose. Je m’y suis promene avec Christian, jeune cousin de Florian qui m’hebergea. Christian ne reve que d’une chose, quitter l’Albanie pour l’Ecosse, ou un oncle vit. Il garde une trace douloureuse de la guerre civile de 1997, une balle recue dans le ventre a l’age de 3 ans. Du reste, beaucoup de maisons sont vides dans les villages, les gens etant partis travailler a l'étranger, en Italie notamment.
Florian tient avec sa famille la seule Guest House du nord de l’Albanie. Il m’a invite, sa Guest House est ouverte a la saison estivale.


Shkoder et le lac Shkodra vu de Royafa castle
Tomaz m’avait prevenu. Les albanais sont tres accueillants, amicaux et chaleureux. Je quittes Shkoder avec un sentimment d’allegresse. Le soleil s’est couche, le ciel se colore, il fait doux, je devine les chaudes soirees estivales. Premier chant de muezzin. Sequence emotion...
Un peu plus tard, l’euphorie est retombe. Il fait nuit. Je marche en scrutant le bord de la route a la recherche d’un coin pour camper. Enfin une opportunite. J’entreprend de grimper une colline. Boue, ronce, forte declivite, glissade, mains ensanglantees. Je trouve enfin un endroit, et plante la tente apres un leger defrichage. Le lendemain, en contre-bas sur la droite, j’apercois une belle “plate-forme” avec un chemin pour y acceder depuis la route. On ne peut pas gagner a tous les coups...

Encore plus qu’en roatie et au Montenegro, on m’interpelle, toute generation confondue. Les jeunes sont tres curieux, et heureux d’echanger quelques mots. On me fait signe de l’autre cote de la route, je traverse. Un homme me salue de son jardin, a au moins 50 m de la route, pendant 10 bonnes secondes. On me demande si j’ai besoin d’aide. On m’invite a boire un cafe. Ce sont les hommes qui m’accostent. Les femmes semblent plutot mefiantes. Normal. En general, elles ne vont pas vers les hommes de toute facon.
Entre Lezhe et Tirana, un homme sort de ce qui s’avere etre un cafe, separe de la route par un grand parking. Je l’avais quasiment depasse. Il me propse un cafe. Que des hommes (la societe albanaise est assez cloisonne, la place de l’homme et de la femme, pour ce que j’ai vu, est celle d’avant les annees 60 en France pour schematiser). Je reste au moins 3\4 d’heure, a discuter de mon itineraire, de foot, de mon ex-job, de Caen, Nantes et ma famille, photos a l’appui. Avec, bien sur, un petit cours de prononciation d’albanais. Moins d’une heure apres avoir quitte le cafe, je pense a m’arreter pour dejeuner. Je suis dans un petit bled. Un homme m’invite a nouveau a boire un cafe. Je me dis qu’a ce rythme la, je ne vais pas avancer. Mais il m’est difficile de refuser cette generosite (il m’est quand meme arrive, par la suite, de refuser). Il s’appelle Pllumb. Il me conduit chez lui, modeste maison de 2 pieces. Il s’en excuse presque. Sa famille est la, les enfants n’ont pas ecole l’apres-midi.

Pllumb et sa famille

Finalement, je reste dejeuner. Nous passons un excellent moment. Je montre a nouveau mon petit album photo. Sa soeur et son neveu, des amis, passent prendre un cafe plus raki. C’est la tradition. Raki aussi en mangeant. Le soir, je manque d’eclater tellement l’assiete etait copieuse. Je suis traite comme un prince. Le lendemain matin, a 6h du mat’, litteralement a saut du lit, la tradition me reveille ; cafe + raki. Je n’ai pas vu venir le raki,  on m’avait juste propose un cafe... J’avoue qu’il est bien passe... Mais au petit-dej, 1h30 plus tard, je refuse, j’ai prevu de marcher... Ils auraient aime que je reste.

Ceci dit, des albanais, ayant vecu ou visite la France, m’ont dit la meme chose des francais, accueillants et chaleureux. Notre regard est different selon notre point de vue.

