Le trajet


Sunday, December 8, 2013

Nouvelle-Zelande, part 3

Direction maintenant Mt Cook.

A Cromwell, j’ai l'agréable surprise de voir s'arrêter Richard, qui m’avait pris en stop à Glenorchy avec sa compagne qui bosse pour le DOC. Lui bosse pour le département environnement de la province de Canterburry. Il s’occupe notamment de l’impact des fermes laitières. En arrivant sur Twizel, il me montre les prairies : pas durable. la zone est plutôt sèche, voir désertique en passant le col de Lindis. Il tente de les arrêter mais c’est impossible. Ils sont trop puissants, le lobby laitier est intouchable.


Je l’interroge également a propos de la lutte contre les espèces nuisibles : possums, furet, rat...
Le poison est balance par hélico seulement dans les zones où la population de ces indésirables a considérablement diminuée, grâce a la chasse et surtout aux pièges. De plus, le poison 1080 a la propriété de perdre son activité un fois dissous dans l’eau. Je fais confiance à Richard, mais je demande quand même a vérifier… Certes, il ne cible pas seulement ces 3 animaux. Un jeune forestier maori me disais que les chiens étaient empoisonnés après la consommation des os de sangliers. Les gens tentent de rassembler des signatures pour stopper cette politique.

Lake Pukaki sur la route vers Mt Cook village


C’est un couple de retraites en vacances qui me permet d’arriver a Mt Cook village en fin d'après-midi, après une attente de seulement 5 minutes. Vu le traffic, c’est une chance.


Je me fais une belle ballade le lendemain jusqu'à Mueller hut, encore complètement enneigé. La vue sur le mont Sefton est magnifique. De fréquentes avalanche se déclenchent sur les flancs de la montagne.



Mt Sefton. L'avalanche est difficile a voir.

Le mt Cook tout au fond au centre

Joyeux pic-nic a Kea point


De retour au village - plus tot que prévu - je me paye une douche gratos et repars finalement dans la foulée, 24 heures tout juste après être arrivé. Visite express. Mon plan était a la base de traverse la chaîne pour rejoindre la côte. On m’avait dit que ce serait compliqué. Et en effet, sans équipement (crampons, piolet…) et un gros sac, c’est au-delà de la témérité. Je m’en doutais. Trop tôt dans la saison. Il y a bien d’autres ballades a faire, et notamment au Tasman glacier, mais je me prends la tête avec une dame du DOC le matin a propos du paiement de la nuit. Pas très sympathique la dame, elle se plaint que je lui fais perdre 5 minutes de son précieux temps. Elle se croit dans le seigneurs des anneaux ou quoi ? Apres ma ballade, je recupère, au culot, mes $10 extorqués le matin par la femme DOC DOC.


Je refais donc la route en sens inverse, et me retrouve le soir même, en un seul lift, à Wanaka, ou je dors sur la plage du lac Wanaka.

Lake Wanaka


Un autre couple de français, jeune cette fois, m'emmène jusqu'à Fox Glacier. Ça va vite, plus vite que mes prévisions.
Fox glacier (et son voisin Franz Joseph glacier) sont les deux seuls glaciers au monde a arriver au niveau d’une rainforest. Imaginez, ou plutôt regardez, on passe, en 30 minutes de marche environ, de cet environnement :

Sentier vers Fox glacier
à celui-ci :

Fox glacier

Ce sont encore des français, Maxime et Maxime, qui me prennent en stop. Ils travaillent dans des exploitations laitières sur Hokitika. Ils sont en ballade. Je les accompagne pour une petite marche sur la côte près de Franz Joseph Glacier, que je n’avais pas prévu de voir, un seul me suffit.

Tasman sea non loin de Franz Joseph glacier



Finalement, ils me laissent au bord du lac Mahinapua, 5 km avant Hokitika. Super spot de camping.


Lac Mahinapua

J’observe à Hokitika des glow-worms. Il y en a sur les 2 îles également, c’est une des attractions touristiques en NZ. Ce sont des larves d’une espèce de grosse mouche genre cousin qui émet une petite lumière verte le soir pour attirer leur proie. La mouche, elle, ne vit que quelques jours, ne possédant aucun orifice pour se nourrir ! La nature est parfois bizarre…

La cote est super jolie après Greymouth. A Punakaiki se trouve une curieuse formation géologique : les Pancake Rocks. Cette étrange formation sédimentaire reste à ce jour inexpliqué.

