Le trajet


Wednesday, June 26, 2013

La Nouvelle Calédonie, part 1

Coucou

Je commences donc par me poser et me reposer chez Ben et Flo à Bourail, à 160 km au nord de Nouméa sur la côte ouest. C’est un petit village de campagne entourée de collines, à 10 km de la mer.  On y pratique l’élevage extensif de bovins (pour la viande, premiere activité agricole en Calédonie), et la culture de pommes de terre, de maïs principalement, ainsi que de squash (potiron, en partie exporté,notament au japon) et autres cultures vivrières (taro, igname...)
En rang !

A Bourail
La côte à Bourail fait partie d'une des 6 zones du lagon calédonien  inscrites au patrimoine mondial de l'humanité par  l'UNESCO : la zone côtière ouest.
Les plages (plage de la Roche Percée, baie des tortues) sont réputée pour la ponte des tortues à grosse tête de novembre à mars. Le "bonhomme de Bourail", sur la plage de la Roche Percée (qui s'est écroulée), est une des curiosités géologiques du coin.
Le spot est également connu des surfeurs qui peuvent pratiquer toute l'année. Les vagues sont petites mais intéressantes. Ipnotisant en tout cas.

Le Bonhomme à droite

Le Bonhomme de Bourail
La baie des tortues, avec les fameux pins colonaires,
endémiques au "caillou"

Baie des amoureux, 3e plage après celle de la Roche Percée
et celle des tortues sur le sentier des 3 baies

Baie des amoureux vue du haut
Les premières vacances scolaires de l'année arrivées, on part tous ensemble chez les parents de Flo à Nouméa.

Place des cocotiers à Nouméa

Vue de la baie Sainte Marie à Nouméa depuis le Ouen Toro,
au bout de la pénisule

Marina de la baie de la Moselle près du marche de Nouméa

Avec Ben, on se fait le début du GRT1 qui part de Prony, tout au sud de l’île. Le temps est moyen, mais le paysage est splendide. C’est de toute façon mieux qu’en pleine été. Nous sommes en saison fraîche, l’hiver océanien (20-25°C l'après-midi). Ca doit être “chaud” en plein été sous le cagnard ! Mais heureusement le GR n'est pas très difficile, et les étapes sont relativement courtes. De nombreux  creeks (ou criques) le long du parcours permettent de se ravitailler en eau.

Le départ

Première petite difficulté

Le pénitentiaire de Prony

La baie de Prony
Le GR est toujours en cours de réalisation. Il traversera à terme le "caillou" du nord au sud. La portion Prony-Dumbéa est faite depuis une dizaine d’années. De petits refuges jalonnent le sentier, vérifié et entretenu tous les mois par une boite privée. C’est nickel. Nous traversons d'ailleurs d'anciennes mines de nickel et de chrome. Le sous-sol est riche, les réserves sont importantes, la Calédonie détient entre 20 et 30% des reserves mondiales connues de nickel. L'extraction minière représente la première source de revenu du territoire.

Une nouvelle usine vient d'être construite, l'usine de Koniambo ou "l'usine du Nord", à Vavouto, au nord de Koné, amenant son lot de travailleurs (pour la construction : phillipins, chinois, coréen, belges, canadiens...) et entrainant le développement du village. Cette usine est le symbole du rééquilibrage entre la province nord et la province sud et va offrir un certain nombre d'emplois aux locaux (prioritaires). Elle est entrée en production tout récemment.
Petite particularité : l'usine était pré-assemblée, les modules ayant été fabriqués à l'étranger (Chine, Inde) et acheminé par bateau ! Même le béton a été préparé en Chine ! C'est gore...
Le convoyeur, chariant le minerai de la montagne jusqu'à l'usine, est impressionnant : 3-4 km. Le gouvernement détenant la moitié des parts, un certain retour est cette fois-ci espéré pour la population, en plus des emplois créés. Mais, évidemment, le paysage sera bien différent dans 20-30 ans : montagnes défigurées, "rasées", comme dans la région de Canala (d'après ce qu'on m'a dit), une des premières régions exploitées. sans parler de la pollution. Plusieurs personnes, kanak et caldoche, me font part de leur sentiment partagé. Eternel dilemne...