A Tirana, rien de special a voir, si ce n’est, a nouveau, la vie qui y regne, son atmosphere. Difficile a decrire donc. Comme dans beaucoup de ville de ce genre, il faut y etre, se ballader dans les rues, avec “le bruit et l’odeur, le bruit du marto-piqueur...” et des claxons...
Je rencontre Emre, un jeune veterinaire originaire d’Ankara, a Tirana depuis 1 mois. Je reste 2 nuits chez lui. En centre-ville, l’aspect vetuste n’est plus, normale pour une capitale. Plus qu’ailleurs dans le pays, la richesse cotoie la pauvrete, comme dans toutes les grandes villes. Une petite fille “gypsy”, pieds nuds, chine dans un parc. Un gamin, torse nus, fait la manche a un feu le soir, “malgre le fret et les barbares” (R. Desjardins, pour les non connaisseurs). Barbares, dont je fais parti ? Dans un sens, assurement.
Vue de Tirana de lappart dEmre


J’attire beaucoup le regard. Normal. Difficile parfois a dechiffrer. Entre curiosite, mefiance, surprise. Comme interloque. Ce qui est sur, c’est que, pour beaucoup, c’est pas normal de partir, sac au dos et a pied, parcourir le monde. Mais particulierement pour les Albanais. On me l’a dit, et je m’en apercoit. On me prend certainement pour un urluberlu. Certains cependant sont admiratifs. Du reste, il faut bien l’avouer, c’est, bien souvent, un trip de “nantis”. En tout cas, je n’entends pas me mentir. Vouloir c’est une chose, pouvoir en est une autre.

Le temps est printannier, meme si les nuits sont encore bien fraiches. J’attendais le mois de mars, non avec impatience, mais comme une delivrance. J’y suis, l’hiver est derriere. Enfin je croyais. Il a neige hier soir. Premier objectif “presque” atteint.

Le lendemain de mon depart de Tirana, je ne fait que 3 km. Je me cale de bon matin dans un cafe a Ndroq, recherge ma batterie, fait ma reserve d’eau. Je traverse la route pour faire quelques courses. La vendeuse appelle une jeune fille au-dessus de la superette. Elle parle anglais. Un homme me parle, m’informe sur le chateau non loin. La jeune fille me propose de m’y conduire. Il n’est pas tard, j’accepte. Au bout de 50 m, nous sommes stoppes, un voisin me propose un cafe. On s’installe dans le jardin. Cafe, raki et fromage frais de brebis dans huile d’olive, fait maison. Un regal (il n’y a pas de fromages affines en Albanie, que du fromage type feta. Ceux qui paraissent affines sont en fait assez jeunes). L’homme de la superette, Tafik, nous a rejoint. C’est en fait le pere de la jeune fille, Sarah, et le proprietaire de la superette (et d’un raki... un gout de fleur d’oranger... un truc de fou...). Je suis tombe sur un phenomene, incontournable dans le village. Il est over excite. Nous grimpons sur la colline vers le chateau, a travers ses terres et ses oliviers.
Tafik et Sarah au pied d un olivier, trop vieux pour connaitre son age

Marche bien sympathique. Il me propose de passer la nuit. Et je reste “bloque” 3 jours, cette fois non par la neige et le froid, mais par l'hospitalité et la chaleur humaine. Ils ne veulent pas me laisser partir. Ce n’est parfois pas facile, dans le sens oppose.

J’aurais encore beaucoup a raconter, mais j’ai déjà beaucoup écris, et faut que j’en garde pour mon retour...

Une petite photo du lac Horid quanf meme, plus de 300 m de profondeur par endroit, et ou vit le Koran (et nul par ailleurs), le meilleur poisson des Balkans. Toutes les semaines ou 2 semaines, la reine d’Angleterre se fait livrer...
Liqueni i Horid

Apres Ndroq en effet, j’ai, pour une fois, suivis les conseils que l’on m’a donne, et modifie mon itineraire par 2 fois. Je sentais que c’etait plus sage. Et le temps etait a la pluie, et a la neige en montagne.
Je suis aujourd’hui a Korce, et m’apprette a quitter l’Albanie, sous la neige.
Je commencais tout juste a me familiariser avec l’albanais, je dois maintenant me mettre au grec...

Portez-vous bien
Benoit

Friday, March 2, 2012

Le Montenegro

Le 26/02/12

Salut a vous tous
J’espere que ca va toujours pour vous.


