Le trajet


Saturday, April 27, 2013

La Malaisie

Apa khabar !


J’arrive donc a Langkawi. La traversee dure une heure. L’approche de l’archipel est magnifique, avec pleins de petits ilots couverts d’arbres. Langkawi signifie d'ailleurs paradis tropical.

Une fois arrive, j’erre dans le petit terminal a la recherche d’infos, d’une carte. Je me dirige ensuite vers le centre ville de Khua, ville principale de l’ile, ou les duty free pullulent. Je demarche en chemin un petit motel. Complet. Je demande quand meme le prix pour voir... Ah ouais quand meme ! Bon, je vais encore dormir sous les ponts... J’ai pourtant grand besoin d’une douche.


Eagle square a Khua
Je m’arrete un peu plus loin dans un petit resto. Un gars qui semble travailler la m’aide a choisir. Il s’assoit a ma table pour discuter. Il m’apprend que c’est d’une part les vacances scolaires et que d’autre part on est en plein LIMA, Langkawi International Maritime and Aerospace Exhibition, double d’un festival sur le tourisme en Malaisie. Ce qui explique qu’un certain nombre d’hotels soit plein et que les prix grimpent. Sa femme et ses deux filles arrivent un peu plus tard. Il ne bosse pas ici, il tient un magasin. Juste avant de partir, il va a sa voiture et revient avec une petite paire de jumelles. “My gift for you”. Et me paie mon plat. C'est embarrassant mais comme a chaque fois, refuser serait une offense.
Je continue mon chemin et passe devant la mosquee. Je m’assoit a cote de l’entree. C’est bientot l’heure de la priere, le muezzin entame son chant. Un jeune s’approche et me tent une barquette de nouilles. “Too spicy” me dit-il. Bienvenue en Malaisie ! Sans le savoir, il complete ainsi mon tres leger Tom Yam (specialite thailandaise) du resto.



Je trouve le lendemain matin le moyen de prendre une douche et de laver mes fringues. Finalement, je ne vais avoir besoin d’hotel.
Apres avoir ete invite a boire une biere, puis deux (juste parce qu’elle est fraiche) par des hommes de Kuala Lumpur alors que je cherchais un endroit pour dejeuner, je me dirige en fin d’aprem’ vers le mont Raya, point culminant de l’ile a 860 m environ.

Vue de Khua depuis le sommet du mont Raya


Au mont Raya, il fait plus frais... enfin disons moins chaud. J’arrive au sommet aussi trempe que si j’etais tombe a l’eau. Croyez-moi, je n’exagere pas. La serviette que m’ont donne les hommes de Kuala Lumpur m’aura ete bien utile en marchant. L'île abrite des singes qui traversent la route menant au sommet, crient en sautant de branchent en branches.


Je redescends le lendemain et continue vers la cote nord de l’ile, ou je campe.
Et revient ensuite sur Khua, en passant par l’embouchure de la riviere Kilim et ses mangroves, dans le 1er Geo Park d'Asie du Sud-est.
 
Kilim river


Fin de ma petite boucle.


Je rejoint la terre principale a Kula Perlis, juste apres la frontiere et tente le stop. Le jeune qui s’arrete, Zul, va a Kangar. Il me dit que le stop est difficile en Malaysie, contrairement a ce que j’ai pu lire sur le net. Je passe les details. Je prends le bus (qu’il me paie !) pour Alor Setar. J’y passe 2 nuits, toujours en SDF. Depuis le dernier soir passe a Langkawi, des orages eclatent tous les soirs, avec pluie tropicale torrentielle. Pas envie de camper. Apres une 1ere mauvaise impression (zone autour du terminal des bus sans atraits, grands boulevards bordes de conssesionnaires et autres magasins), je decouvre une ville qui, sans etre belle, possede un certain charme. Plusieurs belles rencontres ajoutent au charme de la ville.
Depuis la mosque Zahir a Alor Setar

Rue a Alor Setar

Je suis trop faineant pour recommencer le stop. La chaleur me ramolli un peu... Et le bus n’est pas si cher. Je prefere continuer a voyager de facon conventionnelle, et ainsi mieux profiter des endroits que je visite.
Ma destination suivante est Georgetown sur l’ile de Penang. La ville est classe au patrimoine mondiale de l’UNESCO en tant qu’heritage culturel. Elle est proche de la peninsule, et est maintenant relie par un pont de 13 km. Mais du terminal de bus, on prend le bateau. Beaucoup de gens le prennent pour aller travailler (il est 7h30 du mat’, je suis parti de bonne heure d’Alor Setar). Je suis un peu etonne  alors qu’on approche de l’ile. Pour une ville classee, les nombreux immeubles et skyscrapers qui bordent la cote parraissent etranges.
 