Nous ne rencontrons personne sur le GR et dans les refuges, juste un employé de l'entreprise de maintenance du GR avec un stagiaire.

Une petite creek

Deuxième petite difficulté

Dans le maquis minier

Au refuge de Neocallitropsis
Les chutes de la Madeleine
Une Népenthès, plante carnivore
Brume au-dessus de la forêt cachée
Retour sur une piste
La chaîne, autour du lac de Yaté

On s’arrête dans le parc de la rivière bleue, au bord du lac de Yaté. C’est un lac artificiel de 4000 ha environ, créé par le barrage de Yaté en 1959.

Vue d'une partie du lac de Yaté

Descente sur le lac. Sol latéritique très glissant.

Lac Yaté
Des cagous vivent dans le parc, relativement protégé des chiens sauvages. Un programme a permis d'augmenter sensiblement la population, un temps proche de l'extinction.
Le cagou, endémique à la Calédonie, est l'emblème de l'archipel. Il ne peut pas voler, comme le kiwi de Nouvelle-Zélande. D'ou sa vulnérabilité. En l'absence de prédateur (bien avant l'arrivée de l'homme), les muscles de ses ailes se seraient atrophiés. Il vit donc au sol, dans la forêt humide, et en famille. Les petits restent en effet jusqu'à l'âge de 2 ans avec les parents (unis pour la vie !), et peuvent même rester plus longtemps, en se prenant un territoire dans celui des parents.





On y trouve également le plus vieux kaori connu en Calédonie : 1000 ans, 2,70 m de diamètre à hauteur de poitrine. Beaucoup de Kaoris ont été malheureusement coupés pour leur bois. Celui-ci est un rescapé !



Autre curiosité : la forêt noyée. Les arbres, imputrescibles, sont toujours debout depuis l'inondation de la vallée en 1959.




Voilà, c'est tout pour aujourd'hui, bonne nuit les petits...


Monday, June 17, 2013

Mon premier vol

Salut tout le monde !

Je suis bien arrivé en Nouvelle-Calédonie. Non sans histoires. Rien d’extraordinaire, mais juste un peu chiant.
De toute façon, depuis le début, c’est-à-dire la réservation des billets en ligne, j’ai eu des problèmes.
Mais bon là, c’est devenu un peu lourd à la fin. Y’a eu un truc à chaque vol (j'en prend 3). Problème de bagage et de confiture à Bali . En arrivant la veille au soir à l’aéroport, j’étais pourtant en situation idéale. Mais j’arrive à être en retard et à monter dans l’avion juste à temps, 5 minutes avant le décollage.
Souci de visa australien à Kuala Lumpur : je suis encore le dernier à monter dans l’avion, au dernier moment.

De Bali, je retourne en effet à KL. Le vol Bali-Sydney par Air Asia passe par KL. C’est aberrant, mais on n’est plus vraiment surpris, c’est ainsi que le monde tourne de nos jours...
Et ça m’a fait grave chier de revenir en arrière, par principe. L’idée était de toujours aller de l’avant, sans jamais faire demi-tour. Mais j’avais déjà pas eu le choix en Chine.

J’en profite pour faire quelques achats à KL. Je n’avais pas eu le temps (enfin surtout l’envie et le besoin) lors de mon premier passage. Avec Singapour, Hong-Kong et Dubaï, c’est la Mecque du shopping. Les centres commerciaux, nombreux et énormes, sont plutôt impressionnants. Surtout ceux spécialisés dans le matériel high-tech : ordinateurs, smart phone et cie, appareils photos...

Suria KLCC Mall, Petronas Tower.
Comme une toile d'araignée.
Pris au piège de la consommation,
et sucé jusqu'à l'os...
Je redécolle après cette journée de shopping. Impossible d’atterrir à Sydney à cause du brouillard matinal. On est détourné sur Melbourne. Remplissage du réservoir, attente, et je loupe ma correspondance pour Nouméa. Je passe la nuit à l’aéroport et prends un vol le lendemain midi. 24 heures passées à l’aéroport, génial !