Pour moi, ca roule, ou plutot ca marche, je continue mon petit bonhomme de chemin... Mais juste apres vous avoir quitte a Dubrovnik, ca n’a pas ete ydillique. Je suis reste coince 1 journee sous la tente a cause de la neige, sur une petite crete entre la mer et la vallee habitee. Je n’etais pas assez haut en altitude pour qu’elle reste au sol. Je preferais attendre “a l’abris” le lendemain, annonce comme meilleur. Le 2e soir, le vent faisait bouger la tente comme jamais. Mais elle a tenu, brave petite. Faisais pas chaud. Moment difficile, comme il doit y en avoir sur un pareil voyage. Quelle idee franchement !
Mais ce n’est qu’un petit moment a passer.

Ensuite, mon sejour au Montenegro a ete court mais riche et intense. C’est en effet un petit pays, un des plus petit d’Europe, et la cote n’est pas longue. Le pays est independant depuis fin mai 2006 seulement. Autant je me souviens tres bien des bombardements de l’OTAN au Kosovo en 1999, autant le sort du Montenegro est passe inapercu a mes yeux. Le pays etait beaucoup plus pro-serbie que la Croatie et la Slovenie par exemple, meme s’il n’a pas pris part au conflit au Kosovo en 1998-99. Le oui pour l’independance n’avait obtenu que 55% des voix. Dans certains villages que j’ai traverse, certaines pancartes etaient entierement en syrillique.


La forteresse de Kotor, dans la partie ensoleillee 

A Kotor, j’ai fait la connaissance de Jeffrey, un americain vivant depuis 20 ans en Europe, arrive depuis l’ete dernier a bord de son bateau. Entre autre anecdote, je suis parti me balader avec son petit chiot de 6 mois a la forteresse, perchee sur la falaise. Imprenable. Incroyable de construire une forteresse ainsi. Jeffrey m’avait dit que je pouvais le lacher apres etre sorti de la ville. Sauf que j’ai voulu continuer apres, sans savoir qu’il y avait un troupeau de chevre. Il a commence a aboyer et a aller vers elles. Panique dans la montagne. Le couple de berger n’a pas tarder a se faire entendre et a venir, affole. Mais rassure quand ils ont vu la taille du chien. Ils m’ont dit qu’ils avaient perdu des chevres, tuees par des chiens errants. N’empeche, j’etais pas fier... 


Baie de Kotor, magnifique 
Comme la Croatie, et meme peut-etre plus, le Montenegro vit essentiellement du tourisme. Apres un gros coup de frein dans les annees 90 a cause de la guerre, le tourisme a repris sur la cote et a commence a se developper en montagne egalement. Jeffrey montait d’ailleurs un projet  d’excursions touristiques et sportives.
C’est un pays plus “pauvre” que la Croatie. Avec le Kosovo, c’est la republique qui a recu le plus d’argent de la part de l’ex-Yougoslavie., non sans faire de jaloux chez les autres republiques de l’epoque plus riches.
Sans etre rudimentaire comme dans certains villages, disons de Roumanie ou d’ailleurs, la vie a garde par endroit (en montagne) une certaine rusticite. La un homme fait avancer son ane charge de bois avec un baton, ici une femme lave son linge dans un lavoir.
Le lendemain soir, j’etais a une soiree privee dans un casino a l’occasion d’un defile de mode. Changement d’univers ! A peine entre, on t’accueille avec une coupe d’un vin blanc legerement liquoreux, avec une espece de leger soupcon de petillance, j’ai pas vraiment reussi a savoir. Mais en un mot : excellent. Y se sont pas “foutu d’not’ gueule’... Les gens (beaucoup de russes, qui investissent au Montenegro, j’etais d’ailleurs en compagnie d’un russe et d’un ukrainien, Roman et Artem, egalement en train de monter un buisness dans le tourisme, et si hospitaliers) evidement sape sur leur 31. C’etait l’occasion pour moi d’enfile mon costume de...randonneur - vu que j’ai pas 36 000 tenues - que je n’avais pas lave depuis... bref...


Budva 

La cote est en pleine effervescence l’ete, les locaux font de l’argent. La population de Budva passe par exemple de 15 000 a 100 000 personnes, de 40 000 a 110 000 a Bar, plutot ininterressante, si ce n’est la vielle ville a 2-3 km. L’hiver, les gens attendent l’ete et les touristes avec. Le secteur du batiment prend alors le relai. Il y a en effet une loi qui interdit toute construction entre mai et octobre, pour eviter aux touristes les nuisances sonores notament.