Arrivee sur Georgetown

Mais la ville historique est cachee. Ceci dit, le quartier du Pudong avec le World Financial Center a Shanghai, Dubai ou encore Manhattan seront peut-etre classe dans quelques centaines d’annees... 

L’ile est beaucoup plus developpee que Langkawi.
Pour rejoindre d’ailleurs ce que j’ecrivais dans mon precedent post au sujet des voyages du passe, je rencontre sur le port un vieil homme originaire d’allemagne alors que j’ai entrepris de faire la chose las plus importante de la journee : prendre mon petit-dejeuner... Il est venu pour la premiere fois a Penang en 1960 : aucune construction a l’endroit ou nous nous trouvons, juste quelques maisons, et de la verdure...


Je pars a nouveau a pieds faire une petite boucle. Direction le parc national au nord-ouest de l’ile. Le parc n’est pas grand, 2 sentiers principaux le traversent. Il y a plusieurs sites de camping autorises. Apres une premiere nuit passe dans la jungle au coeur du parc, je me rends vers un autre site sur la plage, distant d’1h30 seulement. Mais je pars trop tard et me prends une belle pluie tropicale. L’experience est amusante. J’hallucine un peu en arrivant. Pleins de tentes. Une dame est assise dans une “cuisine” ma foi fort bien equipee. 2 tables sous une bache avec des grands plats de bouffe type cantine. Toute une colonie de gamins arrivent un peu plus tard. Des garcons entre 8 et 12 ans venus pour 3 jours prendre le vert... Leur journee est ryhtme par la priere.


Cherchez le coupable...
Faut rien laisser trainer ici, les singes ne tardent pas a chiper ce qu’ils leur semble bon a manger. L’un d’eux embarque un sachet de pain de mie entame dans la “cuisine” alors que la dame a le dos tourne. Quant a moi, ils me volent 2 oranges (que j’ai moi-meme trouve au bord de la route) et ma poubelle pendant que je recoltais du bois. C’est embettant pour la poubelle. Je ramasse ce qui est tombe par terre avant qu’ils ne grimpent dans les arbres. J’en vois un se delecter avec une des oranges.
Apres une apres-midi de soleil,  la pluie est de retour. On dort sous un petit hall sur la plage. J’avais meme pas plante la tente, je m’en doutais un peu. Il pleut toujours le lendemain matin. Ce n’est pourtant pas la saison des puies, mais ca ne fait pas semblant. Je laisse tombe la petite boucle que j’avais prevu, je n’etais de toute facon plus tres chaud. Un homme, pere d’un des enfants, me propose de faire le chemin vers l’entree du parc ensemble, il n’est pas tres rassure. Le sentier devient un gros ruisseau, les rivieres deviennent des torrents. On arrive completement trempe.


En fait, qu’il fasse soleil ou qu’il pleuve, le resultat est le meme : tu finis trempe. Sauf que la, mon sac a commence a prendre l’eau. Oblige de le vider integralement : le bordel dans le dortoir de la guesthouse...


Georgetown est en effet une ville charmante, avec beaucoup d’anciens batiments herites du passe colonial de la ville. Mais la ville est a l’image de la Malaisie : un petit melting-pot, avec 2 communautes principales (outre les Malais bien entendu) : les indiens et les chinois, presents sur l’ile depuis plusieurs centaines d’annees. Il y a un quartier indien, Little India. Les  nombreux magasins et  panneaux en chinois me ramène 4 mois en arriere. Tu vas de Chine en Inde en 10 minutes. Beaucoup de temples egalement. Hindous, bouddhistes, des mosques evidemment, des eglises... Un fort construit par les anglais a leur arrivee sur l’ile en 1786. Les clan jetti, ou quartier chinois constuint sur pilloti.