Pancake Rocks

Route apres Punakaiki

C’est grâce à mon écharpe que je vous offre cette image. Est-ce que ça vaut le coup d’expliquer. Allez, j’explique. Petit retour en arrière.
J’attends toute une après-midi à Greymouth que la pluie cesse, en vain. Après une nuit dans des chiottes (et oui, j’ai renoué avec cette “accomodation”), je quittes la ville. J’eprouvais une petite lassitude en arrivant sur Queenstown, la fatigue de la marche, mais pas seulement. Le tourisme, ca va 5 minutes, c’est bien le temps de vacances. Au bout d’un moment, on sature, enfin en ce qui me concerne. C’est different quand je marche. Et je saturais aussi un peu avec le stop avant de passer sur la cote ouest. Mon 1er lift m’emmene a Barrytown, ou j’attends 1 heure que la pluie cesse, puis 1h30 qu’une voiture s'arrête. Il se remet a tomber quelques gouttes. D’la merde, j’attends plus, je trace a pieds ! ça va tout de suite mieux…
Je tends quand même le pouce de temps en temps, et finis par être pris et déposé a Punakaiki, d’ou je repars toujours en marchant. Le soleil a fait son apparition, c’est cool. Un peu plus tard un gros 4x4 me rase et s'arrête un peu plus loin. Le gars me dit de monter, la route est assez etroite, et y’a pas mal de camion a lait qui circulent. Le type semble pas tout a fait net mais je monte. Je me rends compte aussitôt qu’il est un peu éméché. Il serre une bière entre ses cuisses. Il n’en est pas moins très sympathique.
Et forcement, peu après être monte dans le 4x4, la route sors de la foret et arrive sur un point de vue sur la cote magnifique. Dommage, je me dis, pas de photos. La route redescend.
Soudain, je m'aperçois que je n’ai plus mon écharpe. Le gars s'arrête, je regarde partout. Mais je suis certain qu’elle est tombée en montant, dans la précipitation. Je laisse le gars repartir sans moi et fais demi-tour. Le paysage n’aurait pas été si beau, le gars pas raide, j’aurais peut-être dis au-revoir à cette écharpe, même si j’y tiens un peu, m’ayant été offerte en Chine. Et meme si elle m’est bien utile le soir et le matin.
Au bout d’1 heure de marche, je la retrouve nouée a un poteau !


Et je passe un excellent bivouac au niveau du superbe point de vue.



Je me remets a marcher le lendemain. Petite pause au bout d’1 heure. Allez, je tends le pouce. Une voiture s'arrête, c’est parti. Pas besoin d’attendre pour mon 2e lift également. Sally, qui collecte des échantillons de lait dans les fermes, vient de finir sa “journée” (il est 9h30) et rentre chez elle. Elle me dit qu’ils commencent a réaliser que les petites fermes (200 vaches) sont préférables. La qualité du lait est bien meilleure (ah bon !), le soin aux vaches incomparable (oh tu crois ?). Elle me montre une exploitation de 600 vaches (la moyenne dans le coin) : le fermier peut traire 90 vaches d’un seul coup.


Mon 3e lift m'emmène directement a Richmond, près de Nelson. Après ça s'enchaîne et je me retrouve a Motueka à 15h. Good ride !
“J’attends” le lendemain à la bibliothèque que le soleil revienne. L'énergie et le moral sont de nouveau à leur max. De belles journées sont prévues, j’ai un bon spot de camping gratos, et je sais que je vais pouvoir prendre une douche et laver mes fringues après ma balade dans Abel Tasman National Parc.


J’emprunte le début du “Abel Tasman Coast Track”, autre Great Walk” tres reputee, et donc très fréquentée, pour ensuite piquer inland, dans les collines.

Coastal track

Inland track


Je ne rencontre alors plus personne, hormis, le soir au minuscule refuge, Florian, un jeune allemand fuyant également les chemins bondés.


Je le retrouve à Motueka. Je lui file le tuyau du camping, lui celui du marché du dimanche matin. Où je tombe sur le Lord of the rings. J'hésite pas, naturellement. D’la folie. C’est une masse le bordel. Et j’ai déjà 3 bouquins...

C'etait un signe. J'ai desormais mon precieux. Mais je vais devoir le porter...


Propre, frais et dispo, je prends la direction de Picton pour reprendre le ferry. On me dépose à Havelock. C’est parfait, j’avais envie de marcher le long de la “scenic route”, la Queen Charlotte Drive, beaucoup plus courte que par Blenheim, mais aussi longue en temps. Ça serpente grave.