Les gens sont accueillants, on m’interpelle regulierement pour echanger quelques mots, ou pour me demander si j’ai besoin d’aide. On me propose des “lifts” sur la route. Je refuse assez souvent, quand il fait beau et que c’est agreable de marcher. Mais j’ai pris une journee de pluie avant Bar. Trempe, j’ai enfin rallie un bled et me suis refugie sous un abris bus. Apres avoir dejeune, je m’appretais a faire du stop quand un bus s’est pointe. J’ai pas hesite. Faire tout a pied est un beau defi, mais c’est pas mon delire. Je me suis seche dans un cafe a Bar devant une tasse de the. Le soir, je jouais a l’homme des cavernes. Un coup de pot. Pas besoin de monter la tente sous la pluie. Il faisait nuit. Des fois, tu te demandes, les choses te tombent dessus comme par miracle.


"Ma caverne" 

Je suis en Albanie depuis 3 jours maintenant. Avec l’Albanie, tu prends une “petite claque”. Mais ceci est une autre histoire et l’objet d’un autre post.

A bientot
Ben

La Croatie

Le 11/02/12


Dobar dan svako



Voila un mois que je suis parti et le gros de la Croatie est derriere moi maintenant. Je pourrai m'arreter la que je suis deja comble. Je vous ecris de Dubrovnik.



Mais reprenons la ou je vous avais laisse : Rijeka (prononcez Rieka). J'y suis finalement reste 2 nuits (une en Youth Hostel et une chez Ivan, un jeune etudiant) et eu le droit a une petite visite guidee avec Ivan qui m'a change la premiere mauvaise impression que j'avais eu de la ville, et ce malgre le mauvais temps persistant. J'ai egalement fait un saut de 10 ans en arriere en dejeunant au Resto U (10 ans... plus meme...oh merde !...).
Pour aller ensuite a Zadar, je n'ai pas pris la route que j'envisageais le long de la cote. Ivan, dont ses parents habitent l'ile de Krk, m'a conseille de prendre par les iles, plus interessantes et moins dangereuses. Apres un repas croate chez ses parents, j'ai donc ete sur l'ile de Rab, ou j'ai chope une petite creve, puis sur l'ile de Pag. Assez joli en effet. Et tranquille l’hiver, l’ete, c’est autre chose, avec le tourisme. Sur Pag, on y trouve un excellent fromage de brebis, le Paški sir (Pashki) repute dans le monde entier, du moins dans la profession (j'avoue que je ne le connaissais pas). Des aromes incroyables, dus aux plantes aromatiques sauvages que les brebis broutent.


Les fameuses brebis



En verite, je n'ai pas beaucoup marche entre Rijeka et Zadar, 30-40 km au plus. On m'a pris 2 fois en stop sur Pag sans que je leve le pouce. Vu le temps qu'il faisait (vent, quelques gouttes), j'ai tres facilement accepte. Mais ca va vite, j'ai loupe de magnifiques point de vue. Cependant, je ne regrette pas, il n'aurait pas fallu que je me retrouve le soir un peu apres la ville de Pag : que de la caillasse et un vent enorme, la Bora (cf. photo). Ca peut souffler jusqu'a 180jm/h. Prendre des photos relevait de la performance, tellement le vent me faisait bouger. 


La Bora qui souffle
 J'ai donc serieusement repris la marche apres Zadar en suivant la cote. Avec de bonnes etapes. A part quelques bobos classiques de randonneurs, je suis bien lance. La cote croate est vraiment jolie. Orangers, mandariniers, citronniers et meme grenadiers sont charge de fruits. J'ai fait un choix de voyage, je passe donc a cote de plein de belles choses, des parcs nationaux splendides (en meme temps, c'est un peu rude en hiver). Il faudra que je revienne. Evidemment donc, je vous conseille la Croatie pour ceux qui ne connaissent pas. Mais pas l'ete, trop chaud (dans le sud surtout), et trop de touristes. Toute la cote ne vit quasiment que du tourisme, si on met de cote l'agriculture. Le tourisme a d'ailleurs commence assez tot sur la cote nord, et s'est developpe presque avant un veritable developpement du pays. Par endroit, les infrastructures coincent un peu, comme sur l'ile de Kirk, ou la pression de l'eau chez les habitants chute parfois en ete. Le pays est d’une grande richesse culturelle, avec des influences occidentale, byzantine, d'europe centrale...