Jeti clan
 
Peranakan mansion

Fort William
La street food de Penang est reputee, consideree comme le “Food paradise of Asia” (sur les brochures touristiques evidemement...). Plat malais, chinois, indien...


Comme a Langkawi, il y a pas mal de choses a faire et a voir sur l’ile : Tropical spice garden, fruits farms, la plage, le parc national donc, un mont, et des temples (en dehors de Georgetown. Il y en a notamment un avec une etonnante particularite : The Snake Temple. J’y vais exprès pour toi Max...


C’est un temple bouddhiste chinois. Des serpents (une espece de pit viper) sont rapidement venus etablir leur domicile dans le temple edifie en 1805 par un moine venu de Chine. Le moine, y voyant un bon presage, les a laisse vivre leur vie. Ils sont aujourd’hui nourris par les gens du temple. Il y en a partout, a l’interieur sur les autels, dans les plantes, dans le jardins... Les viperes de bougent pas, mais mieux vaut ne pas s’approcher trop pres, leur morsure est venimeuse.

J’apercois un peu plus loin un temple indien. Je m’avance, de la musique s’en echappe. J’arrive en fait a la fin d’une ceremonie. Les gens  vont faire une offrande d’une noix de coco remplie de fruits et autre au son d’une percussion et d’un hautbois. C’est le dernier jour des 21 jours de prieres en l’honneur du dieu elephant Ganesh. Un homme m’invite ensuite a manger derriere le temple, un repas a ete prepare. Nourriture vegetarienne comme dans tous les temples indiens. Une belle assiette ma foi.



Je reprend le bus pour Kuala Kangsar, ancienne ville royale. Petite ville agreable, situee au bord du fleuve Kangsar.



Kuala Kangsar est reputee pour ses poteries. Une magnifique mosquee vaut egalement le detour. 
 
Ubudiah mosque

Construite a debut du 20e siecle, les travaux ont du etre interrompu un moment, le marbre importe d’Italie ayant ete endommage au cours d’un combat entre 2 elephants. Il y a aussi le plus vieux hevea de malaisie. Importe par les anglais du Bresil. Ils sont de plus en plus remplace par des plantations de palmier a huile, plus rentable.


De Kuala Kangsar je trace aux Cameron Higlands. Arrive a Tanah Rata, je change mes plans et pose mon sac dans une guesthouse. Ce sera des ballades a la journee, le temps n’etant pas propice au camping.
Plusieurs sentiers sillonnent la jungle, menant a differents petits sommets, le plus haut culminant a 2000 m. Les arbres de la foret, nommee Montane rainforest, sont beaucoup moins grands que dans la jungle de la plaine. Chouettes ballades. Avec de chouettes petites betes...
Un 100 000 pattes

Vue depuis le mont Brinchang, point culminant de la region, a 2000 m d'altitude

Au petit matin dans la foret


Les Cameron Higlands se situant a 1500 m d’altitude en moyenne, les temperatures sont beaucoup plus agreables, plus fraiches.
Exploree pour la premiere fois en 1885 par William Cameron, la region a commence a etre “colonisee” au debut des annees 1920. Elle est aujourd’hui celebre pour ses plantations de the et de fraises.



Il y a egalement de nombreuses tenues maraicheres. L’altitude permet en effet des cultures impossibles ailleurs dans le pays.
Il y a donc eu un gros defrichage dans le coin mais, il faut le dire, le paysage avec les plantations de the est plutot joli. La culture du the a demarre des 1929.




Je visite 2 petites usines, appartenant au meme groupe (Tea BOH, le the le plus celebre en Malaisie). L’odeur me rammene cette fois en Turquie, il y a bientot un an maintenant ! Le the est d'ailleurs assez proche en gout. L’entreprise possede 4 plantations, dont 3 dans les Cameron Highlands. Elle produit 4 millions de kg de the par an, ce qui correspond a 5,5 millions de tasses par jours ! Et ce n’est rien compare aux plantations en Chine et en Inde...


Je laisse tomber finalement le Taman Negara, parc national avec l'une des plus anciennes forets tropicales du monde (estimation : 130 millions d'annees !). C'est la premiere zone ayant ete protegee en Malaisie.  La meteo d'abord, le cout ensuite, me font choisir de tracer a Kuala Lumpur.

