Le trajet


Monday, January 20, 2014

L'Australie, le retour

Salut a tous


De retour a Sydney, après une très courte nuit a l'aéroport - la 3e ou 4e a l'aéroport de Sydney, j’en perd le fil... J'ai mes habitudes maintenant - je trace direct au bureau des visas indiens.


L’Inde. C’est en effet ma prochaine (et dernière, avec peut-être le Nepal, a priori) destination.
L’Amérique du Sud continuait a me faire envie. Mais non, pas de tour du monde. Mais pas envie de revenir en France en plein hiver non plus. Et l’Inde m’appelle. Depuis la Malaisie, voire Pekin.


Je file ensuite chez Rowan a Cattai.
J’arrive le 24/12, en pleine préparation pour le repas de Noël. Grosse fete.
Le nouvel open living-room avec cuisine que nous avions commence en août est terminé. Le lieu est super convivial, vraiment cool.




J’ai 3 semaines avant mon vol. J’aurai pu rester en NZ plus longtemps. Mais j’avais prévu de revenir plus tôt pour participer a un “confest”, c'est-à-dire un ‘spiritual conference festival” ou ‘alternative life festival”. Le meilleur du monde selon Rowan. Il y tient un stand. Au programme : conférence sur tous les sujets possibles touchant au bien-être, médecine douce, massage, yoga, méditation, repas végétarien, percu etc… No electricity. Il se déroule sur 1 semaine.
Malheureusement le festival a été annulé et reporté.


Du coup, je reste 3 semaines chez Rowan et Manfred ou White Gum Community. C’est aussi bien, ça me permet de reposer mon pied, du moins d’essayer. Y’a toujours quelque chose a faire. D’autant plus que Rowan a trouve une nouveau terrain pour recréer la communauté. Déménagement prévu en 2014.


Mais on passe quand même la plupart du temps a piquer une tête dans la rivière, faire du kayak, cuisiner, manger, taper d'la percu, gratter d'la guitare, squatter, discuter etc...


C'est moi
  



L'endroit est beaucoup plus busy qu'en juillet et août, ou nous étions entre 3 et 5 personnes. Normal, c'est l’été. On monte jusqu'à 40 personnes ! Rowan a du mal a refuser les demandes. De nombreuses nationalités. Il y beaucoup d'allemands. Manfred (père de Rowan) est d'origine allemande et, Rowan, dans son profil couchsurfing, précise qu'il parle allemand et qu'il est versé dans la culture allemande. Il est danseur professionnel de danse folklorique allemande.

Rowan et Lilly

Manfred


Le bébé alpaga a grandi, le petit jardin que j'ai créé avec Harley ne se porte pas trop mal. Mais c'est très sec, il a peu plu depuis que j'ai quitté le sol australien. 2013 a été une année particulièrement chaude et sèche comme annoncé a mi-parcours.
L'eau a Cattai est un problème. On doit sans cesse ramener de l'eau de pluie depuis l'énorme tank au fond de la propriété pour la douche, la vaisselle, la cuisine... Les petits tanks autour du lieu de vie sont vides.

Les alpagas cherchant ombrage

Un moment fort : le feu d'artifice a Sydney le 31/12. C'est le plus beau et le plus impressionnant que j'ai jamais vu. Tiré au-dessus du Harbour bridge. Il y a en fait plusieurs spots de tirs, avec les mêmes pétards. Et plusieurs séquences, 4 en tout : 20 h pour les enfants, un autre a 21 h, un extra très court a 22h30 et le principal a minuit. Le feu d'artifice rassemble environ 2 millions de personnes..



Une grosse activité est le "damster diving", c'est-à-dire faire les poubelles des supermarchés le soir. C'est impressionnant (et écoeurant, mais pas vraiment surprenant) ce qu'on récupère. Je ne vais pas détailler. Une exemple néanmoins : des kg et des kg de bananes. Au moins 20 kg a plusieurs reprises. Du coup, c'est atelier pâtisserie : banana cake, banana crumble, banana pancakes, banana compote, iced banana...


Un exemple de 'prise"

Le temps passe tranquillement.
Puis vient l’heure du départ. Beaucoup sont déjà partis, après être reste plus longtemps que prévu. La vie est douce a Cattai. C’est toujours un peu triste de se quitter après avoir passe du temps ensemble.


Mon pied n'est pas complètement rétabli mais c'est mieux.

Alors en avant toute pour l’Inde !