Y'a plein de belles boites aux lettres le long de la route. Celle-ci est ma preferee

Queen Charlotte sound


Finalement, le lendemain matin, j’accepte un lift. Une dame croisée un peu plus tôt qui promenait son chien avant d’aller travailler. Elle aussi ne prend jamais d’auto-stoppeurs, son mari lui “interdit”. Mon “good-morning” doit être en partie responsable de cette entorse a la règle. Mais peut-être est ce mari, lisant le journal devant son café, qui lui a suggéré de me prendre lorsqu’elle lui a raconté qu’un pauvre gars avec un énorme sac a dos, marchant gaiement, venait de lui souhaiter le bonjour. Qui sait?
Bref, ça me permet d’arriver plus tôt à Picton et de profiter de la journée ensoleillée.

Picton

Vue du port de Picton

Nouvelle-Zelande, part 2


Gooday everybody !


J’étais donc a Christchurch lorsque je vous laissé.


Lucas, un jeune lituanien rencontre a Tongariro, m’avait parlé d’Akaroa et conseille d’y faire un tour. Je ne suis pas très presse de me rendre sur la cote ouest, alors c’est parti. Le spot est effectivement magnifique.
Akaroa Harbour. Super endroit ou passer la nuit...

Vue depuis les hauteurs

Ca s'avère être surtout le lieu ou les français ont aborde au XVIIe siècle et commence a s’installer. Ils n’ont pas été plus loin, chasses par les anglais. Le village a conserve un semblant d'atmosphère française, avec des drapeaux français flottant aux façades des maisons, des enseignes et des noms de rues en français.
Une boucherie aux couleurs de la France a Akaroa

Il y a même un festival annuel pour célébrer l’installation française. On me dit que les gens mettent des bérets...


Je retourne ensuite sur Christchurch. Une vieille dame qui ne prend habituellement pas les auto-stoppeurs, fais un petit détour pour me déposer sur la route  du sud, menant à Ashburton.


Je m'arrête a Oamaru pour voir des pinguin. Il y en a 2 espèces : les Blue penguins et les Yellow-eyed penguins. Les premiers ne sont observables que par l'intermédiaire de “tour”. En gros tu paies.
Les deuxièmes peuvent être vu librement. Le truc c’est qu’ils sont beaucoup moins nombreux, une demi-douzaine de couples seulement nichent sur la plage. De plus, on ne les observe que du haut de la falaise.
Vous les voyez ? Mais si, la en bas, a cote du tronc...

Ces drôles d’oiseaux  sont très craintifs. En plus du stress généré par la présence humaine, cela peut avoir des conséquences catastrophiques pour les petits, les parents restant en mer et digérant leur pêche destinée a leur progéniture. Ils peuvent nager jusqu'à 40 km au large, et plonger jusqu'à 120 m de profondeur pour se nourrir et ramener le casse-croûte au petits (a tour de rôle). Ils reviennent en fin d'après-midi pour passer la nuit dans leur nid. Les jumelles offertes en Malaisie me sont bien utiles...
Mais le poste d’observation constitue un excellent abris ou passer la nuit.


Oamaru est chouette, avec des bâtiments d'époque victorienne.

Quartier victorien a Oamaru

D’Oamaru, je rejoins Dunedin, que je quittes aussitôt. Pas prévu d’y rester, pas très joli (a noter une usine Cadbury). C’est surtout le lift qui est intéressant. Le jeune fait 2 détours, le premier chez son cousin récupérer 2 carcasse d’agneaux tues de la veille, le deuxieme chez un pote dans un petit village hippie.


Je suis ensuite bloque a Owaka. Je prévoyais de faire la Southern Scenic Route pour rejoindre la cote ouest, qu’on m’avait conseillé. En fait je ne le sens pas. Je sens surtout qu’il est maintenant temps de passer sur la cote ouest sans trop perdre de temps. Deux belles journées sont de plus prévues dans 2 jours, de quoi me caler une petite rando, pres de Te Anau.


Je fais un saut a Surat Bay, ou l’on peut théoriquement observer des Lions de mer. Il est malheureusement trop tard, je suppose qu’ils sont partis en mer casser la croûte. Mais le spot est très joli, malgré le temps pluvieux.