Je me remotive, sans mal, a faire du stop, en grande partie grace a Clement et Coralie partis la veille en stop. Et sans mal, parce que ce que je craignais en abandonnant la marche en Thailande arrive : je suis ennuye. Encore une fois, mon voyage perd de son sens, mais c’est tout a fait personnel. Je comprend pourquoi plus tard : je ne ressent plus la meme emotion.

Et du stop, j’en fais pas beaucoup finalement. Au bout de 5-10 minutes d’attente, je craque... Il fait beau (la plus belle journee depuis une semaine en perspective),la route est prometteuse, le village suivant n’est qu’a 13 km, mes jambes me demangent : je reprends mon sac et me mets a marcher.  Moins de 30 minutes plus tard, un jeune s’arrete et me depose a Ringlet. Je reprends la marche. La route est effectivement super sympa, serpentant dans la foret, habitee par les aborigene Oran Asli. Quelques rares maisons au bord de la route, des stands de vente de produits locaux et d’artisanat.


A 12h, un vieux bus un peu pourri s’arrete. Le chauffeur me fait signe de monter, “Pas d’argent”. Bon bah d’accord... Il m’emmene jusqu’a Tapah.
Najmi, Bella et Najwa


La je decide d’y passer la nuit. Je me prend la seule averse de la journee en montant la tente. Un nuage de moustique, la premiere fois que j’en voit autant sur ce voyage. L’arceau de la tente pete... Bref, ca sent la galere ! Finalement je passe une agrable soiree en compagnie de Najmi et de ses soeurs Bella et Najwa, habitant juste a cote, et de leur oncle Lan qui appelle un de ses meilleurs amis d'enfance pour l'occasion.

Je me reposte le lendemain matin, pour me voir offrir le ticket de bus pour KL par un jeune officier de police s’en allant bosser au poste en face !








A Kuala Lumpur, je creche chez Zainal, un couchsurfer, qui habite en fait en peripherie a 30 minutes. Super appart’ dans immueble tout neuf, avec piscine sur le toit !


KL en photos vaut mieux que des mots.
 
Les tours Petronas, symbole de la ville et du pays

Merdeka square
 
Batu caves (temple hindou)
Dans la grotte, plein de singes

Cette fois, je paye mon ticket de bus pour Melaka (Malacca). Rien que le nom de la ville eveille en moi tout un imaginaire : premieres explorations eurpeennes, echanges culturels et commerciaux. Un peu comme Istanbul, Goa...
Petit rappel historique, pour ceux que ca interesse : le port fut fonde en 1400 par le sultanat, nouvellement instaure, et devient rapidement un port de 1ere importance dans les echanges internationaux. A son apogee, on pouvait y voir jusqu'a 2000 navires ! 70 langues s'y cotoyaient.
La ville fut conquise par les portuguais en 1511, qui furent chasses par les hollandais en 1645, et cedee par ces derniers aux anglais en 1824. Les portuguais et les hollandais ayant un sens du commerce different du sultan, qui n’imposait aucune contrainte (les colonisateurs ont instaure des taxes), le port a commence a decliner, les commercants preferant evidement aller dans des endroits plus libres. Les anglais ont quant a eux porte leur attention sur Penang et Singapour.

C’est aujourd’hui une petite ville tranquille. Enfin tranquille... tres touristique evidement. Et j’arrive un samedi. Beaucoup de singapourien viennent y passer le week-end, dans leur maison secondaire. Ils achetent beaucoup, l’immobilier est moins cher qu’a Singapour.

Bob, un australien sejournant regulierement en france, me dit que l’atmosphere et la mentalite des gens (plus ouverts qu’ailleurs en Malaisie, deja tres ouverts) n’a pas change depuis 1975, lorsqu’il y est venu pour la 1ere fois. Le centre-ville, comportant beaucoup de batiments de l’epoque coloniale hollandaise,  est classe au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il ne reste qu’une toute petite partie du fort construit par les portuguais a leur arrivee, la “Porta de Santiago”. 
 