Sunday, January 5, 2014

Nouvelle-Zelande, part 4

Back to Wellington.

Je n’y reste que le temps de pique-niquer. Cette ville ne me dit rien.

Le lendemain matin je rencontre Julie a la bibliothèque de Waikanae. Elle accueille des woofers et m’invite a venir le soir. Julie a juste un tout petit jardin communautaire. Elle pratique le yoga. J’en profite pour faire quelques séances. Je reste en effet 3 nuits finalement, en partie a cause de la pluie, en partie pour aider. Je fais 2 - 3 trucs dans son jardin et lui apprend a fabriquer du fromage. Elle récupère du lait cru et de la présure chez une voisine.

Kapiti Island vue de  Waikanae Beach
Je fais un tour à l'église juste avant de quitter la ville. Julie m’avait conseillé la messe. J’ai la flegme de me speeder. A défaut, elle m’invite au moins à jeter un oeil au bâtiment. J’arrive à la fin de la messe, après une heure de marche (Julie habite a Waikanae beach). La plupart de gens sont partis mais il reste encore du monde. 84 ans, m’accueille et me fais une courte visite. Sa femme m’invite alors a déjeuner. J’hallucine, ils habitent non loin de chez Julie. Retour a la case départ ! Ils me proposent de rester dormir mais je décline l’invitation. Il me reste une douzaine de jours, faut qu’j’avance.


C’est encore la météo qui dirige mes pas. Au lieu de prendre, conformément à mes prévisions, à l’ouest vers Taranaki, la montagne la plus grimpée de NZ, je mets le cap à l’est vers Napier. La ville a été déclarée capitale mondiale de l’art-déco. Rasée en 1931 par un tremblement de terre, elle a été reconstruite en pleine mode art-déco. C’est joli.


The 6 sisters in Napier

Salut a toi - rue commerciale centrale de Napier
Je continue ma route vers Wairoa. On m’a vivement conseillé d’aller faire un tour au lac Waikaremoana, à 65 km au nord. Beaucoup moins touristique que le lac Taupo ou j’avais prévu d’aller (la preuve : la route est pour moitié bitumée, pour l’autre gravillonnée). Je me rends compte qu’une Great Walk s’y trouve.


J’arrive en début d'après-midi a Frasertown, juste apres Wairoa.
Alors que je commence a envisager le bivouac dans le coin, bien qu’il soit à peine 16h (le trafic est quasi nul sur cette petite route cul de sac a cette heure de la journée), un homme avec un énorme pétard entre les doigts s'arrête. Ian habite a Tuai, petit village à une dizaine de km du lac. Il m’invite à passer la nuit chez lui, il m'emmènera le lendemain matin au lac. Ok. Un homme adorable. Une tumeur au cerveau il y a quelques années l’oblige de rester tranquille. Il s’est mis a peindre, dessiner et à fabriquer des objet en fil de cuivre. Il est doué. Il me dépose donc le lendemain au départ de la Great Walk, malgré un pied douloureux et un sac lourd. Je ne pensais pas remarcher (il n’y a pas que la météo qui m’a fait renoncer à Taranaki pour être franc) mais une fois sur le spot, comment résister… Le sentier fait en partie le tour du lac, escaladant Huiarau Range, d'où un magnifique panorama récompense l’effort, puis longeant les berges du lac.


Lake Waikaremoana vu du haut de Huiarau Range

Lake Waikaremoana
C’est une marche relativement facile, mais c’est désormais officiel, j’ai le pied en vrac. Ce n'était pas forcement une bonne idée cette petite rando…


Je retourne a Wairoa et poursuis jusqu'à Whakatane dans la même journée, en 9 lifts. Ça fait une bonne journée. T’as même l’impression d’en vivre 2. Sans vouloir faire de jugements hâtifs et de généralisation, les jeunes maoris me semblent un peu barjots (dans le bon sens du terme, à savoir, un peu fous, excités). Ça aurait pu être l’inverse, mais sur les 4 lifts offerts par des maoris, 3 sont plus ou moins déjantés. Ils roulent vite, coupent les virages, ne mettent pas forcement leur ceintures, boivent… Je me prends 2 canettes de bourbon-cola (très populaire) dans le museau, en refuse 2 autres. Ce sont de courts mais bons moments. Je retrouve un peu la “fraternité” kanak. Je ne sais pas comment dire, ils sont vraiment très amicaux, comme tous les autres kiwis, mais il y a quelque chose en plus.