Attente avant l'embarquement pour Nouméa.
Même ce dernier vol a une petite couille : départ avec 1/2 heure de retard. "Congestion" sur la tarmac ! L'avion d'Air Calin ne peut pas se placer près de l'embarquement et être chargé. Je ne suis plus à 1/2 heure près...

Enfin bon, le principal est là : enfin arrivé en Calédonie ! Après 17 mois de voyage. Objectif atteint.
 
Ce voyage aérien met comme un terme au voyage tel que je l’ai mené depuis le début.
Et je peux vous le dire maintenant, la décision est prise depuis longtemps, il n’y aura pas de tour du monde. A moins que je change d’avis sur un gros coup de tête, pas d’Amérique donc.
Mais je ne prévois pas de rentrer juste après la Nouvelle-Calédonie pour autant...

Pour l’instant, je me repose chez Ben et Flo, je vais me balader, profiter...
En attendant la prochaine brève, je vous donne ma première impression : quel calme après l’Indonésie !

L'itinéraire 5


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Friday, June 14, 2013

L’Indonesie, part 3 : Lombok


Petite pêche sur le ferry entre bali et Lombok, sous le regard d'un oiseau en cage
De Lembar ou je debarque, je prends un "bemo", puis marche jusqu’a Senggigi.

Je loue a nouveau une moto, j’y ai pris goût. Et c’est l’unique moyen que je vois pour profiter de l'île pendant les 6 jours que j’ai devant moi. Je laisse tomber le trek au Rinjani, le 2e volcan le plus élevé d’Indonesie : 3726 m. Il n’est plus possible d’y aller seul de toute façon, trop dangereux selon les sources officielles. La vérité est qu’ils veulent ramasser le pognon. Il faut louer les services d’un guide et de porteurs. C’est un gros budget.

Je m'arrête le premier soir aux Gangga Waterfalls que m’a conseillé un jeune rencontré en route. Le paysage côtier était magnifique. Le choix est en vérité difficile : camper sur la plage ou aux chutes ?



Qu'est-ce qui' y a ? Tu veux ma photo ?




Je suis accueilli par Udin, qui a aménagé le site il y a une quinzaine d’années. C’est évidement payant. Il me propose un petit bungalow, avec le dîner et le pt-dej pour une somme enfin décente (Bali est cher, Senggigi aussi. Normal, c’est touristique). J’avais pas prévu mais ça tombe bien finalement, j’ai quasiment pas mangé de la journée et je n’ai pas grand chose pour cuisiner.

Vue du bungalow
Gangga waterfalls
L’environnement est effectivement merveilleux. Mon bungalow donne sur les champs de riz. Udin m'emmène le soir voir le battage dans les champs. Le riz a été fauche le matin et empilé après avoir séché un peu au sol. La récolte a lieu 4 mois après la plantation. Des cacahuètes ou du maïs sont ensuite semés. Il faut également 4 mois pour les cacahuètes. Le riz est ensuite séché au soleil avant de partir pour le décorticage.
Je file un coup de main. La lune nous éclaire. Moment exquis.



Udin vend son café, son tabac, sa vanille. Produits naturels. Il a créé un petit business mais sa démarche est authentique. Il ne communique pas l’existence d’une 3e chute aux locaux, de peur de voir l’endroit salopé par les canettes, les sacs plastiques, les mégots et toutes les autres merdes que les gens laissent partout.
Si vous venez un jour a Bali, je vous conseille vivement d’y faire un tour.



Le lendemain matin, rebelotte : fauchage d'une autre parcelle

Je me fait arrêter pour un contrôle de routine. Contrôle plutôt surprenant et inhabituel. Délire. Le jeune flic est très jouasse, il me demande de le prendre en photo. Il me laisse partir comme à regret. Tous les signes de la séduction étaient là, si vous voyez ce que je veux dire... Petite anecdote.