Porta de Santiago

 
Clock Tower et Stadhuys, le centre administratif hollandais


A nouveau un Little india, sans grand interet. Et un chinatown, en revanche tres authentique, situe dans la partie de la ville classee. Avec la Jonker street, artere touritique principale, et l'Harmony street, en raison des temples des differentes religions se cotoyant dans cette meme rue : temple hindou, bouddhiste (et taoiste et confusianiste) et mosquee. Une eglise chretienne n'est pas tres loin.

Jonker street

J'y reste plus longtemps que prevu, en petite partie parce que j'ai envie de me poser un peu, cuisiner, en moyenne partie parce que la ville est sympa, et en grande partie parce que je suis dans l'incertitude pour la suite. Sumatra ou pas Sumatra ? Singapour ou pas Singapour ? Je peux en effet prendre un express ferry de Melaka. Et si pas Sumatra, bateau ou avion ?... Ah la la... Y'a tellement plus grave...

Je choisi d'aller directement a Java, par Singapour, et en bateau. Contrairement a tout ce qu'on m'a dit et ce que j'ai pu lire sur le net, c'est moins cher. Je ne comprend pas. Mais c'est tant mieux.
Sumatra est pourtant une route evidente depuis la Malaisie, et, moins developpee que Java, m'attire enormement. Comme avec la Coree du Sud avant d'aller au Japon. Un coreen rencontre a Bishkek m'avait donne l'idee. Route logique. Mais plusieurs raisons m'avaient fait renoncer. On ne peut pas aller partout.

Pour Sumatra, a part un endroit vraiment "interessant" (c'est la partie nord qui contient le plus de choses a voir), j'aurait simplement passe du temps en bus, extremement lents, pour rejoindre Java. Temps perdu. L'Indonesie est enorme.

Je quittes donc la Malaisie pour Singapour. Ce pays et ses habitants sont vraiment charmants. C'est facile d'y voyager. Tout le monde, ou presque, parle anglais. Et ca reste relativement "cheap" pour se deplacer, manger et se loger.
Comme chacun sait, la Malaisie est le pays developpe d'Asie du sud-est. Avec ses contreparties, notamment l'obesite. Ca me frappe des le debut, apres les precedents pays. Beaucoup de personnes, enfants compris, sont en surpoids, sinon obese.

Je suis arrive dans le pays en pleine periode electorale. Ce sont les elections (prevues le 05/05) les plus importantes depuis l'independance, en 1957. C'est en effet le meme parti qui est au pouvoir depuis cette date. Le succes economique et social (peu de chomage) explique ce fait. Mais depuis quelques annees l'opposition se devient plus forte. Les partis se livrent a un veritable concours de drapeau. Mais les rues et les routes sont majoritairement bleue, couleurs du parti au pouvoir. Ils ont a l'evidence plus d'argent... a gaspiller... Mais ca donne limpression d'une grande fete.




Il est maintenant 5h du mat', je prend le bus tout a l'heure, dans 3 heures.  J'ai encore  le temps. Quelques cafes et c'est parti...

Tuesday, April 2, 2013

La Thailande



Sawatdee krup !

Vers le sol thailandais

Me revoila, cette fois de l’autre cote du Mekong.


Une fois sur le fleuve traverse et le pied pose sur le sol thailandais, je fais tamponner mon passeport : pas besoin de visa, 15 jours gratuit. Enfin un pays “cool” !



Mais c’est 30 jours quand on arrive par voie aerienne. Du coup, mon sejour au pays de Siam va etre court, j’ai pas envie de renouveller les 15 jours, oblige de sortir du territoire. Je “laisse” partir devant moi les autres voyageurs vers la station de bus en tuk tuk, pour prendre le 1er bus diretion Chiang Rai ou Chiang Mai. Je reprends la marche, mais pas pour tres long donc : Chiang Rai maxi. Je reprendrai mon mode de voyage chinois ensuite.
Je prends mon temps a Chiang Khong, prends la temperature du pays. Chiang Khong semble plus plus grand que Houey Xai mais on sent tout de suite la difference de richesse. Un exemple simple mais parlant je pense : de vrais petites superette (7eleven ) reapparaissent.

L’accueil aussi n’est pas le meme. On m’avait fait part de la difference entre la Thailande et le Laos. Je le constate et retrouve ce que j’ai vecu au Vietnam. On me salue beaucoup, les ados en particulier, de tres tres nombreux sourires. Un homme s’arrete pour me proposer de monter dans son pick-up des le premier jour.