En parlant d'Europe, j'ai pu suivre le referendum de l'adhesion a l'UE de l'interieur. Les medias francais l'ont evidement relaye. Le resultat est assez paradoxal. Beaucoup de gens rencontres etaient contre, notament parmi les jeunes. Ce n'est pas representatif bien sur mais pas loin. Du reste, le taux d'abstention est un record. Si tout le monde avait vote, le non l'aurait surement emporte. Alors pourquoi. Surement parce que c'etait ineluctable. Cela fait 10 ans que le gouvernement croate prepare son entree, en reformant et legiferant dans le sens de l'UE. Ne pas y adherer etait inpensable. Ce qui explique la campagne agressive pour le oui. Peu de voix contre ont ete relaye dans les medias. De plus, l'UE a deja beacoup prete a la Croatie. Elle doit rembourse, et se retrouve en quelque sorte oblige d'adherer. C'est ce qui rend certains croates mefiants vis a vis de l'UE. Ils y voient comme une sorte de "colonisation" (Mais les des sont jetes depuis longtemps ; privatisation, entreprises vendues a des etranger). Je l'avais lu dans un guide, et j'ai pu le constater. Les croates sont un peuple fier et independant. L'identite nationale et regionale (en Dalmatie notamment) est assez marquee. Leur recente histoire l’explique en grande partie. En meme temps, ils se sentent evidement europeen. Une personne me disait que le fait d'attendre dans la file "etranger" a cote de celle "UE" dans les aeroports est ressenti comme une sorte d’humiliation. Mais les croates n'attendent pas grand chose de l'UE, en tout ca pas de miracles. La crise et ses consequences sont bien trop importants.



Ils y voient quand meme une chance. On me l'avait dit avant que je parte, j'ai eu la confirmation, par des jeunes et des moins jeunes : la Croatie est un pays assez corrompu, comme bien d'autres. Avec les classiques "Si t'as de l'argent et une reputation, tu ne risques pas grand chose en cas d'ennuis judiciaires", "si tu veux monter quelque chose, il vaut mieux avoir de bonnes relations et de la generosite..." "si tu veux un poste important, tu dois necessairement etre affilie a un parti"...

Paysage en territoire bosniaque
A part quelques jours de grisailles et de pluie, janvier a ete exceptionnelement beau. Ca s'est gate apres Split. Toute l'Europe a ete balaye par une vague de froid, il n'y avait pas de raison que j'y echappe.. J'ai ete pris dans une tempete de neige a Omiš (Omish) et heureusement heberge in extremis dans un village voisin par une famille franco-croate (et je vous assure que neige + Bora ne fait pas un bon melange). Tout etait gele, verglace le soir meme. Mes hotes n'avait jamais vu ca, autant de neige. Habituellement, il n'y a qu'une fine couche, qui fond le lendemain. J'y suis reste 4 nuits, le temps que ca s'arrange.
Le jour ou j'ai repris la route, le temps etait magnifique, le paysage splendide : neige, glace, montagne, mer, soleil... Assez rare sur la cote Dalmate comme je le disais. Et il a fallut que j'oublie de recharger la batterie de mon appareil photo la vaille au soir ! Quel ane ! Mais heureusement, je devrais pouvoir en recuperer grace a 2 jeunes francais en vadrouille en Europe de l’Est. On s’est plus ou moins suivi jusqu’a Dubrovnik, se retrouvant par hazard sur la route (ils sont en van) et avons passe une 2e soiree ensemble a Ploce (Ploche), avec Duje (comme Douillet). J’y ai appris un jeu de carte italien traditionnel, la scopa, tres en vogue en Croatie. Deux soirees a jouer dans a l’arriere boutique de son garage/magasin d’accessoires pour voitures. Duje y dormait, le temps que ca degele (il vit dans un vllage en montagne). Encore une fois, les gens de Ploce n’avaient jamais vu autant de neige, c’est un record.
Duje, Seb et Celie, les 2 routards motorises
Je quittes Dubrovnik, belle ville en effet, mais un peu grise quand il pleut, et un peu deserte en hiver. A vrai dire, j'ai prefere Trogir, petite ville medievale, classee a
l'UNESCO. Il faut dire qu'il faisait beau, ca change tout. Ceci dit, on peut pas comparer. Shibenik est egalement une petite ville sympa. J'y ai rencontre Sylvia, qui joue du Djembe das la rue et donne quelques cours, ainsi que Tomaz, un jeune bresilien ayant etudie un an en France et bouclant un tour d'Europe elargi a velo. Il venait d'effectuer le trajet depuis la Turquie que j'envisage en sens inverse.