Surat Bay
Je retourne donc a Balclutha de bonne heure, et me retrouve à Te Anau a 16h ! Non pas contre toute attente, j'espérais bien au fond de moi, mais bon, je suis quand même bien content… Le trafic n'était pas non plus exceptionnel. En 7 lifts depuis Owaka, dont un petit vieux dans une petite voiture - j’avais même pas tendu le pouce, n’y croyant pas trop, comme quoi…“Elle est bien ma petite voiture hein, elle roule bien hein !” Il part pêcher sur le terrain de son beau-fils qui possède 7000 moutons (4000 agneaux, 3000 brebis et une trentaine d’heureux béliers). Il me fait, lui aussi, part du fait que les fermiers abandonnent le moutons pour se tourner vers la production laitiere : “big money”. Je suis également pris par un couple de fermiers possédant 800 vaches laitières, et, chose incroyable, par un camping-car. Ils ne s'arrêtent quasi jamais. Mais je tends le pouce, on sais jamais. Et ce couple d’anglais en vacances me prend et me dépose devant le visitor center de Te Anau.


J’avais en tête le Kepler track. Une portion est malheureusement fermée en raison du risque d’avalanche. Je décide de faire quand même un balade a la journée sur le sentier jusqu’au premier refuge, ou j’apprends que la section est ouverte depuis le matin. Parfait. La pluie de la veille a fait du bien. Il fait beau maintenant, j’ai assez de nourriture, allez, on continue. C’est une chouette balade, de 3-4 jours selon les brochures. Mais en 2 jours c’est bouclé, comme le Tongariro circuit. Tous les ans une course est organisée. Le meilleur temps est de 4h30 environ, pour 60 km.

Vue du lac Te Anau




Un Kea, le seul perroquet alpin. Surtout ne pas laisser son sac sans surveillance...




On the Kepler track

La scène du Seigneur des anneaux dont je vous parlais auraient très pu être tourne ici également. J’ai d’ailleurs plus d’info maintenant. Tongariro, c’est Mordor, Emyn Muil, Plains of Gorgoroth, et le Mt Ruapehu le Mt Doom. Il faudra absolument que je revois la trilogie à mon retour. Idéalement après avoir lu le bouquin, faut que je le trouve.


La cote ouest, et en particulier Fiordland National Park, est très arrosée. 200 jours de pluie en moyenne a Milford Sound. Ca donne des forets fabuleuses, toute pleine de mousse.

Sur le Kepler track


On arrêtait pas de me dire que le temps en Nouvelle-Zelande est très changeant. En effet, tu peux être en slip au bord du lac Te Anau un jour, et le lendemain supporter une petite polaire en plus d’un sweet ! Si ce n’est pas dans le même jour d'après.


Pour différentes raisons, dont le temps qu’il fait (les 2 jours de beau temps sont termines), les prévisions météo et le fait que le Routeburn track (autre Great Walk) soit fermé (toujours à cause des avalanches. En fait, c’est possible de le faire, en prenant un hélico sur la portion dangereuse. Pas donné mais ça peut être une bonne expérience), je décide de ne pas aller à Milford Sound, un des sites les plus visité de Nouvelle-Zélande. En même temps, tout l'intérêt est de faire un tour en bateau jusqu'à la pleine mer. Pas vraiment le goût tout seul.
Finalement le track est ouvert, merci la pluie, et le beau temps est théoriquement de retour. En route pour le Routeburn. Je le fais dans la journée. C’est un beau parcours (lieu de tournage des scènes d’Isengard).



Routeburn track

Routeburn track

Routeburn track

Il est présenté comme une rando de 2-3 jours. Les great walks s’adressent a un relativement large public. Il ne faut pas les comparer a certains GR en France qui peuvent prendre 1 semaine ou plus. Nul besoin d’avoir une grosse expérience de randonnée, de montagne, ou d'être affûté comme un athlète. C’est d’ailleurs tout l'intérêt de ces balades. En marchant bien, ça fait de petites journées de marche. 2-3 jours si l’on veut donc profiter, se prendre 1 ou 2 ½ journées aux refuges, ou faire des petites excursions en dehors du sentier.


Et être prêt a débourser.
$54 ou $32 selon la Great Walk pour dormir dans un refuge, $18 ou $14 pour camper a côté, me semble un peu exagéré.
Au DOC d’Auckland, on me disait que c'était pour limiter la fréquentation de ces marches devenues trop populaires. Mais dans le même temps, une grosse partie de la com cible ces great walks. Il faut les rentabiliser ces “luxueux” refuges, grands et nikel, ces toilettes, et les payer ces rangers qui vérifient que t’as bien payé… Pardon, je suis mauvaise langue. Ils font un gros boulot.