Apres Chiang Khong, je traverse une plaine remplie de rizieres, avec, sur un cote au loin, des collines que la route fini par rejoindre.
Le riz est deja haut


Je “frappe” a la porte d’un petit temple pour y passer ma 2e nuit. Le jeune superieur me propose de l’accompagner dans une maison. Je ne comprends pas trop, je crois qu’il s’agit d’un ami. J’assiste en fait a une ceremonie dans une maison ressemblant a une maison communautaire. De grandes enceintes ont ete installe a l’exterieur. Les moines, le superieur et les 4 novices (les plus vieux ont 16-17 ans) sont assis dans la piece alignes contre le murs selon l’age. Les gens, 30-40, leur font face, les hommes devant, les femmes et les enfants derriere (en cas de naufrage...). Je m’installe dans un coin. Les moines se mettent a chanter. Le rythme de leur chant degage une energie incroyablement puissante. Les gens chantent egalement avec les moines ensuite. Un “rituel avec de l’eau” se deroule, suivi d’un discours du superieur, “Boat”. Le tout dure presque 3 heures. Des biscuits et des graines de tournesol sont distribues vers la fin. On m’apporte a manger au cours de la ceremonie. Je decouvre de nouvelles saveurs.
On rentre au temple dans le petit van deglinge, couche aussitot.

Le temple ou je passe la nuit
Reveil au son du gong a 5h. Boat m’avait propose de retourner dans la maison pour une nouvelle ceremonie. Il s’agit en fait de prieres et d’ enseignements  dispenses a la demande des villageois. Les moines vont de maisons en maisons. Depart 6h. Le rituel est le meme, avec quelques ajouts cependant. Une construction en bambou decore a ete installe au milieu de la piece. Un “rituel du riz” se deroule. On m’invite a y participer. Il s’agit, apres une priere chantee, de mettre du riz collant dans des urnes. Les hommes d’abord, les femmes ensuite. Un "rituel du fil de coton' egalement.


A la fin de la ceremonie, on apporte a manger aux moines qui restent a leur place, seul dans la piece. C’est une autre forme d’offrande. Les moines emporteront ce qui reste. Quant a nous, nous sortons et nous installons par terre autour d’un plateau. A nouveau un tres bon repas. L’oncle de Boat m’avait dit la veille qu’il m’emmenerait a Chiang Rai apres la ceremonie. Pas vraiment emballe sur le coup, je me laisse finalement faire. Le fait est que je n’ai pas pris la route que j’avais prevu. Sans plan, j’ai suivi les panneaux etles indications des gens que j’ai interroges. Du coup j’ai pris la route la plus courte et squizze Chan Sae, “le village le plus authentique” de la region”, et la route du triangle d’or avec “ses collines buccoliques”, dixit le guide du routard. Le triangle d’or, incluant la Birmanie et le Laos, fut la 1ere region productrice d’opium.
Je suis a 50 km de Chiang Rai. Du coup, la marche, bon...

Chiang Rai est sympa. La ville n’est pas vraiment belle mais une sorte de charme s’en degage neanmoins. C’est subjectif bien sur. Des temples, un bazaar et un marche. Je ne me lasse pas de deambuler dans les marches.
























Il y a surtout dans les environs le Wat Rong Khun ou White Temple. Concu par l’artiste thailandais Chalermchai Kositpipat, sa construction a debute en 1997 et est toujours en cours. Entre tradition et science fiction, le temple est stupefiant, hallucinant, magnifique, amazing... Les superlatifs sont innombrables.





A l’interieur, 3 murs sont peints, splendide, des peintres travaillent sur le 4e. 3  ans de travail pour chaque murs. Restera ensuite les colonnes. 15 ans pour l’ensemble. Sur le mur de l’entree une espece de monstre aux yeux noirs a l’interieur desquels Jeorges W. Bush et Oussama Ben Laden sont representes. Ainsi que New York et les Twin Towers frappees. Se cotoient Batman, Mickael Jakson, Neo de Matrix, Kung Fu Panda, Elvis Presley, Terminator, Spiderman... repartis sur le mur. Mais aussi des avions de chasse, un volcan, des vaisseaux spatiaux, un portable, une meteorite frappant la Terre, un portable, des robots...
Les branches d’une espece de plante semble sortir du monstre. Sur le mur lateral termine (j’imagine que ce sera pareil sur l’autre en face), les bourgeons des branches se transforment en vaisseaux spatiaux dans lesquels des gens ont installes. Ils se dirigent vers le mur du fond ou un magnifique Bouddha peint trone sur une sorte de chateau idyllique.


