Le trajet


Tuesday, September 18, 2012

Le Kazakhstan, part 2

Salem

J’espere que vous avez passe un bon ete et de bonnes vacances.

Aussitôt arrive a Turkestan, je me suis cale dans un hotel. En fait, j’avais un peu trop ingere de vodka la veille chez Ikhtiyar. J’avais de toute facon prevu, et meme si je suis tout propre, j’en avais besoin. Je finis ma nuit. Plus tard dans l’apres-midi, je visite le mausolee de Khoja Ahmad Yasawi, classe a l’Unesco. Yasawi fut un influent imam et
poete sufi du XIIe siecle. Les domes et l’interieur sont actuellement en rénovation. Mais le batiment reste grandiose.


Yasawi mausolee



Israil, a ma droite
Je quittes la ville le lendemain dans l’apres-midi. Alors que je sortais d’un petit supermarche (un vrai, avec du choix, des rayons ou tu peux te promener et te servir tout seul... Le rayon vodka est impressionnant. Meme les petits magasins de village sont bien apprvisionnes. Tu trouves pas toujours ce que tu cherches, mais tu trouves toujours de la vodka. Tu peux te mettre la tete a l’envers pour moins de 2 euros), alors donc que je sortais de ce supermarche, 3 ouzbeks venus acheter de la biere et sortis juste derriere moi m’alpaguent. L’un d’eux, Israil, m’invite. Lui aussi insiste. Je finis par accepter. Ce sont en fait des ouvriers du batiments travaillant et vivant sur le chantier d’une maison. Ils sont 6, des jeunes surtout.
Je pars pour de bons le lendemain matin. Je laisse la voie ferree qui fait un detour par Arys, et suis la route qui est en chantier. Un gros projet pour relier Pekin a l’Europe. Je rencontre beaucoup d’ouvriers.

Champs de coton
La steppe n’est pas completement terminee, mais il y a desormais des arbres, des cultures de mais, de coton, et par endroit de l’herbe. Apres un mois de steppe, c’est un peu surrealiste.


Des vendeurs ouzbeks. Il y a beaucoup d'ouzbeks dans la region

Je mange de la pasteque presque tous les jours, invite soit par des vendeurs au bord de la route, soit par des ouvriers, soit par la providence. Un jour en effet, alors que je venais de me mettre sur la voie terminee mais non encore ouverte aux voitures, pour m’en eloigner (j’aurais pu le faire 500 m plus tot, ou 50 m plus tard), j’apercois sur le bas-cote des cadavres de pasteques. 2 sont entieres. La plus grosse semble bonne, je l’ouvre : intacte ! Il est 11h30, c’est juste parfait. Un vrai cadeau du ciel. Je me pete le bide.
Rien d'interessant dans cette photo, juste pour illustrer l'anecdote.
Dans le sac rouge, il y avait 4 patates. Elles finisent dans ma gamelle le soir.




Je dine un soir dans la cantine d’une base du chantier routier. Je venais de dire que je n’avais pas encore tres faim. J’accepte neanmoins le the propose. Mais comme souvent, quand on t’invite a boire le the, on t’invite a manger, meme si c’est pas grand chose.
Le lendemain, je vois pour la premiere fois un chacal. On m’en a tellement parle, des loups et des chacals. Beaucoup m’ont demande si j’avais un flingue pour m’en proteger.



J’arrive a Temirlan, apres quelques gouttes de pluie dans la matinee, les premieres depuis un mois. Pas de quoi remplir un de a coudre, mais le soleil est temporairement cache. Ca fait du bien. 
A 10h il est de retour, implacable 


Troupeau de chevres. Les nuages s'en vont...
Temirlan coule une riviere, la riviere Arys. Apres un nouvel episode de steppe aride, mais legerement vallonne, c’est le bonheur. J’y reste une journee. Un vrai moment de detente, un moment perturbe par un petit vieux borgne a cheval. Il vient me voir, part ensuite virer une voiture venant d’arriver, reviens vers moi, appelle des gamins se baignant non loin, s’enerve contre l’un d’eux qui a du lui dire quelque chose qui ne lui a pas plu. Apparement je ne peux pas rester ici a cause des vaches.
Feu de camps au coucher du soleil au bord de la riviere Arys

Je ne vois pas trop pourquoi, d’autant moins que j’en ai vu que 3 de l’autre cote de la rive. Mais bon. Les enfants m’expliquent que l’homme est une sorte de chef, le gardien des terres et des vaches, une sorte de representant de la loi. Je comprends pas bien. Il demande si j’ai des papiers. Apres un premier refus, je lui montre mon passeport. Ca le calme aussitot, il multiplie les gestes d’excuses, me serre la main 2 fois et s’en va. En fait, il avait peur que je zigouille une vache, me disent les enfants. J’ai beau suivre un splendide regime carne ici au Kazakhstan, j’en suis pas encore la ! Je me repose, peche plusieurs heures avec un jeune passionne, et passe une bonne nuit.