Le travail est énorme sur les sentiers : ponts, passerelles, chemin de bois, les tanks d’eau de pluie etc...



Je ne suis pas contre une petite donation, au contraire. L’entretien coûte cher, et le DOC manque de moyens. Les refuges non fréquentés sont alors délaissés par le DOC, et finalement détruits. Sauf si des volontaires comme de remotehuts.com.nz viennent a la rescousse.
Mais le danger n’est pas tant pour les Great Walk, Y’a même aucun risque pour eux.


Les refuges sont classés par catégories, c’est moins cher en dehors des Great Walk, et gratuit pour ceux non entretenus par le DOC. En dehors des Great Walk en pleine saison ou il y a toujours un ranger, il n’y a pas de contrôle. Andrew me disait que le système ne fonctionne pas, une grande partie des gens (néo-zélandais et étrangers) ne payant pas.


Ok les great walks sont situées dans des paysages grandioses. Mais pour être honnête, ça vaut pas forcement toute la pub qu’ils en font. On me l’avait dit, et ça parait évident, il y a d’innombrables autres balades toutes aussi belles.
Mais surtout, les Great Walks sont pour moi trop aménagées, trop cadrées, trop formatées, enfin vous voyez quoi.


Certains apprécient ce luxe, et sont prêt a payer le prix.


J'enchaîne avec le Rees-Dart, ou plutôt le Dart-Rees pour moi. C’est une marche qui passe d’une vallée a une autre. Je commence par remonter la Dart valley, au milieu de laquelle coule la Dart river.

Dart river
Après le passage d’un petit col, le sentier redescend dans la Rees valley, en suivant, vous l’aurez deviné, la Rees river.

Le col, Rees saddle

Bivouac dans la Rees valley

Belle rando de 3 jours. Le seul désagrément, ce sont les sandflies, de petites mouches qui piquent, actives du matin au soir, mais surtout le soir. Par endroit, ce sont des nuages entiers. Infernal, à te rendre fou. Elles sont présentes sur les 2 îles, mais plus particulièrement dans le sud-ouest de l'île du sud. Jusqu'à quel point peut-on être l’ami des bêtes, quand t’as 30 millions d’ennemis qui te tournent autour, et t'empêche de manger ta soupe tranquillement ?


En parlant de soupe, on ne se lasse pas de photos de montage, mais pour changer, voici la bonne tambouille du chef : spaghetti, soupe au potiron déshydratée et petit pois déshydratés.



C’est l’occasion de vous parler de ma grande satisfaction : le P3RS. Hein ? Derrière ce nom militaire se cache un réchaud fait maison avec une canette, et fonctionnant a l’alcool a brûler. Il ne pese que 10 g. Randonner en NZ sans réchaud est, en tout cas pour moi, impensable. Je l’utilise depuis la Calédonie. Il a certes ces inconvénients, mais je mange et bois chaud, c’est le principal. Pour les adeptes de la rando léger et du bricolage, y’a pleins de tutoriels sur le net.

Voici l'engin, avec le pare-vent. J'en ai un de 2e de secours.

Je rejoins Glenorchy, tout petit village a la pointe du lac Wakatipu. Les Maoris se sont installés dans la région pour la pierre de jade. Elle est toujours utilisée en bijouterie. Les colons, quant a eux, étaient davantage intéressés par l’or. La ruée vers l’or a été importante sur la cote ouest, vers 1860.

Lac Wakatipu a Glenorchy. Encore un bel abri ou dormir...
Queenstown est comme on m’a dit : busy. C’est une petite ville, mais très touristique. L’hiver c’est une station de ski. Magasins, hôtel, resto, bars… Pas pour moi.
Lac Wakatipu a Queenstown

Je préfère Frankton, enfin la petite plage au bord du lac ou je décide finalement de passer la nuit après avoir piqué une petite tête… Putain elle est froide ! Au début elle est froide, et après... elle est toujours froide ! J’apprends plus tard que le lac Wakatipu est l’un des lacs les plus froids de NZ.

Lac Wakatipu depuis la petite plage de Frankton

Thursday, October 31, 2013

Nouvelle-Zelande, part 1

Je passe ma première nuit à l'aéroport, il est trop tard pour aller en centre-ville - enfin pour moi.

