Le trajet


Thursday, July 11, 2013

La Nouvelle-Calédonie, part 2

Salut tout le monde

Je reprends le clavier.
Repos forcé chez Ben et Flo après cette petite escapade dans le sud de la Grande Terre. En cause une infection à un doigt de pieds, petit souvenir d’Indonésie. C’est ensuite la pluie qui s’y met...

Je reprend mon sac dès que le temps s’améliore. Destination : la côte Est. Différente et très jolie paraît-il.
Je fais du pouce jusqu’à Koumac. Le stop marche bien en Nouvelle-Calédonie. C’est super agréable pour le coup. D’autant plus qu’on parle la même langue, évidement. Ça fait d’ailleurs bizarre, après 1 an et demi de voyage, d’entendre du français partout. Et à l’autre bout du monde, avec un environnement différent. Même impression qu’en Guyane. Bref, je me mets à marcher à partir de Koumac, vers Ouegoa. Un homme s’arrête en fin de journée pour me proposer de monter. J’accepte, mais pour quelques kilomètres seulement. Il me dépose aux Roches Notre Dame ou je passe la nuit. Endroit bien agréable. Le point de vue au sommet du rocher est sympa.

Vue du sommet des Roches Notre-Dame

Le lendemain matin, une autre personne s’arrête. Je monte à l’arrière du pick-up, un autre auto-stoppeur est déjà installé à l’avant. C’est Anzo, un tchèque. Du coup, on continue ensemble, après le col d’Amos qui offre, au passage, une belle vue sur la mer. Lui voyage en stop. On marche jusqu’au monument commémoratif de la prise de possession de la Calédonie par la France, le 24 septembre 1853 (C’est James Cook qui a découvert l’île en septembre 1774).

On alterne ensuite la marche et le stop, dans des caisses complètement déglinguée. On bivouaque ensemble le soir sur Puebo.

 

Cascade Colnett
Un marseillais et son fils, Jean-Jacques et Nicolas, nous prennent le lendemain. Ils cherchent comme nous la cascade Thao. On en trouve une magnifique. Obligé, petit bain dans la “piscine” au pied de la cascade.

Je suis tellement bien que je les laisse partir et reste pour la nuit. Le lendemain, je passe devant une autre cascade : la cascade de Thao ! Ce n’était donc pas la bonne cascade, c’était celle de Colnett. Merde, je ne suis pas si près de Hienghène du coup !

Le gars qui habite à l’entrée (on passe par sa propriété) me paie un café au retour. En Indonésie, la cascade serait payante. Ici non (mais tu peux laisser une pièce), et il te paie même le café ! Ils ont généralement un rapport à l’argent différent, me dit-on.
La cascade était fermée 3 semaines plus tôt. C’est souvent le cas en Calédonie. Le mont Panié est par exemple fermé en ce moment. Problème entre tribus apparemment. Ce sont en effet des terres coutumières (appartenant aux tribus). Si y’a un problème, ils ferment l'accès, et c’est tout.

Hibiscus
On m’offre à manger un peu plus tard. C’est dimanche (rappel : dimanche = jour du Seigneur). Repas kanak : taro, igname...
 
Je trouve l’accueil vraiment bon. Les kanaks ne sont pas aussi prompt à la rencontre que dans d’autres pays (plus réservé ?), mais ils sont très amicaux et très chaleureux. Quelque part, j’aime autant, tu peux facilement rester seul si tu le souhaites, t’as pas le sentiment d’être “agressé” (même si ce n'est pas désagréable).
J’apprécie également leur habitude de se saluer quand on croise un véhicule. Avec un signe de la main. C’est génial. Il faut dire qu’il n’y a pas beaucoup de circulation sur la côte est. Bien appréciable quand on marche, tu finis pas la journée les tympans explosés...

Entre Colnett et Thao
La côte Est est effectivement splendide. Et différente : la montagne se jette directement dans la mer, et c’est beaucoup plus vert. Il pleut toute l’année sans réelle distinction. La route longe le bord de mer. Les tribus se succèdent. Je prends mon temps. Je me tape des noix de coco. Y’a pas mal de fruits incroyables, mais la noix de coco est quand même hallucinante, non ?