Dubrovnik

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Bientot le Montenegro maintenant

Portez-vous bien.
Benoit

Premieres nouvelles

Le 19/02/12

Salut tout le monde !

J'espere que tout va pour vous.

Apres un peu plus d'une semaine, voici donc mes premieres nouvelles.
Je vous écris de Rijeka, en Croatie. J'y suis arrivé ce midi, apres avoir traversé un petit bout de Slovénie.
En fait j'ai réellement commencé mon périple a partir de la Slovénie.
Auparavant, j'ai plutot joué au touriste, en visitant Venise et Padoue. On vante Venise, et pour cause, mais Padoue vaut le détour.


Cathedrale de Padoue
Venise


Je n'ai ensuite pas trop traîné en Italie et suis allé a Trieste en train, apres avoir fait une tentative de marche et une froide nuit de bivouac. J’ai pas insiste, je ne le sentais pas en fait. La route etait dangereuse et ininteressante. Je ne voulais pas me fatiguer des le depart en cherchant une petite route. Et j'avais une vive douleur au talon, apparue lors du deuxieme jour en visitant Padoue (a priori rien a voir avec ce qui me préoccupais avant mon départ, pour ca, ca semble ok). Je me posais beaucoup de questions sur la suite de mon voyage, mais la douleur a fini par quasi disparaitre a Trieste. Reste une petite gene, je vois au jour le jour, on verra bien jusqu'ou je pourrai aller.




Amphiteatre ronain a Trieste
 Mon séjour en Italie fut donc court mais tres riche, en rencontre notament. A Trieste, la personne qui m'a hébergé, Filo, m'a conduit jusqu'a la frontiere. Ou donc j'ai vraiment commencé a marcher. Sous le soleil et un ciel bleu azur (depuis le début d’ailleurs). Et avec cette grisante sensation que connaissent tous les routards marcheurs. Et puis, avec la marche, tout devient plus simple, doute et inquiétude s'envolent. Beaucoup l'ont constaté, je l'ai encore lu l'automne dernier.
Un truc auquel j'avais pas du tout pensé : j'ai perdu une heure de jour le soir. Du coup, je plante la tente a 17h30, dine a 18h30, et me couche tot...

De la Slovénie, je dirais que je n'y suis pas resté assez longtemps, ce pays demanderais d'y passer de plus amples vacances.
Paysage en Slovenie
La partie que j'ai traversé est légerement montagneuse, c'est plutot joli. Idem de la frontiere a la cote croate, c'est la continuité. Avec des montagnes un peu plus hautes vers la fin et le parc Učka, ou j'ai pu emprunter pour la premiere fois un chemin en descendant vers la cote. Descente magnifique, dans la foret. Un pur bonheur. L'absence de feuilles dans les arbres en cette saison permettait d'apercevoir le relief. Vu des chevaux, une biche et un chien (qui semblait la courser, vu sa langue qui pendait, ca devait faire un moment, mais pas vu de maitre, ni entendu de coup de fusil, elle a pu dormir tranquille...). Pas un gadjo.

En parlant de saison, inutile de préciser qu'il caillait un peu. Enfin la nuit (je retrouvais l'eau de mes bouteilles en glacon le matin), en journée il faisait plutot bon, le soleil chauffait, marcher était tres agréable.
Mais depuis que je suis descendu sur la cote, il fait plus doux. J'ai meme pu monter ma tente sans mes gants hier soir (je les ai quand meme mis apres, ca reste l'hiver).
Par contre, réveil sous les nuages et la brume.
En arrivant sur la cote, non loin de Rijeka
Voila pour ces premieres nouvelles. Tout se passe donc bien. Je ne sais pas encore si je reste a Rijeka ou si je continue. Avec les nuages, la ville est grise et peu charmante. Décision dans peu de temps.

Je vous laisse et vous dis a bientot.
Bise
Ben


Vue de Rijeka