Auckland ne m’enchante pas plus que ça. Je préfère Sydney, selon les “critères” des villes d’anciennes colonies. Il faut dire que le temps n’y est pas : venteux et pluvieux, relativement frais. C’est “dur” après l’Australie…
Vue du CBD (Central Buisness District)

Et je ne suis peut-être pas très objectif pour parler des villes. Il manque souvent quelque chose, comme un peu de verdure... Auckland Domaine est un grand parc au coeur de la ville. Je m’y sens tellement bien que j’y campe...

Auckland Domain



Je passe une partie de mon temps à planifier mon séjour. La Nouvelle-Zélande est réputée être le paradis du randonneur. 2 - 3 mois ne sont pas assez, il faut choisir. Mais j’imagine l'étranger visitant la France dans la même situation.
La ville est très cosmopolite, avec une communauté asiatique assez importante.
Je suis d’ailleurs hébergé le dernier jour par Alan et son frère, originaire de Taiwan. Ils habitent en périphérie, a une quinzaine de km du centre. Après une grosse partie de la journée à la bibliothèque à mettre à jour mon blog, je pars en direction de la motorway. Il se fait tard mais je tente quand même le stop. J’ai à peine posé mon sac, pas encore tendu le pouce qu’un gars s'arrête. Il me dépose 20 km plus loin,à  Drury. C’est pas grand chose mais l’essentiel est fait : je suis sorti de l'agglomération.
Le lendemain matin, alors que je marche vers la voie d’insertion, une voiture s'arrête à ma hauteur : “Tu vas ou, tu veux un lift ?” On m’avait dit que le stop est super facile en Nouvelle-Zélande mais là, ça dépasse toute les espérances ! Bon, c’est pas tout le temps comme ça non plus…


Mon 3e lift de la journée m'emmène jusqu'à Taupo. Mon objectif était Tongariro National Park, mais vu le temps, Stephen me conseille de “patienter” à Rotorua. Il fait un petit détour au Huka Falls avant de me déposer.
Huka Falls. 200 000 L/sec !
Le gars est vraiment intéressant. Il me parle notamment du slogan touristique de la Nouvelle-Zélande: “clean and green”. Green, ça l’est, on ne peut pas le nier. Par contre, clean, c’est moins sur. La production laitière est très polluante. Le nombre de vaches laitières a double en 20 ans. Elles remplacent de plus en plus les moutons, la laine n'est plus tres valable, le lait semble plus rentable que la viande de mouton.

Il y a aussi le problème des possums, importés d’Australie au milieu du XIXe siècle pour développer l’industrie de la fourrure. L'animal a vraiment commencé a envahir tout le territoire depuis 1950, atteignant un pic de 80 millions en 1980. Il y en a aujourd’hui environ 30 millions, consommant 9000 kg de feuilles par nuit (ils peuvent détruire un arbre adulte en 2-3 ans). Il transmet également la tuberculose bovine.
Pour sauvegarder les forets et le cheptel (et aussi le kiwi, emblème national, ainsi que d’autres espèces de petits oiseaux. Les rats et une espèce de furet, introduit pour lutter contre les rats mais préférant les oeufs d’oiseaux, menacent la faune), les autorités utilisent des pastilles de poison. Stephen me dit que ça tue tout, et m'encourage a en toucher 2 mots au Department of Conservation (DOC) qui s’occupe des parcs nationaux et donne toutes les infos touristiques associées. La fille que j’interroge a ce propos dans le premier DOC me dit être mal a l’aise face a cette option. Mais les conséquences sont, selon la version officielle, négligeables, la dose étant soit disant trop faible. Et des etudes ont montre que le taux de survie du kiwi atteint plus de 90%. C’est vrai qu’il n’y a pas de solution idéale. Néanmoins, le truc à considérer, c’est que la Nouvelle-Zélande est le marche principal de la compagnie qui produit lesdites pastilles.


Je suis pris entre 2 averses et arrive donc à Rotorua. La région est réputée pour ses centres thermaux et les zones d'activité volcanique (geysers, petits étangs d’eau chaude, “piscines” de boue bouillonnante, dégagement de gaz sulfurique…). Je retrouve la fameuse odeur d’oeufs pourris. Je n’avais pas spécialement revu de venir ici. Mais on a beau avoir déjà vu ce genre de choses, ça reste fabuleux. Mais le plus surprenant, c’est le fait que la ville s’est construite en plein milieu de cette zone, au bord du lac Rotorua.
 
Lac Rotorua
Kuriau Park est un parc assez original avec ses trous de boue bouillonnante et ces petits points d’eau fumante.
 