A cote du temple se trouvent les plus belles toilettes du monde.

Et non, ce n'est pas un temple, mais bien les chiottes...

A l'interieur
Je rejoint ensuite Chiang Mai en bus. Chiang Mai, en plus d’etre reputee pour ses nombreux temples et sa vieille ville agreable, est le point de depart pour explorer tout le nord de la Thailande. Autant dire que c’est tres touristique. Mais pas comme a Luang Prabang, qui est beaucoup plus petite. Je m’y plaît bien et y reste 3 nuits. Je visite de nombreux temples donc.

Wat Chedi Luang


Wat Lok Molee

Wat Chang Man


Je m’offre un massage thai dans un temple. C’est moins cher, et tout aussi pro, sinon plus. A 3 euros l’heure de massage (sans huile), ce serait bête de ne pas en profiter. Et comme a Chiang Rai, je profite, encore et toujours, de la cuisine de la guesthouse. La cuisine thai est reputee, mais bon, quand on veut manger dans la rue pour pas cher, c’est pas forcement exceptionnel. Et jamais suffisant. Mais surtout, apres 15 mois de baroudage, ca manque un peu de vraiment cuisiner, d’autant plus apres quand on a la possibiliter de tester certains legumes et autres nouvelles choses.


Chaing Mai est d’ailleurs un lieu ideal pour apprendre pleins de choses : cuisine thai, massage thai, meditation etc...






Apres Chiang Mai, cap au sud, avec un detour culturel a Sukhothai, capitale de l’empire de Sukhothai, dont l’apogee s’etale du XIV e au XVIe siecle. Il fut absorbe par l’empire khmer dont la puissance s’intensifiait. Le parc historique, classe a l’UNESCO, est enorme. Il est conseille de louer un velo si on veut tout faire dans la journee. La ballade au milieu des ruines des temples et des bouddhas est vraiment chouette. Il y en a tellement qu’on sature au bout d’un moment.







Je retourne a Phitsanulok prendre le train pour Bangkok. C’est moins cher de voyager en train en Thailande, mais faut pas etre presse. Deja a Chaing Mai, depart avec 1 heure de retard, arrive a Phitsanulok avec 2 heures de retard. La on attend le train pendant 3 h. J’arrive a Bangkok le lendemain matin avec 5 heures de retard.
Pour un sejour de 3-4 semaines dans le pays seul, mieux vaut voyager en car, plus rapide eet climatise. Et ce n’est pas si cher que ca. Mais l’experience du train thai (comme au Vietnam et autres pays surement) vaut vraiment le coup. En tout cas pour un trajet en 3e classe, equivalent du hard-seat chinois. Mais plus traqnquille, la, c’est le bruit du train qui domine. C’est plutot depaysant.

Vers Phitsanulok
Faut sans doute aimer un peu “souffrir”. Ou etre nostalgique de voyages non vecus, a savoir, de voyages effectues il y a disons 30 ans. Avant internet, les portables, la grande modernite quoi... Je ne parle meme pas des voyages fin XIX debut XXe. La veritable aventure. Quant au temps des premiers explorateurs europeens... Voila donc ma definition du reve dont j’avais parle dans un ancien post (Turquie de memoire). Le truc irrealisable, ou plutot realisable qu’en reve...


Arrive en gare de Bangkok, je ne sais toujours pas ou aller. J’avais prevu de faire un tour a Kanchanaburi. Mais il ne me reste que 5 jours de visa, et c’est finalement un peu galere (changement de gare) juste pour voir le pont de la riviere Kwai, visiter le musee de cette horrible histoire et camper une nuit dans la jungle. La jungle, ce sera en Malaisie. Je trace donc tout au sud, vers les belles plages thai. J’avais cible Krabi. Un rapide check au bureau de l’info de la gare, un petit coup d’oeil dans un Lonely Planet du bookshop de la gare et la decision est prise : ce sera Trang. Depart le soir meme. J’ai 6 heures devant moi. Je choisi d’aller me poser a l’ombre des arbres du Lumpini Park. Plutot agreable au milieu de cette enorme megalopole. D’autant plus qu’il fait tres chaud.