J’arrive à Hienghène le lendemain, après le passage du bac de la Ouaième. La rivière de la Ouaième ne possède pas de pont, et n'en a jamais possédé. Le seul moyen d'atteindre l'autre rive est d'embarquer sur le bac. Ou de nager... Le bac permet d'embarquer plusieurs véhicules. Le bac de la Ouaième est d'autant plus célèbre et symbolique qu'il est le dernier de ce genre en Nouvelle-Calédonie.




Embouchure de la Ouaième
Bac de la Ouaième
Comme Hugo quelques instants plus tôt, je suis invité par des ouvriers à casser la croûte avec eux. Yannick est très volubile. Il nous parlent de l’histoire de la Calédonie, des évènements de 1984, de la prise d’otage d’Ouvea, mais aussi de la situation actuelle. On sent bien un malaise. Je m'apercoit plus tard qu'un malaise existe au sein même de certaines tribus. Ce n'est pas si simple.
Je suis arrivé sur le territoire juste à la fin d’une manifestation contre la vie chère. C’est un problème parmi d’autres, tous plus ou moins imbriqués.

On verra si l'indépendance revendiquée par beaucoup devient réalité ou non.
A partir de 2014 s’ouvre une période de 4 ans pour le référundum d’autodétermination.
Je vous laisse vous informer plus précisement si cela vous intéresse.
 
En attendant, le temps a changé, la pluie est de retour. Je monte jusqu’au col du Ga Wi Vaek, d'où on a une magnifique vue sur la baie et la poule de Hienghène, malgré un ciel donc bien couvert. Le sentier passe entre des niaoulis qui dégagent une merveilleuse odeur (proche de l’eucalyptus).
 
Le Sphinx, baie de Hienghène, avant le déjeuner avec Yannick, James, Alfred et Hugo
et le mauvais temps...

La poule et le shinx vu du col

La poule couveuse de Hienghène, vue de plus près
En fin d’aprèm, 4 gars alcoolisés et encannabisés (2 fléaux chez les kanaks) me proposent de me déposer dans un camping non loin. On m’avait évidement déconseillé de monter dans ces cas-là. Mais je finis par accepter. Le conducteur, beaucoup moins cramé que les autres, gère relativement bien. Bien m’en prend. Il pleut toute la nuit, et toute la journée du lendemain. Et pas qu’un peu. Des trombes d’eau.
Je vois avec surprise Jean-Jacques et Nicolas passer le matin au camping. On va avec Ghislaine, qui voyage depuis plusieurs mois en océanie, à l’hôtel à côté se prendre un méga petit-dej. Rien d’autre à faire pour le moment. On mange pour la journée...
J’apprends plus tard qu’il s’agissait d’un phénomène exceptionnel, jamais survenu en cette saison depuis au moins 1951. Il est tombé jusqu’à 700 mm d’eau en 24 heures à certains endroits. Des portions de routes ont été emporté, des cultures détruites. Des zones ont été déclaré sinistrées.

Je reprend la route. Après Hienghène, c’est Touho.


Crabe de mangrove. Attention, n'approchez pas !
Embouchure de rivière, bordée de mangrove




















Puis Poindimié, commune la plus importante de la côte Est. En changeant de zone, on change de langue (une trentaine, dont un bon nombre en voie de disparition). La Nouvelle-Calédonie est découpée en aires coutumières, subdivisions parallèles aux subdivisions administratives (province sud, province nord et province des Iles Loyauté). Ils peut y avoir plusieurs langues totalement différentes au sein d'une même aire.
Les tribus continuent de se succéder. L’accueil est toujours le même, fort sympathique.
On m’offre un matin du manioc râpé, enveloppé dans des feuilles de cocotier et cuit au feu : une tuerie !

une case traditionnelle
Après Ponérihouen, en passant dans la tribu de Monéo, je suis invité par Fabrice à me reposer 5 minutes et boire un coca. Eux tourne à autre chose. Il me propose ensuite de rester dormir chez ses parents, qui habitent non loin. Son père est sculpteur. Ce dernier (Clément) me propose à son tour de rester le dimanche (on est samedi soir) et de ne repartir que le lundi.