Kuriau Park la ou ca fume



Je me joint a un couple de backpackers français et un québécois qui attendent d’autres backpackers pour dîner, en partageant mes ingrédients. Ce sont comme par hasard les mêmes que ceux nécessaires au plats qu’ils prévoient : pâtes, carottes, oignon. Les moins chers. Ce n’est pas une surprise, la Nouvelle-Zelande est aussi cher que l’Australie, sinon un peu plus. Je ne sais pas si je me suis bien exprime dans mon précèdent post. Simplement, si tu fais pas gaffe, t’as vite fait de vider ton porte-monnaie. Mais c’est pareil en France. On profite à notre façon. Je clos le chapitre


Bref, pour revenir à Rotorua, des bains ont été construits a la fin du XIXe siècle, l’eau chaude et acide ayant été déclaré bénéfique pour résoudre la dépendance à l’alcool. Les gens perdant connaissance a cause des gaz étaient sortis de l’eau avant la noyade. Mais suite à de nombreux décès, ils ont été ferme puis totalement démolis en 1950.



Les prévisions météo étant plutôt bonnes, je retourne sur Taupo après 2 nuits passées dans la ville. C’est John, anglais d’origine, qui me prends en stop. Il travaille pour Fonterra, coopérative multinationale laitière, la plus grande entreprise néo-zélandaise. Elle collecte la quasi totalité du lait produit, et exporte plus de 80% de sa production (c’est connu). Les produits laitiers sont la première source de revenus dans les exportations néo-zélandaises et représentent 26% des exportations totales. Fonterra représentant 30% des exportations mondiales de produits laitiers et génère 20 milliards de dollars néo-zélandais de bénéfices (merci Wikipedia). L'Australie reste le premier marché, mais la Chine tend à devenir le marche principal de la Nouvelle-Zelande, pour nombre de produits comme la viande de mouton et le bois (certains d’ailleurs s’en inquiètent).

On passe le lac Taupo. Il fait beau, je serais bien resté, le coin est vraiment joli. Mais c’est justement parce qu’il fait beau que je ne reste pas. John a plus d’une fois du renoncer a faire le Tongariro à cause du mauvais temps. Il faut en profiter. Lisa, qui vient de se faire tatouer la lèvre inférieure - fin d’un tatouage qui lui couvre le menton -  me laisse à Turangi.

J’attends désespérément. Il se fait tard, j’ai déconné, je suis parti trop tard de Rotorua, je ne vais pas pouvoir démarrer ma rando dès le lendemain matin. Mais après plus d’une heure d’attente, un backpacker français s'arrête. Il roule tant qu’il fait jour, et jusqu'à ce qu’il trouve un bon spot pour dormir. Il me dépose a Whakapapa Village, d'où partent les sentiers de randonnée. Si c’est pas beau ! Sauf que ça s’est grave couvert. Il pleut dans la nuit et au petit matin, ça semble compromis. Mais non, les prévisions sont toujours bonnes. Alors c’est parti.  Et effectivement ça se dégage en début de matinée pour finir sur 3 magnifiques journées.

Des scènes du Seigneur des anneaux ont été tournée dans le parc. Je n’ai vu la trilogie qu’une seule fois et ça commence a dater. Mais une scène m’avait particulièrement marquée : un des héros courait dans une immense terre légèrement montagneuse couverte de lande, l'épée dans le dos. Il courait nuit et jour, il ne s'arrêtait pas le gars, un iron man le mec ! Bref, si ma mémoire est bonne, le paysage qui s’offre a mes yeux ressemble beaucoup à celui de cette scène. Avec le Mont Rapehu enneigé en arrière plan, c’est juste merveilleux.


Le “Tongariro Northern Circuit” fait parti des 9 “Great Walks” de Nouvelle-Zélande. Arrive au pied des monts Tongariro et Ngarauhoe, ça commence a être plutôt fréquenté. Rapehu, Tongariro et Ngarauhoe forment la trilogie volcanique du parc. Deux éruptions ont eu lieu en 2012 au niveau d’un des cratères du Tongariro. Des volutes de fumées sortent toujours de la zone. Le panorama du haut du mont Tongariro est sublime.
 
Ngarauhoe au premier-plan et Rapehu en arriere-plan

 
Emerald Lakes
Après ma première nuit, je quittes le Northern circuit pour le “Round the mountain track”, qui fait le tour de Rapehu, le plus haut sommet de l'île du nord, culminant à près de 2800 m d’altitude. Je ne rencontre plus personne, et passe ma deuxième nuit tout seul dans le refuge. Je traverse le dernier jour une zone “a risque”, ou des coulées de boue sont possible. Mais la dernière coulee date de 1999.