Les Maoris sont (du moins semblent) beaucoup mieux “intégrés” que les aborigènes en Australie (d’une manière générale). Ce n’est vraiment que mon impression. Il y a des problèmes, comme partout, mais ils font vraiment partis de la société, les aborigènes (une partie en tout cas) donnant l’impression de vivre en marge. Certains australiens, sinon beaucoup, ont en plus un fort préjugé, à savoir que les aborigènes ne sont que des ivrognes profitant des allocations. Il y a un problème d'alcool, certes, mais considèrent-ils le fait d'être coupé brutalement de ses racines, de ses terres, de sa culture… Il n’y a pas eu la meme politique en NZ. Des clash ont bien eu lieu, des promesses et des traites non respectés (dont celui de Waitangi de 1840), le coup classique du colonisateur, mais la cohabitation semble avoir été un peu plus sereine et plus paisible. Mais on ne peut pas comparer les 2 pays, les situations ayant été sûrement très différentes à la base.
Bateau ceremoniel maori a Whakatane

Ce sont 2 soeurs maoris de 45 ans environ qui me dépose a Whakatane. L’une d’elle me chante la Marseillaise ! J’aurais eu un peu honte, si je ne l’avais appris au court de mon voyage.


Je fais ensuite route vers Coromandel Peninsula, dernière étape de mon séjour en NZ.
Je suis particulièrement chanceux ce jour-là. Je n’attend pas plus de 2-3 minutes a chacun de mes lifts. Je fais une petite pause pic-nic a Waihi, qui s’est developpe autour d’une mine d’or. Exploitée de 1880 a 1952, l’ancienne mine possédait 175 km de galeries sur 15 niveaux, jusqu'à 600 m de profondeur. Le site, Martha mine, est de nouveau exploité depuis 1988, à ciel ouvert cette fois. Environ 2 800 kg d’or et 19 800 kg d’argent ont été extrait de la mine depuis cette date. Une fois que l’exploitation sera terminée, l'énorme cratère (250 m de profondeur, route en spirale allant du bas vers le haut de 3 km) défigurant le paysage sera transforme en un lac récréatif. ça prendra environ 6 ans pour le remplir, en pompant de l’eau de la rivière Ohinemuri en période de cru (25 ans en laissant faire la nature).


Martha mine, Waihi






Allez, quelques chiffre, pour rigoler (ou vous faire chier) : ce camion vaut $1,5 millions (900 000 euros), chaque pneu, de 2,5 m de hauteur, vaut environ $10 000 (6 000 euros). Il consomme environ 77 L/h, avec une vitesse maxi de 60 km/h (10-15 km/h pour remonter le cratère en pleine charge). Il pèse 65 tonnes, mesure 5 m de hauteur et transporte environ 90-100 tonnes de roches (équivalent à 13 éléphants). Un chargement de minerai contient environ 255 g d’or et et 2 550 g d’argent. 30 000 à 50 000 tonnes de roches sont extraites par jour et convoyées sur un convoyeur de 2,7 km jusqu'à l’usine.
Ce camion est à la retraite après 47 500 heures de bons et loyaux services, l'équivalent de 2,5 millions de km.


Je décide de m'arrêter a Whangamata ce jour-là. Très belle plage.

Whangamata beach

Je prends le soir la direction d’un camping DOC au bout d’une petite route dans une petite vallée, avec l’intention de m'arrêter avant pour camper dans le bush. Pas de chance, entre la route et le bush, y’a des champs. Pas de chance ? Un homme s’arrete : “I can give you a ride to the campgroud or let you camp in this land. I’m the owner of this property.” Fair enough. Je n'hésite pas, je serai mieux ici, près de la rivière. Je suis invité a rester le temps que je veux. Je reste 2 nuits et m'octroie donc une journée de repos quasi total.

Mon bivouac


Je fais ensuite les 2 grosses attractions de la regions : Hot Water Beach et Cathedral Cove. Hot Water Beach is really amazing. Une source géothermique se situe au milieu de la plage. Tu creuse ton trous et t’as ton spa gratos ! Par endroit l’eau est bouillante, impossible de mettre le pieds ! Ceci dit, ce n’est pas si idyllique que ça. La zone est restreinte et, en cette saison, bondée. Pas forcement très agréable. Mais ethnologiquement très intéressant. Ça fait un peu pingouins, ou plutôt phoque, c’est moi le pingouin en restant debout. Ça creuse, ça barbote, ça piaille, ça s’grale… J’alterne eau chaude et eau froide (mer). Je me dis que ça peut me faire du bien.