La ville suivante est Shymkent, grosse ville de plus de 600 000 habitants. Je suis heberge (couchsurfing) par Bertrand, un belge enseignant le francais et l’anglais a l’universite. Mais je change d’hote lors de mon sejour dans la ville. Bertrand demenage avec son colloc espagnol Satur. C’est son frere et sa copine thai tout juste arrive qui reprenne l’appart.
Rien de special a Shymkent, mais c’est la ville la plus verte et la plus agreable que j’ai traverse depuis Baku.

Tulip square a Shymkent
A si, c’est une ville particulierement polluee, au plomb et a l’arsenic notamment. La faute a une vieille usine de plomb qui exhale allegrement ses fumee toxiques. 40 000 enfants presenteraient un taux d’intoxication élevé, avec problème neurologique. Les gens ne disent rien, y'a 700 emplois, vous comprenez... Pour ceux que ça intéresse, cliquer ici. C’est aussi, d’apres ce qu’on m’a dit, la ville ayant le taux de criminalité le plus eleve du Kazakhstan. Cette partie sud du pays est, semble-t-il, réputée pour être le far-west du Kazakhstan, du moins par le passe, mais la mentalité reste “tough”. Ceci dit, je quittes la ville dans une bonne atmosphère : les gens me "congratule", on me donne a nouveau de l'argent (très difficile de refuser, situation très embarrassanet), je sympathise avec des policiers, un turc un peu éméché m'embrasse

Chez Adelraman : je montes pour la 2e fois sur un cheval

Apres Shymkent, je decide de faire un petit detour par la reserve naturelle d’Aksu-Jabagli (prononce Arsu-Jabarle). Alors que je suis a quelques heures de la reserve, je suis invite de bon matin a boire un the par Adelraman. Il me propose de rester la journee dans sa ferme. Il a des chevaux, des vaches, des brebis et des chevres. Le pain est cuit dans une petite marmite recouverte de bouses de vache incandescentes. Ils me font gouter leur kimiz (prononce kemez), lait de jument fermente. Special mais fameux. Journee de repos donc.





Je les quittes le lendemain matin et entre dans la reserve. Je n’avais pas prevu d’aller bien loin, mais je suis de toute facon rattrappe par un gardien, sa fille de 7 mois dans les bras. Je l’ai fait courrir le pauvre. La reserve est interdite sans autorisation, c’est-a-dire sans avoir paye (50 euros le guide). Le gardien m’indique un endroit pour pique-niquer. Super chouette. Du coup, j’y reste la nuit.

Aksu-Jabagli

Je rejoint la route a Baurzhan Momyshuly. Juste avant, je croise un essaim de guêpes. Elles ont du être aussi surprises que moi. Je m’en sors avec 3 piqures...

Et j’arrive a Taraz.
Belle journee riche et dense. Apres ma 1ere mission internet, je ne prends pas le temps de manger. Une pancarte mosquee du XIIe siecle m’attire. La je rencontre du monde, on me donne a nouveau de l’argent... Apres tout s’enchaine. 
Bazar a Taraz
 Je passe un moment dans le bazar, plutot immense. On me depose ensuite non loin de Tekturmas mausolee, ou les maries se croisent. Photos et priere de l’imam.

Tekturmas mausolee
De rencontres en rencontres, je quittes la ville un peu tard. Deux jeunes hallucines par mon trip font un bout de chemin avec moi, jusqu’a la tombée de la nuit. Ma sortie de Taraz est pour le moins epique, pas evident de nuit. Je passe les détails, je finis par trouver un endroit ou camper.

Apres Taraz j’enfile tranquillement les km. La chaine de montagne entre le Kazakhstan et le Kirghistan est toujours la, sur la droite. Elle ne bouge pas...
A ma droite
Il commence a faire plus frais la nuit, je ressors le sweet du fin fond du sac, depuis Aksu-Jabagli en fait. Il fait encore chaud la journee mais c’est desormais largement supportable. C’est en fait agreable de marcher maintenant.

A Kulan je me dis que je commence a être un peu sale. Je me prends 2 douches et 3 diners. L'hospitalité kazakh... A part 2 - 3 cas pas très positifs - il est vrai qu’on peut rencontrer quelques mésaventures - j’ai vécu l’inverse de ce qu’on peut entendre ou lire : des gens qui me donnent de l’argent, des flics qui sympathisent sans même me demander mon passeport... Mon séjour au Kazakhstan a été intense a maints points de vue.

J’arrive a la frontiere Kirghiz avec 2 jours d’avance sur mon visa. Mais...

C’est tout pour aujourd’hui ! Bonne nuit les petits, faites de beaux reves.