Ouf, j'ai eu chaud !
Le paysage fait par endroit très désertique.
 
Je rejoint Ohakune. Fin d’une très belle marche. A la journée ou sur plusieurs jours, Tongariro National Parc est indiscutablement un lieu a découvrir.

Le temps a change, la pluie est de retour. C’est normal au printemps me dit-on. Finalement, j’aurais peut-être du venir en hiver…

Maintenant, je file vers l'île du sud, que je préfère privilégier. On verra si j’ai du temps pour explorer d’autres coins de l'île du nord avant de partir. Je répète le schéma que l’on m’a maintes fois donné et que vous connaissez peut-être : l'île du nord pour les volcans et la culture maori, et l'île du sud pour les montagnes et la nature. En gros. A Sanson, un routier s'arrête, après que de nombreux camions soient passés. Le fait est que Mike est le patron d’une petite boite de 4 employés. Il me laisse a quelques km du centre de Wellington et des ferry. J’embarque aussitôt.
 
En quittant Wellington
Il faut compter environ 4 heures pour rejoindre Picton, situe au fond d’un très beau fjord, le Queen Charlotte Sound.
 
En arrivant sur Picton
Je prévoyais d’aller direct sur la cote ouest ou se trouve tous les meilleurs treks, mais vu les prévisions météo, c’est même pas la peine. D’autant plus que du beau temps est annonce sur Christchurch. Je change donc mes plans et decide de descendre par la cote est. A Blenheim, c’est un jeune couple de voyageurs polonais qui me prend en stop. Ils s'arrêtent souvent pour prendre des photos, j’en profite.
Des vignes
et des roses...



Ils me laissent a Kaikoura, très joli coin, ou des colonies de phoques se reposent sur les rochers. Je ne m’attendais pas à en voir.

Plage a Kaikoura

L’endroit a été un haut lieu de la chasse a la baleine par les colons, au large de la peninsule.

Balade sur la peninsule


En arrivant au centre-ville de Christchurch, je ne percute pas et me demande bien ce qu’il s’est passe pendant une bonne minute. J’ai l’impression d’entrer dans une ville au lendemain d’une guerre : zones rasées, bâtiments endommagés, magasins fermés, rues barrées etc... Ça me revient d’un coup, un tremblement de terre a secoue la ville en 2012. Il y en a eu 2 en fait, le premier en 2011, et le deuxième en 2012. C’est le deuxième, inhabituel, qui est responsable du désastre. 80% des bâtiments ont été soit détruits pendant la secousse, soit démolis parce que trop endommagés. C’est impressionnant.




Je suis hébergé par Andrew, sur New Brighton, au bord de la plage. Il a créé il y a 10 ans un site internet pour sauvegarder d’anciens refuges sur la cote ouest. Ils ont été construit dans les années 50 et 60 par des chasseurs mobilisés par l’office des forêt de l'époque pour enrayer la prolifération du cerf, importé d’Angleterre et ravageant la contrée. Faute de moyens, le DOC, qui a pris le relais entre temps, a laisse tomber la maintenance de beaucoup de refuges, préférant concentrer leurs effort sur les “Great Walks notamment. Le DOC avait même entrepris d’en détruire certains, les plus “isolés”, les moins “visités” (à peine une fois par an). Certains avaient même été complètement oublié des mémoires. Plusieurs ont été detruits. Face a ce malheureux constat, Andrew a décidé d’entretenir certains refuges et de dégagé les sentiers y menant. Il a créé ce site pour permettre a d’autres volontaire de faire de même. Le DOC voyait ça d’un  mauvais oeil au départ mais, voyant le succès du projet, ils ont récemment alloué une petite subvention au groupe. Pour aller sur le site, cliquer ici. 70 refuges sont références, avec les itinéraires pour y accéder.

On part marcher avec sa copine Joga sur les collines au-dessus de Lyttleton. Mais l’objectif de la balade est de finir de dégager un sentier envahi par les genêt, importé d’Angleterre également (des collines sont entièrement jaune, c’est assez joli. Andrew estime cependant que c’est une bonne chose, ça fixe l’azote, et permet a la foret native, rasée par les colons, de repousser). La zone avait été fermé par les autorités après le tremblement de terre, à cause des risques d'éboulement.


Lyttleton, port de Christchurch