Hot Water Beach


Cathedral Cove, non loin de Hot Water Beach, est une énorme arche sur une côte magnifique.


Au-dessus de Cathedral Cove

A l'interieur de l'arche


Apres une nuit passée à Whitianga, je trace. J’ai besoin d’internet (gratuit s’entend). Coromandel ne satisfait pas mes critères. C’est pourtant un beau petit village paisible. Il me reste 4 jours avant de prendre l’avion, mais mon séjour est terminée dans ma tête. Je passe mes derniers jours a Thames, ancienne ville minière. Toute la péninsule de Coromandel a été exploitée pour son or et son argent.


J’ai la chance de voir un bébé possum de 5 mois.


Chose plutôt rare en NZ. La dame qui m'emmène à Thames me le sors de son corsage, sous mes yeux ébahis. Elle recueille les possums adultes blessés et les petits ayant perdus leurs mères. On lui amène, elle s’est fait une petite réputation de bouche a oreille. Celui-ci a vu sa mère percuté par une voiture (c’est un animal nocturne).


J'adhère a son discours, à savoir qu’en NZ, quand on regarde rapidement autour de soi, on voit pas grand chose de natif. Arbres, plantes, fleurs, herbes, mammifères etc. Même les hommes ne sont pas natifs. C’est toujours un drame de voir disparaître une espèce, que ce soit un arbre ou un oiseau. Le kiwi mérite qu’on le sauve (en même temps, quand on voit ce qu’il bouffe…



Il est vraiment très fort McDonald !). Le Moa n’a pas eu cette chance, exterminé par les Maoris fraîchement débarqués, vers 1400.


80% de la foret a été rasé, les européens ayant terminé ce que les Maoris avaient bien entamé. La NZ n’a plus du tout le même visage qu’il y a 300 ans. Les îles étaient majoritairement couvertes de forets. Beaucoup de projets, publiques et privés, sont mis en place pour replanter des arbres natifs.


Concernant le possum (ainsi que le furet et le rat), je suis incapable de savoir si il faut laisser faire la nature ou non, maintenant que l’erreur a été commise. Ce qui est sur, pour le rat et le furet, c’est que si ce n’est qu’une histoire d'emblème national, ça n’a aucun sens de s’acharner sur ces pauvres bêtes. Je vous laisse la réflexion.


Embouchure de la riviere Waihou, Thames

Sieste a Thames
Je quittes Thames la veille de mon vol. Incroyable, la jeune fille qui m’offre mon 2e lift va également à l'aéroport. Enfin, seulement dans l’aprem’. Elle me propose alors de poser mon sac chez elle a Auckland. T’y crois toi ? C’est trop beau pour être vrai. Un prêtre, s’en allant officier dans une de ses 5 paroisses, m’avait pris juste avant à Thames et m’avait souhaité bonne chance. Sa prière a été exaucée… Le stop peut au bout d’un moment se révéler un peu “fatiguant”, ça reste néanmoins excitant et étonnant, risque mis à part.


Mon séjour en NZ fut vraiment “awesome”, à bien des points de vue, bien qu’un peu éprouvant. Le stop fait parti des bons souvenirs. Mais sur,  si jamais je reviens (la probabilité est à priori très très faible), je louerai une voiture, afin d'accéder à des endroits peu accessibles, peu touristiques.


Je squatte donc plus de 24 h à l'aéroport.

C’est un lieu propice a la réflexion. On va et vient, on prend l’avion, on travaille, on boit, on mange, on téléphone, on dort. On est blanc, on est noir, on est indien ou chinois, on est jeune, on est vieux. Ça grouille, chacun fait sa vie. Une fourmilière parmi des centaines de milliers d’autres fourmilières . Des individus perdus au milieu de milliards d’autres, dans les abysses du temps et de l’espace…Waouh, il est temps que je termine cet article.

Ceci dit, tout le monde a eu cette réflexion au moins une fois j’imagine, mais plus certainement maintes et maintes fois.
La vie est dingue, foi de Hobbit.


Je vous laisse donc sur cette autre réflexion et vous souhaite une excellente et heureuse nouvelle année.

Qu’elle vous apporte encore et toujours plus de paix, de joie et d’amour.

Je lève mon verre fictif à notre santé et notre prospérité.