Fillettes dansant dans la gare de Bangkok

Lumpini park
Cette fois on part a l’heure, mais au ralenti, avec plusieurs arrets en pleine voie. T’as le temps d’admirer le paysage urbain ! Ma 2e nuit en train est bonne, et on arrive a l’heure.
A la sortie de la gare de Trang, je suis alpague par 2 jeunes filles proposant un petit sejour sur une ile. C’est ce que font beaucoup de personnes. Je n’ai pas envie mais je les uis quand meme jusqu’a leur agence pour prendre des infos. La plage est a 35-40 km. Il y a des mini-vans mais je decide d’y aller a pieds. La fille est interloquee : “You can not !”. “Yes I can”. “No you can not”. J’insiste : “Yes I can. I can camp somewhere here tonight and arrive tomorrow”. Elle n’insiste pas, elle a compris. Je ne suis pas un bon client pour eux. Des clients arrivent justement. Je reste un peu etudier leur carte et m’en vais.


Finalement, apres 2h30 de marche, un homme en moto s’arrete et me propose de m’emmener a Pak Meng. J’ai cible une plage plus au sud, pres du Chao Mai National Park. Il ne comprend pas et insiste. Je fini par accepter. Il s’arrete quelques centaines de metres plus loin, chez lui. C’est un garage pour moto. Sa femme parle quelques mots d’anglais. Ils me proposent une petite douche rapide. Pas de refus ! Il me depose plus tard a une intersection.


Encore 10 km et j’arrive a la plage. J’avais choisi cet endroit pour etre sur d’etre tranquille. Mais la , pour etre tranquille, je suis tranquille. Y’a personne. La plage est immense, bordee par de grands arbres.

Aucune construction. Je ne m’attendais pas a ca, apres avoir feuillete quelques guides de voyage, mentionnant des plages surpeuplees, des constructions anarchiques en bord de mer. Mais pas partout, il y a des coins encore tranquilles. Comme celui-ci. Quelques locaus viennent de temps en temps (a maree haute) percher au filet.


Quant a moi, c’est farniente : tai chi le matin, baignade (l’eau est tellement chaude !), lecture, feu de camps... Je reste 2 nuits au meme endroit, histoire de bien profiter.




Je retourne ensuite a Trang et trace a Satun, pres de la frontiere malaise.
Fin du sejour en Thailande. Mais un peu plus precipite et imprevu que je m’y attendais.

Je reste toute la matinee sur internet. Je ne sais plus si j’ai encore un jour sur mon visa. Je passe devant l’office de l’immigration pres de la mosquee. Ca tombe bien, j’y rentre. Bien m’en prend, c’est mon dernier jour. C’etait ecrit  sur le tampon, j’avais pas verifie... Bref, faut partir. Ou payer... Mais je ne me presse pas pour autant. Je pense avoir le temps de rejoindre la frontiere en bus. Je rencontre 2 jeunes footballeurs africains a l’office, on discute un peu.

A la sortie de l’office, une femme me demande si j’ai besoin d’aide. Finalement je n’ai pas beaucoup de temps devant moi... Elle me propose alors de m’emmener prendre un “sorng taa ou” pour le port. Prendre le bateau est le meilleur moyen, plus rapide. 2 possibilites : aller a Kuala Perlis sur la cote juste apres la frontiere ou sur l’ile de Langkawi. Un sorng taa ou vient justement de partir. On le double, on l’arrete. Le chauffeur m’apprend que c’est trop tard pour Kuala Perlis, il n’y a plus de bateau. Pas le choix donc. C’est parti pour Langkawi. Le dernier bateau pour l'ile est dans une heure, faut pas trainer. Moins de 3/4 d’heure plus tard, je suis dans le bateau, passeport tamponne, monnaie changee. Parfait !

C’est plutot marrant ce genre d’imprevu un peu speed, quand ca se goupille bien evidemment. On m’avait conseille Langkawi, j’avais cependant decide de ne pas y aller. Ca a un cout. Tant pis, on va donc voir...


A bientot