Pont X ou pont Eiffel, à l'entrée (ou la sortie, au choix) de Ponérihouen.
Nous préparons ensemble un bougna, spécialité traditionnelle kanak. Igname, patate douce, oignon, poulet un peu de sauce tomate, le tout cuit dans un max de lait de coco fraîchement fait. Ce plat peut se faire également avec du poisson, des fruits de mer, du crabe ; on peut y ajouter des carottes out tout autre légume de saison. Clément le fait aujourd'hui à la marmite, méthode plus rapide, mais le bougna est traditionnellement cuit lentement dans le four kanak, c'est-à-dire sur un lit de pierres, entouré de cailloux chauffées à blanc, sous une couverture végétale recouverte de terre. Le plat est alors emballé dans une enveloppe de feuilles de bananiers (3, voire 4 couches) parfaitement étanches. Le lait de coco est, à la fin de la cuisson, complètement absorbé.
Même sans ça, c’est un délice. Je passe une merveilleuse journée, fort enrichissante, en leur compagnie. La famille est vraiment adorable.

Clément et Marie-Thérèse, avec le drapeau Kanak
Clément me montre une photo d’une de ses sculptures : époustouflant. La symbolique de la sculpture est d’une force... Il accueille avec sa femme Marie-thérèse les visiteurs pour des journées, week-end balade, sculpture...
Si jamais vous faites un tour en Nouvelle-Calédonie un jour, n'hésitez surtout pas à venir les rencontrer.
Pour voir leurs coordonnées et toutes les infos pratiques, cliquez ici.
 

Après Houaïlou, je crois devoir en découdre couteau contre machette. Mais le gars m’a pris pour un autre blanc... Qu’il m’a dit...
Je prends la transversale qui traverse la Chaîne pour revenir à Bourail. Belle route. Je refuse maintes fois des propositions de lift. J'ai trop envie d'apprécier mes derniers moments de rando.
Un jeune m'accompagne pendant une bonne heure. Il va à Nouméa. Voir la famille. Son sac sent bon l'herbe... Il en donne au passage aux "cousins".

Entre la tribu de Nessa Kouya et celle de Gonde
Putain de voiture !

Voilà, fin de mon petit périple de 2 semaines, et fin de mon séjour calédonien tout court.
Pour sûr, je serais bien resté plus longtemps.

Le potentiel touristique de la Calédonie est énorme. Pourtant, le nombre de visiteurs plafonne, voire diminue (moins de 100 000 par an seulement). Le tourisme ne marche pas. Ce n'est pas le seul fait de l'isolement. C'est vraiment dommage. En même temps, pour celui qui recherche une nature relativement bien préservée (malgré les coupes forestières passées, les feux de forêts etc...), une authenticité, la tranquillité ... la Calédonie est le paradis !

 
 

Wednesday, July 10, 2013

Coordonnées et infos pratiques Clément EURISOUKE

Accueil en tribu
 
Monsieur EURISOUKE Clément
Sculpture sur bois
Tribu Monéo - Ponérihouen - Province Nord - Côte Est
Nouvelle-Calédonie
Tel : 89 03 27
 
Prestation 3 heures : 4 000 F CFP par personne
Initiation à la sculpture
Plantation d’un arbre
Sentier pédagogique
 
Prestation 1 journée : 10 000 F CFP par personne
Initiation à la sculpture
Plantation d’un arbre
Sentier pédagogique
Balade - point de vue
 

Prestation 1 week-end : 15 000 F CFP par personne
Initiation à la sculpture
Plantation d’un arbre
Sentier pédagogique
Balade - point de vue
Baignade
Autres activités
 

Forfait pour les groupes / associations :
2 500 F CFP pour 3 heures
5 000 F CFP pour 1 journée
10 000 F CFP pour 1 week-end