Je rencontre Muliadi après Bayan. Il m’invite a rester le lendemain soir pour le mariage de sa belle-soeur. Je ne reste cependant qu’une nuit. On va dans le village de sa femme, ou se tient un dhikr le soir, pour bénir l’alliance des 2 jeunes gens. Lombok est majoritairement musulmane. Les hommes en habits traditionnels s’installent par terre en cercle et entame la récitation. Ça ne dure pas très longtemps. Ils partagent ensuite leur repas.
Mosquée traditionnelle en bamboo dans le village de Mul
Je prends énormement de photos, beaucoup trop. Les ⅔ sont inutiles. Mais il y a certaines photos que je regrette un peu de ne pas avoir prises. Comme ce soir là : des enfants assis sur un banc à chanter et rire, se balançant de gauche à droite. Adorables. Je suis assis en face d’eux, je sors mon appareil photo. Mais j’arrête mon geste, cette fois-ci, je n’y arrive pas. L’impression de détruire la magie du moment peut-être.

Mul m'emmène un peu plus tard dans le village du marié, qui a organisé un petit concert. Pour offrir aux villageois. Il a fait venir des chanteurs de Mataram. Sa famille a “un peu” d’argent me dit Mul.

Avec Mul, sa femme et ses enfants
Je prends ensuite la route qui coupe dans la montagne par Sembalun Lawang et arrive a Aikmel.


La plaine à Sembalun Lawang


Plaine de Sembalun vue du col

Apres la redescente par la jungle, les cultures réapparaissent
Alors que je viens de finir de manger de bons beignets à base de tofu sous une belle averse, je suis invité par un jeune, Handy, qui déjeune avec son père Mahmud. Ils me proposent ensuite de rester chez eux. L’invitation est étrange. Ils me parlent de leur piscine, de leur école. Ils insistent. Parfois tu te demandent. Je finis par les suivre, pour 1 heure ou 2 leur dis-je, je souhaite avancer un peu.

Mahmud possède effectivement une piscine publique. Et c’est le directeur de l’école primaire du village. Il a véritablement le coeur sur la main. Et ils sont très pratiquants. Je me souviens de ce qu’une personne me disait dans je ne sais plus quel pays : faire de bonnes actions permet d’engranger des points nécessaires a l’entrée dans le paradis. Offrir l’hospitalité a l’étranger, au voyageur, fait partie des bonnes actions. En plus d’être naturel et/ou culturel.

Des baigneuses toutes folles de voir un étranger

Partie de foot dans la cours de l'école

Répétition de la marche pour le groupe de musique dans la cours de l'école,
avec Mahmud au premier plan
Handy est le prof d’anglais de l’école. Je tapes la balle dans la cour de l’école avec les gamins, tout heureux de mettre. Mahmud a peut-être vu en moi une chance d’ouverture pour les élèves de son école. Aucun étranger ne s’arrête ici.
Je repars le lendemain, après un bon café très sucré, comme souvent, avec les instit’. Je descends jusqu’à Kuta, le plus gros spot de surf de l’île.


Marché, dans un bled après Aikmel
Village Sasak traditionnel. Les Sasak forment l'ethnie de l'île,
avec leur propre langue.

Vue de la baie de Kuta
Après une nuit chez Bobby près de Selong Belanak, je remonte sur Senggigi rendre la moto.


Paysage, autour de Selong Belanak


Très bonne virée. Lombok est sublime. Je comprends maintenant les personnes qui m’en parlaient. Bali est chouette, mais j’ai de très loin préféré Lombok. C’est d’une part plus calme, moins agité, et d’autre part moins touristique. Le tourisme déforme, et c’est parfois un peu casse-couille.

Je retourne à Bali prendre mon avion pour la Nouvelle-Calédonie. Je passe 2 excellentes dernières journées, avec 2 belles rencontres, dont celle d’Idi, devant un petit stand de Martabak ambulant. Le martabak est une sorte de crêpe fourrée avec une préparation a base d’oeuf, et cuite dans un bain d’huile. Bien gras. La cuisine indonésienne est sympa, à base de riz évidemment. J’arrive à trouver assez facilement des plats végétariens, avec tofu et tempeh. Ils sont pas mal friture, comme en Malaisie. Idi m’aide à déchiffrer le menu et me propose de m’emmener a l’aéroport ou je passe la nuit.
C’est finalement à Denpasar, la plus grande ville de Bali, peu touristique, que j’ai eu les meilleurs contacts.
Je commençais en fait à vraiment apprécier l’Indonésie. Question d'état d'esprit. Lombok m'a remis dedans.